Il est facile de montrer que le Moi idéal satisfait à toutes les conditions auxquelles doit satisfaire l'essence supérieure de l'homme. En tant que formation substitutive de la passion pour le père, il contient le germe d'où sont nées toutes les religions.
La division du psychique en un psychique conscient et un psychique inconscient constitue la prémisse fondamentale de la psychanalyse
Or, l'observation clinique nous apprend que la haine n'est pas seulement le compagnon de l'amour, qu'elle n'est pas seulement son précurseur fréquent dans les relations humaines, mais aussi que, dans toutes sortes de conditions, la haine se transforme en amour, et l'amour en haine.
Répondons d'abord aux questions qui comportent les réponses les plus faciles. En ce qui concerne la différenciation entre le Moi et le Ça, nous devons l'attribuer non seulement à l'homme primitif, mais aussi à des êtres vivants beaucoup plus simples, car elle est l'expression nécessaire de l'influence du monde extérieur.
L'importance fonctionnelle du Moi consiste en ce que, d'une façon normale, c'est lui qui contrôle les avenues de la motilité. Dans ses rapports avec le Ça, on peut le comparer au cavalier chargé de maîtriser a force supérieure du cheval, à la différence près que le cavalier domine le cheval par ses propres forces, tandis que le Moi le fait avec des forces d'emprunt. Cette comparaison peut être poussée un peu plus loin. De même qu'au cavalier, s'il ne veut pas se séparer du cheval, il ne reste souvent qu'à le conduire là où il veut aller, de même le Moi traduit généralement en action la volonté du Ça comme si elle était sa propre volonté.