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Un livre qui m'a profondément bouleversé

Je le recommande
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Jefferson est un jeune noir accusé de meurtre . Il est défendu par un blanc. Au cours de son procès, il se fait traiter de porc, il n'est même pas un être humain. Il n'est pourtant pas coupable mais la justice est rendue par les blancs. Il ne se défend pas, personne ne le peut à cette époque. Il n'a plus qu'à attendre que la date de sa mise à mort soit fixée.

Sa nan-nan ( tante ) et la meilleur amie de celle-ci vont tout mettre en oeuvre pour qu'il décide de mourir dignement et faire disparaître l'affront des propos tenus au tribunal. Pour se faire, elles demandent à Wiggins, l'instituteur noir du village d'aller lui rendre visite en prison ainsi qu'au pasteur.
Wiggins est désemparé ne sachant que dire et quoi faire, cela le perturbe énormément, lui qui n'est pas croyant.
Nous assistons aux discussions entre Wiggins et Jefferson, les visites de la famille et le comportement abject des notables blancs.
Le moment où la chaise électrique arrive dans la petite ville est particulièrement bien décrit, chacun se rend compte du bruit qu'elle va faire, chacun est bouleversé à sa manière.
C'est un roman plein d'humanité sur la dignité et le courage.
Je vous le dis sincèrement, j'ai pleuré dans les dernières pages.
Lien : http://dzahell.fr/?p=370
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DITES LEUR QUE JE SUIS UN HOMME de ERNEST J. GAINES
Un livre en tout point admirable. Un jeune noir est traité de porc par son avocat commis d'office pour dissuader le jury de le condamner à mort pour meurtre. L'instituteur va lutter pour qu'il retrouve une dignité au moment de l'exécution. le récit de cette avancée du porc vers l'homme,avec et contre le pasteur, est poignant, plein de questionnements et d'humanité. Un des plus beaux textes sur ce sujet.
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Fusillade au débit de boissons. le gérant (blanc) et les deux agresseurs (noirs) sont morts. Jefferson, un jeune Noir de 21 ans, est le seul témoin. Sa présence sur les lieux en fait un complice tout désigné. Il est condamné à mort. Pour le défendre son avocat commis d'office l'a présenté comme un porc, un animal stupide, issu de la jungle la plus profonde dans l'Afrique la plus noire, incapable d'organiser quoi que ce soit, même pas une agression.

Grant Wiggins, le narrateur, est instituteur à l'école de la plantation. Après le verdict il est prié par sa tante, Miss Louise, et la meilleure amis de celle-ci, Miss Emma, marraine de Jefferson, de rendre visite à ce dernier en prison. Elles souhaitent qu'il l'aide à retrouver sa dignité. Elles veulent que Jefferson meure en homme et non en porc.

Des éléments de la biographie de Grant Wiggins sont inspirés de la propre vie de l'auteur. Les visites à la prison ne sont qu'une petite partie du roman. Surtout ce qui est raconté c'est la vie quotidienne de Grant Wiggins et de ses proches, ce que c'est que d'être noir à une époque de ségrégation (l'action se situe à la fin des années 1940).

L'école de la plantation prend place dans l'église. Les enfants ne sont scolarisés que cinq à six mois par an, le reste du temps ils sont employés aux travaux des champs. Peu éduqués, les Noirs de la plantation parlent leur propre langue, sorte de pidgin english grammaticalement incorrect. Les maintenir dans un état d'ignorance renforce chez les Blancs leur sentiment de supériorité. Grant qui a fait des études est regardé pour cela avec méfiance, jugé arrogant parce qu'il s'exprime comme les Blancs (ou même mieux qu'eux).

