La plupart de ces souvenirs ne m'appartiennent même pas. Ces histoires si souvent entendues, je me les suis appropriées, et à manière de l'huître avec son grain de sable, je les ai polies, enrobées. Qu'elles soient miennes ou non, ce sont aujourd'hui les plus belles perles dont je me pare.
Certains de ces souvenirs ne m'appartiennent même pas. Ces histoires si souvent entendues, je me les suis appropriées, et à la manière de l'huître avec son grain de sable, je les ai polies, enrobées. Qu'elles soient miennes ou non, ce sont aujourd'hui les plus belles perles dont je me pare.
Dora a été pour moi un aller sans retour, toutes les autres n'étaient que des ombres. Elle m'ouvrait des horizons que mon tempérament tourmenté ne m'aurait pas laissé entrevoir, elle me révélait des choses que la vanité m'aurait cachées. Sans elle, je n'étais qu'une moitié d'homme, et une moitié d'écrivain.
J'aimerais replonger dans la nuit, et rêver d'elle peut-être. Mais on a sur les rêves encore moins de prise que sur les choses de la vie - c'est -à-dire aucune.
Une âme rare,avec qui les longues minutes de silence sont apaisantes.Le temps avec elle n'est jamais vide, ni chargé d'impatience.Il s'épanouit.
Son livre s'ouvre dans ses mains à cette phrase : "La plupart des gens n'ont aucune imagination. S'ils pouvaient s'imaginer les souffrances des autres, ils seraient incapables de leur en infliger autant."
A la fin de la vie,ce sont nos amours qui sont les pus vivaces, car elles nous ont façonnés.Nous avons grandi autour d'elles, comme la plante autour de son tuteur.
La douleur est aussi égoïste que l'amour, elle s'empare du corps et de l'esprit et les accapare totalement : vous devenez une douleur vivante, il n'y a plus de "moi" capable de penser à qui que ce soit.
Dring Dring....
J'ouvre. La camionette a déjà filé, juste le temps de lire, en lettres violettes sur la carrosserie, ''Le monde pile à l'heure''. Sept heures du matin ! Un chouïa trop tôt, si vous voulez mon avis.
Un colis FedEx sur la paillasson. Je me penche tant bien que mal pour le ramasser, avec ma patte raide : imaginez une girafe chauve dans une robe de chambre sans nom.... Je plains le passant qui pourrait m'apercevoir, pauvre gloire avec ses trois poils du cul sur la tête. Un frisson de plaisir pervers me traverse à cette idée, puis je me dis que des enfants pourraient me voir, et là, non merci, je n'ai aucune envie de les épouvanter.
Notre révolution devait à jamais changer cette Allemagne autocratique et belliciste:accorder le vote à tous, en finir avec la mainmise de l'armée et de l'aristocratie sur l’État, mettre en commun les industries, rendre l'enseignement libre et ouvert à tous. Un monde nouveau et juste allait advenir, et il n'y aurait plus de guerre.