J'ai adoré ce roman ! Ce qui est paradoxal, c'est que ma lecture m'a parue assez laborieuse (j'avais l'impression d'avancer au ralenti), mais je ne me suis pas ennuyée une seconde ! C'est un sentiment qui m'étonne toujours mais qui, une fois de plus, m'a permis de savourer chaque seconde de ce livre.
Le roman est composé de deux récits livrés au lecteur de façon aléatoire, il semblerait. Tout d'abord, Yuan nous expose son nouveau mode de vie américain, il brosse le portrait pas forcément flatteur de la famille qui l'héberge. Cette famille est composée de Cece et de son mari Gordon qui ne sont assurément plus sur la même longueur d'onde. Leurs ados, Olivia et Max donnent bien du soucis à la mère de famille (surtout le garçon). Pour couronner le tout, Phil, le frère-sangsue de Gordon est amoureux de Cece.
J'ai apprécié entrer dans l'intimité de cette famille. L'auteure nous livre tellement de détails que c'est comme si on les on les exploraient au microscope. La richesse des personnages est fascinante. J'ai eu l'impression de tous les connaître par coeur. C'est, je pense, ce qui m'a le plus enthousiasmée dans ce roman.
En parallèle, l'artiste chinois revient sur ses années passées dans ce quartier (maintenant détruit) de l'East village, en Chine. Il retrace ses premiers pas artistiques et dépeint ses amis de l'époque. Yuan aborde surtout l'art (avec des performances assez étonnantes, sculptures ou encore peintures). J'ai également bien apprécié ces bribes de récits car grâce à elles, nous pouvons confronter les deux cultures qui sont totalement opposées.
Le brassage culturel est un des points fort de ce roman qui conjugue la superficialité de cette famille d'américains et la précarité des artistes chinois qui se réunissent dans des squats pourris pour parler "art".
Pour conclure, je dirai simplement que ce roman est une très jolie découverte.
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