J'ai beaucoup apprécié la façon dont Ernest Gaines montre à la fois la vie routinière des Noirs sur la plantation et les manifestations de violence et de mépris raciste dont ils sont régulièrement victimes; les conséquences dévastatrices sur l'estime de soi. Il y a de très bonnes trouvailles, particulièrement le chapitre qui traite de l'exécution de Jefferson en la présentant de façon indirecte, uniquement par la voix des témoins de cette journée. Cette lecture est une belle découverte.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Qu'est-ce qui fait d'un individu un être humain, reconnu comme tel par ses semblables et par lui-même ?
Comment reconquérir sa dignité d'homme, son amour-propre, lorsqu'ils ont été piétinés, niés ?
Tel est le douloureux et difficile défi auquel se trouve confronté, bien malgré lui, Grant Wiggins, le narrateur du roman d'Ernest J. Gaines, "Dites-leur que je suis un homme", qui a pour cadre la Louisiane des années quarante.

Le filleul de Miss Emma, accusé de meurtre, a été condamné à la peine capitale. Jefferson, jeune homme simple et gentil, qui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, est innocent. Mais Jefferson est noir, la victime était blanche, et Miss Emma sait bien qu'il est inutile de tenter un quelconque recours... Ce qu'en revanche, elle refuse d'accepter, c'est que son filleul ait été traité, au cours de l'audience, de porc, qui plus est par son propre avocat.
Que les blancs condamnent injustement à mort celui qu'elle a élevé comme un fils, elle peut s'y résigner, mais elle a décrété que c'est en tant qu'homme qu'il irait à la chaise électrique, et non en tant qu'animal.
C'est là que Grant intervient. Son statut d'instituteur -échelon social maximum auquel un noir instruit peut prétendre- le désigne, aux yeux de sa tante Lou, amie de Miss Emma, comme l'homme de la situation, celui qui saura trouver les mots pour convaincre Jefferson de son humanité, et de l'importance de la revendiquer.
C'est ainsi que, malgré ses réticences, et ses doutes quant au succès de sa démarche, il visite ce dernier en prison.

A l'image d'un narrateur qui manifeste peu d'empathie, et semble exempt de tout sentimentalisme, le style de ce roman est sans flamboyance, mais simple et efficace. Il suscite malgré tout beaucoup d'émotion, même si le but de l'auteur semble être avant tout de pousser le lecteur à la réflexion.
Grant Wiggins, cet instituteur qui n'aime guère son métier, parce qu'il a conscience que permettre à de jeunes noirs d'acquérir un minimum de savoir ne changera rien à leur future condition, est, sous son apparence froidement policée, un homme empli d'une rage contenue, qui supporte de plus en plus difficilement son existence étriquée, et les humiliations que lui font subir les blancs convaincus de leur supériorité.

Ses échanges avec Jefferson, au départ très difficiles, le convainquent peu à peu du bien-fondé de sa mission : permettre au jeune condamné de marcher la tête haute sera la preuve, face au monde, qu'être noir, c'est aussi être un homme, et qu'il ne s'agit pas là d'une question d'instruction, de culture, ou de niveau social, mais d'une loi naturelle dont les noirs eux-mêmes doivent en premier lieu s'approprier l'évidence.

