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Citations sur L'Interprétation des rêves (62)

[…] l’activité psychique d’un homme qui réfléchit est très différente de celle d’un homme qui observe ses propres réflexions. L’activité psychique est plus intense pendant la réflexion que pendant l’auto-observation même la plus attentive ; l’aspect concentré, le front ridé de celui qui réfléchit, en opposition avec le repos mimique de celui qui s’observe, en sont une preuve. Il y a concentration de l’attention dans les deux cas, mais dans la réflexion il y a, de plus, une critique. Cette critique fait éliminer une partie des idées apparues après perception, elle coupe court à d’autres pour ne pas suivre leur cheminement, fait que d’autres enfin ne parviennent même pas à franchir le seuil de la conscience et soient réprimées avant d’être perçues. Dans l’auto-observation, par contre, le seul effort à faire est de réprimer la critique ; quand on y est parvenu, quantité d’idées, qui, sinon, seraient demeurées insaisissables, surgissent à la conscience.
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« Dans le sommeil, la conscience que l’esprit prend du corps est beaucoup plus profonde et beaucoup plus large que pendant la veille ; il est contraint de recevoir et de laisser agir sur lui certaines excitations qui proviennent de parties de son corps et de modifications somatiques qu’il ignorait pendant la veille. » [Strümpell] Aristote considérait déjà comme possible que le rêve nous signalât des maladies commençantes que nous ne pouvions remarquer éveillés (cela à cause du grossissement de nos sensations pendant le rêve). Certains auteurs médicaux, qui ne croyaient assurément pas à une fonction prophétique du rêve, ont estimé qu’il pouvait tout au moins annoncer certaines maladies […].
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D’autres fois, le moi qui dort prend à l’élaboration du rêve une part plus importante : il réagit avec une violente indignation contre la tendance à satisfaire le désir refoulé et interrompt le rêve par l’angoisse. On voit donc aisément que les rêves à déplaisir et les cauchemars expriment, comme je l’ai dit, l’accomplissement d’un désir au même titre que les rêves d’apaisement pur et simple.
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Il semble que rêve et névrose nous aient conservé de la préhistoire de l’esprit bien plus que nous ne pouvions supposer, si bien que la psychanalyse est en droit de réclamer un rang élevé parmi les sciences qui s’efforcent de reconstruire les phases les plus anciennes et les plus obscures des origines de l’humanité.
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Le doute qu’un rêve ou un morceau de rêve ait été bien raconté n’est qu’un rejeton de la censure de la résistance qui empêche les pensées du rêve de parvenir à la conscience. Les déplacements, les substitutions n’ont pas suffi à cette résistance, elle s’attache encore, sous forme de doute, à ce qui a subsisté. […] C’est pourquoi j’exige que, pour l’analyse d’un rêve, on s’affranchisse de toute espèce de jugement fondé sur un degré de certitude et que l’on considère comme une certitude totale la moindre possibilité qu’un fait de telle ou telle espèce a pu se produire dans le rêve. L’analyse ne progresse que si on observe cette règle. Sinon la conséquence psychologique de cette dépréciation est que celui dont on analyse le rêve ne découvre aucune des représentations involontaires que cache ce doute. Cet effet ne paraît pas aller de soi ; il ne serait pas absurde de dire : Je ne puis garantir qu’il y a eu dans le rêve telle ou telle chose, mais voilà ce qui, à ce propos, me vient à l’esprit. […] Un de ses principes est : Tout ce qui interrompt la progression de l’interprétation est une résistance.
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Ce produit, le rêve, doit avant tout être soustrait à la censure. Pour cela, le travail du rêve se sert du déplacement des intensités psychiques, qui peut aller jusqu’à une « transvaluation de toutes les valeurs » psychiques. Il doit, en second lieu, rendre des pensées, uniquement ou surtout, à l’aide des traces-mnésiques, visuelles ou auditives. Cette obligation lui impose la remise en considération de la figurabilité, ce qui entraîne de nouveaux déplacements. Il faut de plus, semble-t-il, qu’il produise des intensités plus fortes que celle qu’il trouve dans les pensées du rêve, la ramasse et concentre des pensées éparses du rêve. Il s’intéresse peu à leurs relations logiques : lorsqu’il consent à les figurer, c’est de façon dissimulée, par des particularités de forme. Les affects liés aux pensées du rêve subissent moins de transformation que leur contenu représentatif. En général, ils sont réprimés. Là où ils subsistent, ils sont détachés des représentations et groupés selon leur nature.
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Dans le cas où, en racontant le rêve, on a tendance à employer l’expression « ou bien ou bien » : « c’était un jardin ou bien une chambre », cela ne signifie point que la pensée du rêve présentait une alternative ; il y a eu là un « et », une simple succession. Le « ou bien ou bien » nous sert le plus souvent à exprimer l’aspect confus d’un élément du rêve, confusion qui peut encore être éclaircie. La règle de l’interprétation doit être en pareil cas la suivante : mettre sur le même plan les deux membres de l’apparente alternative et les unir par la conjonction « et ».
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Quelle forme peuvent prendre dans le rêve les « quand », « parce que », « de même que » « bien que », « ceci ou cela », et toutes les autres conjonctions sans lesquelles nous ne saurions comprendre une phrase ni un discours ? / Il faut bien dire tout d’abord que le rêve n’a aucun moyen de représenter ces relations logiques entre les pensées qui le composent. […]
Ce défaut d’expression est lié à la nature du matériel psychique dont le rêve dispose. Les arts plastiques, peinture et sculpture, comparés à la poésie, qui peut, elle, se servir de la parole, se trouvent dans une situation analogue […]. Autrefois, alors que la peinture n’avait pas encore trouvé ses lois d’expression propre, elle s’efforçait de remédier à ce handicap : le peintre plaçait devant la bouche des individus qu’il représentait des banderoles sur lesquelles il écrivait les paroles qu’il désespérait de faire comprendre.
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J’ai exposé autrefois, dans un petit travail sur la névrose d’angoisse […], que l’angoisse névropathique provenait de la vie sexuelle et correspondait à une libido détournée de sa destination et qui n’avait pas trouvé d’emploi. Depuis lors, cette formule s’est de plus en plus révélée exacte. On peut en déduire que les cauchemars sont des rêves avec un contenu sexuel dont la libido s’est transformée en angoisse.
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« A ceux qui souffrent physiquement et intellectuellement, le rêve donne ce que la réalité leur refuse : le bien-être, le bonheur. Ainsi apparaissent chez le malade mental les tableaux attirants de bonheur, de grandeur, de noblesse et de richesse. Le fond des délires est bien souvent cette possession prétendue de biens et la réalisation imaginaire des désirs, et leur non-réalisation l’une des causes psychiques de la folie. »

Radestock
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