Dans un miroir obscur

Voilà une approche de la mort (d'un enfant) que l'on peut considérer comme optimiste, mais le sujet (qui se passe à Noël de surcroît) n'est quand même pas très gai.
Il s'agit d'un long dialogue aux confins de l'onirique entre un ange, Ariel, et une enfant gravement malade, Cécilie, qui, on le comprend, n'en a plus pour longtemps à vivre, même si , étrangement, elle n'a pas l'air de le croire, contrairement au reste de sa famille. Ariel est à son chevet pour l'aider à franchir le pas du monde des morts sans inquiétude.
Ce sont des échanges plutôt philosophiques voire métaphysiques sur, entre autres, ce qu'est un humain et ce qu'est un ange. Les deux personnages s'informent l'un l'autre sur ce qu'ils sont et en même temps se confient ce qu'ils pensent savoir de l'autre. Cela amène Cécilie a réfléchir sur l'être humain et à tenter de percer certains mystères de la vie et de la mort.
Dans un miroir, obscur rappelle son autre ouvrage qui l'a conduit à la célébrité: le Monde de Sophie qui, lui, porte ouvertement sur l'histoire de la philosophie; rappelons que Jostein Gaardner a d'abord enseigné la philosophie avant de se lancer dans l'écriture.
J'ai lu trois ou quatre ouvrages de l'auteur norvégien; chaque fois, il entraîne le lecteur dans un monde étrange qui n'est pas sans rappeler celui d'Alice. Cécilie , elle, ne traversera pas un miroir mais passera dans l'autre monde, comme on le dit souvent pudiquement. Au lecteur de décider s'il veut suivre ou pas l'auteur dans sa démarche. En ce qui me concerne, j'ai été intéressée mais pas captivée cette fois.