L'homme énergique et qui réussit, c'est celui qui parvient à transformer en réalités les fantaisies du désir.
La névrose remplace,á notre époque, le cloître où avaient coutume de se retirer toutes les personnes déçues par la vie ou trop faibles pour la supporter.
Le but que je poursuivais déjà à cette époque consistait à instituer un traitement des névroses fondé sur la conception d'après laquelle tous les phénomènes névrotiques et psychotiques s'expliqueraient par les destinées anormales de la libido, par les déviations de son orientation normale.
Notre idéal de civilisation n'exige pas qu'on renonce à la satisfaction de l'individu.
Le silence qui suivait mes interventions, le vide qui se faisait peu à peu autour de moi, les allusions qui parvenaient à mes oreilles ont fini par me faire comprendre que des déclarations sur le rôle de la sexualité dans l'étiologie des névroses ne pouvaient s'attendre à être accueillies comme les autres communications. J'ai fini par comprendre que je faisais partie dorénavant de ceux qui, selon l'expression de Hebbel, "troublaient le sommeil du monde" et que je n'avais pas à compter sur l'objectivité et la tolérance.
Les hystériques souffrent de réminiscences. Leurs symptômes sont les résidus et les symboles de certains événements (traumatiques).
Nous voyons que les hommes tombent malades quand, par suite d’obstacles extérieurs ou d’une adaptation insuffisante, la satisfaction de leurs besoins érotiques leur est refusée dans la réalité. Nous voyons alors qu’ils se réfugient dans la maladie, afin de pouvoir, grâce à elle, obtenir les plaisirs que la vie leur refuse. […] Ajoutons que la résistance de nos malades à se guérir ne relève pas d’une cause simple, mais de plusieurs motifs. Ce n’est pas seulement le « moi » du malade qui se refuse énergiquement à abandonner des refoulements qui l’aident à se soustraire à ses dispositions originelles ; mais les instincts sexuels eux-mêmes ne tiennent nullement à renoncer à la satisfaction que leur procure le substitut fabriqué par la maladie, et tant qu’ils ignorent si la réalité leur fournira quelque chose de meilleur.
Ne négligeons pas tout à fait ce qu'il y a d'animal dans notre nature.
(P. 79)
On éprouve toujours une grande satisfaction à voir ses disciples devenir capables d'un travail autonome et s'affranchir de leur dépendance à l'égard du maître. Mais cette autonomie et cette indépendance ne sont fécondes au point de vue scientifique que lorsqu'elles sont associées à certaines qualités personnelles qui, malheureusement, sont assez rares.
Je parlais de mes découvertes comme de contributions objectives à la science et j'espérais que les autres les traiteraient de même. Mais le silence qui suivait mes interventions, le vide qui se faisaient peu à peu autour de moi, les allusions qui parvenaient à mes oreilles ont fini par me faire comprendre que les déclarations sur le rôle de la sexualité dans l'étiologie des névroses ne pouvaient s'attendre à être accueillies comme les autres communications.