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Pierre Dac disait à son corps défendant qu'"un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru"...

Pourtant Jefferson, a cru son avocat quand celui dit, en guise de conclusion de sa plaidoirie : "Soyez cléments, messieurs les jurés. Pour l'amour de Dieu, soyez cléments. Il est innocent de toutes les accusations portées contre lui.
Mais supposons qu'il ne le soit pas. Supposons-le un instant. Quelle justice y aurait-il à prendre sa vie ? Quelle justice, messieurs ? Enfin, autant placer un porc sur la chaise électrique !"...

Messieurs les jurés, quant à eux n'ont pas cru l'avocat commis d'office....

Jefferson n'évitera pas la chaise électrique, mais ce qui le détruit c'est d'être assimilé à un porc...

"....autant placer un porc sur la chaise électrique"....

Jefferson n'a pas, ce qu'on pourrait dire de nos jours "la lumière à tous les étages", mais cependant il n'est pas pour autant dénué d'humanité et de sentiments...
Il vit paisiblement avec sa marraine, Miss Mama, meilleure amie de la tante de Grant Wiggins...
Tout ce petit monde est noir, sauf la victime et les membres qui composent le tribunal.
Et nous sommes en Louisiane, dans les années 1940...

Qui est Grant Wiggins ? un instituteur black qui fait les classes à des enfants de couleur..
Grant est éloigné de Jefferson et de ce qui lui arrive...

Mais Miss Mama, après de maintes priéres, le supplie de faire de Jefferson un homme dans le sens noble du terme...

Que ce soit un homme que l'on envoie à la chaise électrique et non un porc...

Ce qui parait encore, si ca peut l'être, plus effrayant...

"Dites-leur que je suis un homme" pourrait se passer de commentaire, tant son titre parle de lui-même...

Gaines a réussi à extraire du beau, là où la laideur triomphe...
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Une fois de plus, le syndrome du titre traduit de travers a frappé !

Si vous lisez ce merveilleux texte - ce dont j'espère vous convaincre ! -, vous comprendrez mon étonnement à la découverte du titre original : A lesson before dying.

Un titre tellement, tellement plus beau, mais aussi fidèle à l'esprit du roman !

Mais fi de ces remarques liminaires ! Attaquons-nous au coeur du sujet : la promotion du chef-d'oeuvre d'Ernest J. Gaines.

Car ce roman de trois cents pages au style sec comme une barre de céréales mais au coeur fondant comme le plus délicieux des gâteaux à la crème (à la réflexion, je ne suis pas certain que l'excellence de mes métaphores gastronomiques vous frappe...) est un des meilleurs livres américains que j'ai eu l'occasion d'apprécier sur le sujet de la négritude et de ses malheureux corollaires, le racisme et la ségrégation.

Vous avez lu et apprécié Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, d' Harper Lee, j'imagine ? Alors ce roman est pour vous.

Pourtant, rien de spectaculaire dans la lecture des premiers chapitres de ce drame.

Grant Wiggins, le narrateur, est un homme pondéré.

Plus que pondéré : c'est l'instituteur du coin, et il se doit d'être un exemple pour ces élèves et la petite communauté de couleur qui l'entoure, même s'il ne peut s'empêcher de fréquenter une jeune femme mariée.

C'est donc avec beaucoup de recul et un style très factuel qu'il raconte comment il s'est retrouvé "embringué" par les proches de Jefferson dans une mission impossible : aider le condamné à mort (à tort) à retrouver sa dignité, avant son exécution.

