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Critique de jamiK


Ce n'est pas un bande dessinée de la Série “Les aventures de Blake et Mortimer” mais elle fait partie d'une série parallèle qui porte bien son nom : “Un autre regard sur Blake & Mortimer”. Après la version de François Schuiten, voici donc celle de Jean-Claude Floc'h.
Jean-Luc Fromental et José-Louis Bocquet se mettent donc au service de Jean-Claude Floc'h pour lui proposer un scénario sur mesure. Ce dernier n'a jamais caché qu'il préférait Hergé à Edgar P. Jacobs, et “Les bijoux de la Castafiore” représente pour lui la quintessence de la bande dessinée classique.

Donc dans cette épisode, il y a quelques différences stylistiques majeures : Les vignettes sont en grand format avec un trait assez épais, loin de la minutie et le détail de la série principale. Les couleurs sont en aplats cernés, et là, on se rapproche plus des vieux Tintin. le papier est épais et texturé, consistant au toucher, les couleurs saturées, elles s'imposent. Les représentations architecturales sont très documentées et précises. La narration est aussi assez différente, il y a assez peu de didascalies alors que dans la série originale, elles sont au contraire omniprésentes et même redondantes. L'action reste longtemps en retrait, le scénario est assez classique dans sa construction et dans la thématique. Les différences sautent aux yeux, mais cette histoire reste tout de même très respectueuse de l'oeuvre d'Edgar P. Jacobs.

L'action est située après “La Marque Jaune”, ça se passe à New-York, ça c'est nouveau par contre, et nos deux héros vont devoir déjouer un complot qui vise à mettre à mal la paix dans le monde, et bien-sûr, Olrik est impliqué dans l'affaire.

Le déroulement favorise les interactions entre les personnages, qui se croisent, se trompent, tergiversent, foncent, l'action véritable n'apparaîtra qu'à la toute fin, comme nécessaire parce que c'est une histoire de Blake et Mortimer, et comme superflue parce que l'intérêt se situe ailleurs, comme dans “Les bijoux de la Castafiore”, cela devient un jeu théâtral, à coup d'apparences, de mensonges, de rôles préparés à l'avance, un jeu du chat et de la souris savamment orchestré, comme une partie d'échecs ou comme dans “L'Art de la guerre” de Sun Tzu. À noter que le personnage de Francis Blake, souvent simple faire-valoir de Mortimer dans la série prend ici une autre place, il est un peu plus cynique et amer, il apporte quelques jugements péremptoires, une variation sur le personnage qui met un peu de piment à l'histoire, sans pour autant le dénaturer.

On a donc là un épisode de Blake et Mortimer qui pourrait parfaitement s'intégrer dans la série classique, assez élégant et racé, revendiquant clairement son appartenance à la “Ligne claire”, à la mise en scène théâtrale chère à Jean-Claude Floc'h, construit comme un jeu de piste ou une intrigue de cosy-mystery, et j'ai aimé…
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