Si le loup chez mon patient, n'était simplement que le premier substitut du père, on peut se demander si le conte du loup qui mange les chevreaux et celui du Petit Chaperon rouge ont pour contenu occulte autre chose que la peur infantile du père.
Le patient dont je m’occupe ici se retrancha longtemps dans une attitude d’indifférence aimable. Il écoutait, comprenait — et ne se laissait pas approcher davantage. Son incontestable intelligence était par ailleurs comme coupée des forces instinctuelles commandant sa conduite dans les quelques relations qui lui étaient demeurées dans la vie.
Ce qu'une psychanalyse est appelée à expliquer est d'ailleurs étroitement limité. Les frappantes formations symptomatiques sont à expliquer par la découverte de leur genèse, les mécanismes de nature instinctuelle auxquelles on est ainsi conduit ne sont pas à expliquer mais à décrire
Seule cette névrose infantile fera l’objet de ce travail. En dépit de la prière expresse du patient, je me suis abstenu d’écrire l’histoire complète de sa maladie, de son traitement et de sa guérison, cette tâche m’ayant paru techniquement impraticable et socialement inadmissible.