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : https://www.letournepage.com..
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Ernest J. Gaines n'est pas de ce côté-ci de l'Atlantique l'auteur le plus connu des lettres américaines. C'est bien dommage. "Dites leur que je suis un homme" nous ramène aux heures sombres et pas si lointaines de la ségrégation raciale et de l'injustice faite aux Noirs. La littérature s'accommode parfois mal de la dénonciation. Trop de pathos, trop d'emphase. Ernest J. Gaines contourne ses écueils de main de maître grâce à une écriture fluide et des personnages bien campés. Un très beau roman sur la dignité.
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Le titre de ce livre est percutant et nous pousse à en savoir plus. Il s'agit d'une histoire poignante traitant de deux principaux sujets : les conditions de vie des Noirs à cette époque aux Etats-Unis et la peine de mort.
Pour le premier point, il se résume à deux mots : la ségrégation raciale. Dans les années 40, la séparation des Blancs et des Noirs était encore très vivace. Ils subissaient la pauvreté, des conditions de travail misérables dans les plantations de la Louisiane et le mépris et le racisme des Blancs qui les toléraient à peine.
On suit aussi la vie de l'instituteur du village, Wiggins, avec ses états d'âme, ses relations avec les membres de son entourage, ses questions existentielles sur la foi. J'ai senti plusieurs longueurs lorsqu'on abordait cette partie. L'instituteur ne m'a pas paru attachant mais pas antipathique non plus : il dégageait une espèce de fatalité et de résignation qui fatigue un peu à la longue. Je pense que j'ai quelques fois décroché dans la lecture quand ça le concernait, ce qui explique que le livre n'a pas atteint le 5ème coeur.
Le deuxième sujet, qui n'est pas forcément dit explicitement, plane comme une ombre menaçante ou une épée de Damoclès tout au long du livre. Dès le début, nous savons que la condamnation est irréversible mais on ne prend la pleine mesure de cet acte que lors de l'arrivée de la chaise électrique dans la bourgade. La fin du livre est émouvante et beaucoup de questions se bousculent : encore une fois, je suis convaincue que la peine de mort est une décision inhumaine et ignoble.
Le style d'écriture est très simple, un peu lent parfois. Les phrases sont courtes, précises et manquent parfois d'émotion. La façon d'écrire de l'auteur m'a parfois gêné, à moins que ce ne soit la traduction qui soit mauvaise. Mais pour conclure, je dirais que c'est un livre qui en vaut le détour !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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C'est une histoire puissante, captivante, émouvante et pleine d'humanité. C'est une histoire d'amitié dans une Amérique ségrégationiste dont les tentatives de déshumanisation échouent grâce au courage et à la volonté de quelques hommes et femmes. C'est un chef d'oeuvre !
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"Dis leur que je suis un homme" d'Ernest J. Gaines (304p)
Ed. Liana Levi

Bonjour les fous de lectures....

Voici un roman qui pourrait être classé en littérature jeunesse.

Ressenti mitigé pour cette lecture dont le résumé semblait pourtant prometteur.

Louisiane, années 1940.
Un jeune noir se trouve au mauvais endroit au mauvais moment et est accusé, lors d'un procès plus que bâclé, de l'assassinat d'un épicier blanc.
Voulant lui épargner le pire, et prouver son irresponsabilité, son avocat choisi de le rabaisse au rang d'animal dénué de conscience et de lui enlève toute dignité.
Sa tante demande au narrateur, ancien instituteur de la communauté noire, de lui rendre visite et de lui faire comprendre qu'il n'est pas une bête et, ainsi, l'aider à mourir en Homme.

Ce livre aborde plusieurs thèmes:
Les différences, hiérarchies entre les communautés noires et blanches.
Le racisme et la peine de mort.
Le sens du devoir, l'influence de la religion.

Je déplore cependant un manque de rigueur dans la narration.
Je m'attendais à ce que l'essentiel de l'histoire soit basé sur les échanges entre le prisonnier et le narrateur, le but étant de rendre sa dignité au condamné à mort.
Ceux-ci arrivent bien tardivement à mon goût, 3/4 du livre étant un compte rendu des états d'âme du narrateur et de la vie de sa communauté.
J'aurais aimé que le récit soit plus focalisé sur cet enfermement d'une personne innocente et noire de surcroît ainsi qu' aux rendez-vous entre les deux hommes.

Il n'empêche que l'écriture est fluide et rend la lecture plaisante et que la vie de la communauté noire dans les années 40 y est bien décrite.
La fin du récit et les mots du condamné à mort sont émouvants sans pathos et chargé de sens

A conseiller à nos ados.

Un film a été tiré de ce roman.

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Ça commence par une scène d'une violence terrible ; le choc de ne voir personne se lever, hurler, frapper, prendre rage dans ce tribunal, parce que moi, depuis derrière les pages, j'étais choquée, révoltée. Voyez l'extrait en photo, vous comprendrez.
Je n'avais pas lu la 4e de couverture, alors je ne savais pas. Que c'était à cette époque, que c'était là. Bien sûr, l'auteur m'a rapidement recadrée mais est-ce que l'effet aurait été le même si j'avais su, si j'avais "mis en perspective" cette scène ?

