Dites-leur que je suis un homme

"Dans la Louisiane des années quarante, un jeune Noir, démuni et illettré, est accusé d'avoir assassiné un Blanc. Au cours de son procès, il est bafoué et traité comme un animal par l'avocat commis d'office."
Dans une région où tout est codé , les noirs d'un coté, les blancs de l'autre, chacun à sa place et tout se passera comme "il se doit". La tante du condamné demande à un instituteur Grant de rendre sa dignité à son neveu Jefferson, de rappeler à tous que c'est un homme. A aucun moment , elle ne juge ou condamne son neveu, il paie pour sa faute .
"J' veux pas qu'ils tuent un porc, a-t-elle dit . J'veux qu'il aille à la chaise comme un homme, sur ses deux jambes".
Mais ces deux hommes n'ont semble-t-il rien en commun, l'un est instruit l'autre pas mais est ce suffisant? Les deux sont en colère, en colère contre un système qui semble immuable. Ce qui " sauve" Grand c'est son amour inconditionnel pour Vivian qui l'aime tout autant.
Qu'est ce qui va "sauver" Jefferson? C'est la prise de conscience de son statut d'homme, d'humain.
Et la rencontre de ces deux personnages va faire "un miracle" car dans cette communauté rien ne se fait sans Dieu.
Tout au long du livre, nous cheminons aussi avec eux et l'entourage proche de Jefferson, avec le gardien de prison Paul qui fait son travail avec beaucoup de respect et d'empathie. La couleur de peau ne semble pas lui poser de problème.
Ce livre parle de la haine, de la colère qu'on peut porter en soi , du refus de ses origines qui nous conditionnent , du sentiment d'impuissance. C'est un livre sur l'acceptation, sur le destin et la vie que l'on veut avoir. Ce livre parle aussi d'amour, de respect et d'acceptation.
Le livre est sorti en 1993, mais l'auteur nous parle d'un Sud des années quarante en pleine mutation. Il nous touche par sa formidable écriture faite de poésie, de mots simples qui nous touchent dés les premières pages. Ce livre m'a profondément émue du début jusqu'à la fin.

Aujourd'hui, le comportement de l'humain a-t-il vraiment changé ???

Je trouvais le thème de l'histoire très fort et très intéressant.
Malheureusement, il tarde vraiment à être traité : encore à la moitié de l'ouvrage, on n'est toujours pas entrés dans le vif du sujet.
L'auteur passe trop de temps à nous présenter le personnage principal, ses doutes, sa vie, sa famille. C'est lassant, toujours pareil, on tourne en rond et les moments où il rencontre le condamné sont trop rares et trop courts.
Dommage....

L'histoire se déroule dans la Louisiane des années quarante. Un jeune noir accusé à tort d'avoir assassiné un blanc est condamné à la peine de mort.
Lors de son plaidoyer l'avocat commis d'office le compare à un "cochon"... toute la communauté noire va se battre pour lui rendre sa dignité humaine.
C'est l'histoire d'un homme qui souhaite mourir debout.
L'écriture de Ernest GAINES est simple mais permet de faire passer des émotions. On découvre l'humiliation des noirs par les blancs, la place de la religion, ..

C'est un roman qui pourrait être un fait réel, très bien écrit
Grant a réussi à faire prendre conscience à Jefferson que non ce n'est pas un porc, mais un homme, et pourtant il ne croyait pas qu'il y arriverait, il allait le voir en cellule à reculons, par obligation par rapport à sa tante et à la marraine de Jefferson
Le déclic chez Jefferson se fait grâce à la musique et à l'écriture
Les 30 dernières pages sont d'une intensité émotionnelle très forte, et oui, j'ai pleuré en lisant le cahier de Jefferson écrit en phonétique, il me parlait, il ouvrait ma conscience, mon coeur, mes tripes
La chaise arrive non pas comme un objet, mais comme un humain, et les Blancs sont eux aussi émotionnés, et à la fin, une lueur d'espoir quand Paul demande à Grant d'être son ami
Il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti autant d'émotion à la lecture d'un roman

Formidable livre sur la condition des noirs en Amérique .
Écrivain fabuleux

Je suis en retard sur les conseils de lecture du picabo river book (eh oui poche de décembre) mais il n'est jamais trop tard. J'ai adoré ce livre et je vais continuer à découvrir cet auteur.
Un avocat de la défense décrit au jury son client comme un simple, un idiot et le compare à un cochon, pour que le jury atténue la peine. Mais cela n'évitera pas la chaise électrique pour ce jeune garçon. de plus, il est noir et nous sommes dans l'Amérique profonde, des années 40, en Louisiane. Bien sur, que ce jeune garçon est un peu simple mais sa marraine va vouloir que lui soit reconnu son humanité avant de subir cette peine. "Dites leur que je suis un homme," titre français va nous raconter ce combat pacifique, simple, humble de cette femme pour reconnaître cette reconnaissance. Elle va demander l'aide du jeune instituteur de la ville, instituteur noir qui a fait des études à l'université et qui est revenu et apprend à lire, écrire et compter aux jeunes enfants noirs des anciens quartiers des plantations. "A lesson before dying" titre original décrit ce cheminement de ce jeune homme, qui ne croit plus en Dieu et est devenu blasé et ne sait pas trop ce qu'il est lui même et cherche sa place dans cette société. de beaux portraits, que ce soient les femmes (la marraine mais aussi la tante de Jefferson, sa maîtresse..), les hommes, noirs comme le rêvèrent qui va essayer d'aider ce jeune garçon ou les blancs (une scène très sensible et douloureuse quand la marraine vient chercher de l'aide chez son ancien patron blanc et qu'il la reçoit dans la cuisine et qu'ils ont dû passer par la petite porte de service, le portrait d'un jeune adjoint au shérif qui va essayer de compatir. Un texte qui nous interpelle sur la place de l'homme dans la société, de l'homme noir dans cette société américaine. Il aborde aussi le sujet de la peine de mort car ce jeune garçon s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Un texte romanesque avec de beaux passages émouvants, terribles. Beaucoup d'émotions lors de cette lecture et hâte de lire d'autres textes de cet auteur.