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Citations sur Le jardin de Winter (25)

Le père était un luthier de la troisième génération et chaque fois qu'il se promenait dans le forêt, il voyait dans chaque arbre un instrument susceptible d'être éveillé à la vie. Pour lui, dans chaque pin, dans chaque érable, sommeillaient les violons qu'il n'avait pas encore fabriqués ; il avait l'impression qu'ils étaient déjà là, logés dans leur tronc, et qu'il n'avait plus qu'à les sortir de leur berceau comme il l'avait fait autrefois avec ses enfants. Sous ses yeux, les arbres étaient pris dans une rivalités silencieuse.
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Quand on est enfant, on attend souvent, et on attend beaucoup de la vie. Quand on est enfant, on a un temps indicible pour contempler le monde. On le parcourt à tâtons, éveillant les objets à la vie. Notre savoir ne sera jamais plus aussi étendu qu'à cet âge, et jamais plus on n'attendra autant de l'existence. Jamais plus on ne jettera un regard aussi dénué de vanité sur les choses qui nous entourent. Nos yeux sont des planètes dont la gravitation aspire les images de l'éther. Jamais plus les petites choses ne susciteront d'aussi grands espoirs.
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Mais elle avait oublié ces moments où la peur n’était pas qu’une pensée, mais devenait physique. Quand elle vous blessait la peau de l’extérieur et vous éviscérait de l’intérieur. Quand on lui abandonnait son corps et qu’elle le reprogrammait en fonction de ses besoins.
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Ils avaient les joues creuses, ils étaient sous-alimentés, et il formaient un ensemble organique, deux squelettes fondus l’un dans l’autre, cousus dans une seule peau qui recouvrait tant bien que mal les saillies et cavités des deux corps amaigris.
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Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus pris autant de plaisir à quitter son appartement. Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus eu autant de choses à voir. Cela faisait longtemps que le monde s’était arrêté, et voilà qu’il tournait sur lui-même comme un manège et traversait en une course effrénée un univers funeste.
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Elle cherchait à comprendre les douleurs de la croissance enfantine et les douleurs de la croissance adulte. On reste toujours l'enfant que l'on a été, se disait Frederike en regardant Anton, on ne fait que grandir autour de ce noyau pour devenir un adule qui vieillit et se ride, avant de s'affaisser sur soi-même.
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Il y avait longtemps qu'Anton n'avait pas quitté sa plateforme d'observation et il fut surpris par le grand nombre d'enfants en train de jouer; d'habitude ils lui paraissaient minuscules quand il les observaient du haut de son immeuble avec ses jumelles. Ils jouaient nuit et jour et plus personne ne le leur interdisait puisqu'ils n'avaient plus l'obligation de devenir quelqu'un, et surtout pas celle de devenir adultes.
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Quand on me demande si j'ai vu le monde, je réponds que le monde bouge trop pour qu'on puisse le voir. Tout est sans cesse en mouvement, change de place, se métamorphose, croît d'un côté pour décliner de l'autre, se détache et se défait, grandit et rétrécit, ne cesse de tourner sur lui-même.
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Quand on est enfant, on attend souvent, et on attend beaucoup de la vie. Quand on est enfant, on a un temps indicible pour contempler le monde. On le parcourt à tâtons, éveillant les objets à la vie. Notre savoir ne sera jamais plus aussi étendu qu'à cet âge, et jamais plus on n'attendra autant de l'existence. Jamais plus on ne jettera un regard aussi dénué de vanité sur les choses qui nous entourent. Nos yeux sont des planètes dont la gravitation aspire les images de l'éther.
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Derrière les fenêtres commençait le monde, et derrière les clôtures attendait une destinée. Dans l'impatience des commencements, les jeunes étaient à la recherche de chemins où ils souhaitaient s'engager, tandis que les vieillards arrivaient en toute humilité au bout de la route qu'ils avaient jadis choisie.
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