On va ensuite suivre Grant, ce jeune instituteur, à qui la marraine de Jefferson, tout juste condamné à mort, a demandé de faire son possible pour lui rendre son humanité après ce simulacre de procès.
Le thème de la condamnation à mort, je dois le dire, est quelque chose qui me fascine : que peut-on penser, comment se sent-on quand on sait quand et comment on va mourir et que tout le temps qui nous reste, ce compte-à-rebours, ne nous offre aucune échappatoire à cette pensée ? J'imagine fort bien les étapes de son propre deuil devoir se faire dans l'isolement d'une cellule.
Alors j'ai été surprise au début, voire déçue que l'on passe autant de temps hors de cette cellule, justement, que l'on découvre bien plus la vie et les amours de l'instituteur que la vie du jeune condamné. Et puis… et puis on voit se dessiner le projet du livre, bien plus large, sur la société, sur les différences voire la dualité entre Blancs et Noirs à cette époque, sur le besoin d'échapper grâce à l'instruction à la condition donnée par la naissance, alors qu'en même temps la communauté attend que vous l'aidiez par le même moyen. Mais comment échapper à sa condition tout en restant, et les aider comment ?
J'ai été bouleversée par ce roman, par les derniers mots de Jefferson, par les protagonistes dont un, le révérend, qui m'a particulièrement surprise sur la fin, par toute cette humanité dans ses tons de gris et les contradictions que chacun porte en lui.
C'est beau, c'est fort, et une larme a coulé.
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Dites-leur que je suis un homme - Ernest J.Gaines ⛓
Traduction : Michelle Herpe-Voslinsky

Nous sommes dans les années 40 en Louisiane, Jefferson, un jeune noir, vient d'être condamné à mort pour avoir tué un blanc lors d'un braquage. Son avocat commis d'office, l'a comparé à un porc durant le procès, le dépossédant de son humanité pour essayer de convaincre le jury de son incapacité à avoir pu prémédité un meurtre. Sa stratégie n'a non seulement pas fonctionnée mais a fortement marqué Jefferson qui s'assimile maintenant à l'animal et ne se voit plus comme un homme. Sa marraine demande l'aide de l'instituteur du village, Grant Wiggins, elle veut qu'il lui parle et le raisonne, elle veut que son Jefferson se rende à la chaise la tête haute, en marchant comme un homme. Wiggins accepte de mauvaise grâce, il ne veut pas être mêler à ça, mais sa tante et sa petite amie ne lui laissent pas le choix.

Un retour un peu mitigé pour la découverte de ce classique américain.
J'ai aimé le fait que les personnages ne soient pas manichéens et qu'ils aient leurs contradictions mais je n'ai pas réussi à m'attacher à l'un d'eux. J'aurai aimé qu'il ressorte plus de choses des rencontres entre les deux hommes surtout sur la fin, car si l'on sent bien l'évolution des personnages après chaque entrevues, il m'a manqué de la matière. A contrario les chapitres entre les visites à la prison m'ont semblés parfois un peu longuets et redondants. La fin est quant à elle bouleversante, les mots de Jefferson, simples et émouvants, sont d'une grande force.
En bref je dirais que c'est un classique à découvrir ne serait'ce que pour le message qu'il porte.
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Ernest J. Gaines, Dites-leur que je suis un homme, Liana Levi, 19
Le narrateur, Grant Wiggins, est un instituteur noir en Louisiane dans les années quarante. Jefferson, un jeune un peu paumé, vient d'être condamné à mort pour un crime qu'il n'a pas commis. Il était au mauvais endroit au mauvais moment. L'avocat commis d'office ne prend pas la peine de plaider sur les faits, il demande au jury d'acquitter Jefferson parce qu'il est un idiot, un être dépourvu d'intelligence, bref un cochon.

La marraine de Jefferson va alors tenter de convaincre Grant d'aller voir Jefferson en prison et de le convaincre qu'il n'est pas un cochon mais un homme.

Un roman d'une noblesse exceptionnelle. Il ne s'agit à aucun moment d'innocenter Jefferson, personne ne croit que la justice des blancs puisse hésiter sur la justesse de ses jugements. Il s'agit seulement de rendre sa dignité à un homme désespéré, de faire en sorte qu'en affrontant son supplice, il donne une leçon d'humanité à ses bourreaux et qu'il soit un motif de fierté pour son peuple.

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En Louisiane, dans les années quarante, un jeune Noir, démuni et illettré, se retrouve bien malgré lui au milieu d'un hold-up sanglant et est accusé du meurtre de l'épicier du centre-ville.
Au cours de son procès, il est bafoué et traité comme un animal par l'avocat commis d'office qui le compare à un cochon, juste parce qu'il est illettré.
Condamné à mort par le tribunal il décide de ne plus parler jusqu'à son exécution mais sa tante va faire appel à son ancien instituteur pour qu'il tente de lui redonner de la dignité et lui fasse comprendre qu'il est un Homme et non un animal.
Un roman poignant aussi simple que touchant qui détaille parfaitement l'environnement de l'époque, avec les idées reçues et l'intolérance d'une race sur une autre.
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