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Critique de Krout


Krout
27 septembre 2016
Encore un roman. Dernier Amour. Beau et tendre à la fois. Un couple séparé. Certes quelques beaux restes, ils s'aimaient pourtant. Oui mais la mort inéluctable. Surtout ne pas la voir au travers des yeux de l'être aimé. "Il y aura encore des jours. Personne ne sait combien. Au moins un. Celui-ci. Un autre nouvel aujourd'hui. Il commençait. Etait commencé. Déjà bien entamé. Il était onze heures du matin. L'heure la plus lumineuse. La plus douce, la plus agréable quand il fait beau. Il faisait beau." p.90 Encore une critique.

J'avais vraiment aimé Un soir au club. Je crois avoir préféré celui-ci. Qui vient le compléter. En quelque sorte car ce n'est pas une suite. Mais quel plaisir de retrouver par hasard Simon et Debbie. Bien des années plus tard. Ce n'est plus le feu ravageur de la passion. Enfin ils sont mariés. Ont un club. Lui joue du piano. Elle chante. Belle surprise de les retrouver ainsi à la fin du périple de Paul. Quel bonheur d'avoir suivi le conseil avisé de les lire dans cet ordre.

Mais ce récit est bien celui de la vie de Paul Cédrat. le flop de son quatuor à cordes. L'interruption par les huées lors de sa première à Zurich. Il est déjà au-delà. Avec Christian Gailly tout se devine. Se révèle peu à peu. La montée dans l'ascenseur du Grand hôtel international avec une jeune femme aux yeux injectés de sang. Susurre à mon subconscient Ascenseur pour l'échafaud. Puis vient la confirmation : deux ou trois jours. Sauf erreur médicale. Dans un sens comme dans l'autre. L'auteur assume la narration, parfois hors champ. Forte impression de cinéma. Et comme Hitchcock vous le reconnaîtrez peut-être. Très furtivement.

Les thèmes se répètent et d'avoir lu l'un avant l'autre se font échos à distance. Sur des rythmes différents ils font vibrer les mêmes cordes. Sensibles tout autant. Les mêmes thèmes d'autres temps.
Désormais hors propos le swing. Et même le vibrato. Les mêmes images. Un homme marche en tenue de ville sur une plage poussé par le destin. Un peu hagard mais très digne. Une curiosité.

Debbie s'installe toujours en bout de plage. A droite là où commencent à s'amonceler les rochers. Elle nage. "Elle fait partie de ces femmes qui s'en vont loin nager longtemps. Elle est mince, grande, elle ruisselle. Athlétique, non, pas spécialement." p.65
Et les souvenirs s'ajoutent aux souvenirs. de loin en loin les ricochets ont laissés des traces à la surface de l'eau. Autrement paisible. Et je finis par entendre tout là-bas ... La Fanette.
"Faut dire qu'on ne nous apprend pas
Mais parlons d'autre chose." (*)

Tout le monde n'aimera pas. C'est certain. Voilà pourquoi : " le quatuor de Paul comprenait six mouvements. Tous très lents. Que des adagios. Une élégie. Une sérénade. Un intermezzo. Un nocturne. Une marche funèbre. Un épilogue." p.15 A moins de le lire dans la douceur d'un début d'automne. C'est si beau. L'automne. Et celui de la vie. Toujours trop courte la vie. Une belle mélodie à la portée de tout un chacun. Que l'on retient. Que l'on voudrait toujours retenir. Encore une petite minute.

Bye bye blackbird.

(*) Jacques Brel
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