La sollicitude, la responsabilité, le respect et la connaissance sont en mutuelle interdépendance. Ces composantes de l'amour forment un syndrome d'attitudes que l'on rencontre chez la personne mûre, c'est-à-dire chez la personne qui fait fructifier ses virtualités propres, qui ne désire avoir que ce pour quoi elle a travaillé, qui a renoncé aux rêves narcissiques d'omniscience et d'omnipotence, qui a acquis l'humilité fondée sur la force interne que seule peut donner une activité véritablement productive.
Le professeur est instruit par ses élèves, l'acteur est stimulé par son public, le psychanalyste est guéri par son patient - pour autant qu'ils ne se traitent pas mutuellement comme en objets, mais qu'ils soient en relation réciproque d'une manière authentique et productive.
La première démarche qui s'impose est de prendre conscience que l'amour est un art, tout comme vivre est un art.
Si quelqu’un est capable d’amour productif, il s’aime également ; s’il ne peut aimer que les autres, il n’aime en aucune façon.
Dans l’amour et le don de moi-même, dans la pénétration d’autrui, je me trouve, je me découvre moi-même, je nous découvre tous les deux, je découvre l’homme.
Aimer signifie se compromettre sans garantie, se livrer sans réserve, en espérant que notre amour engendrera l'amour dans l'aimé.
La première démarche qui s'impose est de prendre conscience que l'amour est un art, tout comme vivre est un art.
Aimer quelqu'un ne relève pas seulement de la puissance du sentiment - mais d'une décision, d'un jugement, d'une promesse. SI l'amour n'était que sentiment, la promesse de s'aimer pour toujours n'aurait aucun fondement. Un sentiment peut faire irruption comme il peut disparaître. Comment puis-je juger qu'il persistera si mon acte ne comporte ni jugement ni décision ?
L'amour est une sollicitude active pour la vie et la croissance de ce que nous aimons. Là où manque ce souci actif, il n'y a pas d'amour. [...]
Dieu explique à Jonas que l'essence de l'amour est de "se donner la peine" pour quelque chose et de "faire croître" quelque chose, que l'amour et le travail sont inséparables. On aime ce pour quoi l'on peine et l'on peine pour ce qu'on aime.
Combien de parents n’évaluent-ils pas les réactions de leur enfant en fonction de son obéissance, de la satisfaction qu’il leur procure, de l’honneur qu’il leur fait, et ainsi de suite, plutôt que de se montrer attentifs et même de s’intéresser à ce que l’enfant éprouve pour lui-même et par lui-même ? Combien d’époux n’ont-ils pas l’impression d’avoir une femme dominatrice, alors que c’est l’attachement qu’ils portent à leur propre mère qui les incite à interpréter toute demande comme une restriction à leur liberté ?