C'est donc l'histoire d'une lutte, que nous raconte Ernest J. Gaines. Non pas d'une lutte armée, s'exprimant dans la haine et violence, mais celle d'une lutte qui se joue d'abord en soi-même, pour se détacher du poids des mythes qui autorisent une partie de l'humanité à asservir l'autre.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Peu après la 2ème guerre mondiale, aux Etats-Unis, un jeune noir a la malheureuse idée d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Un échange de coup de feu tue un épicier blanc et ses deux braqueurs noir, de seul témoin il devient le seul coupable. Pendant le procès, son avocat commis d'office « pense bien faire » en le comparant à un cochon : vous ne tueriez pas un cochon pour ces actes car il n'est pas raisonnable et intelligent donc pas responsable. le verdict tombe, ça sera la chaise électrique. Tout de suite, la communauté se fait une raison sur sa condamnation à mort mais décrète qu'il doit tout faire pour mourir comme un homme. Cette tache va être imposée à l'instituteur de la plantation qui est aussi le narrateur. C'est très poignant, très fort tout en étant écrit de manière simple et agréable à suivre. Mais la bonne surprise est qu'on ne se contente pas de refaire le procès ni suivre la fin de vie du « coupable ». le coeur de l'histoire, très intéressant à suivre, tourne autour de la vie de la communauté. On a toutes les réflexions autour de la vie d'ex-esclaves. Qu'est ce qu'on peut attendre de la vie, des autres personnes ? Quelle reconnaissance ? Quelle place trouver dans la société ? Pourquoi se comportent-ils comme ça ? Pourquoi ils acceptent tout ? D'où vient ce comportement ? …
Ce focus sur la vie de cette communauté à ce moment là et avec les implications est la grande originalité de ce texte. Ce qui est assez déroutant c'est l'espérance mise sur les épaules du condamné. Ils voient un espoir de considération que le condamné peut leur apporter, qui rejaillirait sur eux tous. C'était une excellente lecture.
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Nous sommes en Louisiane, près de Bayonne, dans les années quarante.
Jefferson, un jeune noir plutôt naïf, s'est trouvé indirectement mêlé au meurtre de monsieur Gropé, pour une misérable bouteille d'alcool. Il a eu la mauvaise idée d'accompagner Brother et Bear, deux voyous de sa connaissance, dans la boutique du vieil homme …
Parce qu'il ne reste plus que lui, que la victime était blanche, le procès sera rapidement expédié et la sentence sans appel : mort par électrocution …
Grant Wiggins, l'instituteur noir (et le narrateur) est alors chargé par sa tante Lou et par Miss Emma, la”nan-nan” (marraine) de Jefferson, d'une terrible mission auprès du condamné. Il devra passer du temps auprès de lui afin que ce dernier soit prêt à mourir dignement. Debout comme un homme et non pas “assis sur la chaise électrique comme un porc” (selon l'abjecte qualification de son propre avocat)
Ernest J. Gaines, dont je ne connaissais pas l'oeuvre (et qui est décédé en novembre dernier) nous transmet un texte d'une beauté et d'une émotion époustouflantes ! La lecture du journal de Jefferson (chapitre 29 en fin de roman) est à peine soutenable, tant elle nous prend à la gorge !
Un roman à lire absolument, un IMMENSE coup de coeur ! Avec une ferme intention de lire tous les autres !
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Ce livre m'a littéralement BOULEVERSÉE ! Je ne m'attendais pas à une « happy end » car dès les premières pages le couperet tombe: Jefferson est condamné à mort car il est accusé d'avoir assassiné un Blanc .. alors qu'il se trouvait juste au mauvais endroit, au mauvais moment. Le procès était couru d'avance et a confirmé ce que tout le monde redoutait: la chaise électrique. Aucune chance de survivre, ses jours sont comptés.

Mais il y a un fil conducteur dans ce roman: la tante de Jefferson, « Nan-nan » ainsi qu'il l'appelle affectueusement, ne désire qu'une seule chose : que Jefferson, le jour de son exécution, avance fièrement « en homme », brave l'assemblée car lors de son procès, son avocat l'a traité de « cochon », l'assimilant à un animal. Horrible comparaison. On l'accuse à tort mais, surtout, on vient de lui voler, de lui arracher,de renier toute part d'humanité.

Mais la tâche ne sera pas si simple.
Lien : https://chroniquescroqueused..
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Louisiane, 1942.
Un jeune noir sous influence se retrouve au mauvais endroit, au mauvais moment.
Son avocat commis d'office choisit un angle de défense innatendu et le présente comme un doux imbécile, pas plus doué de conscience qu'un cochon.
Bien qu'innocent des faits qui lui sont reprochés, il est condamné à la chaise.

La femme qui l'a élevé (sa Nan-Nan) n'a plus qu'une volonté : qu'il meure debout, comme un homme.
C'est l'instituteur du village qui hérite de cette impossible mission, rendre au condamné sa grandeur, sa dignité, sa force.

Le texte a d'autant plus d'impact qu'il dose les mots sans surchage, sans drame ni mélo.
Justice, racisme et culpabilité collective, ce voyage dans le couloir de la mort est trop lourd, j'ai juste hâte d'arriver au bout.
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Un roman simple, mais tellement puissant.
Le narrateur, Grant Wiggins, modeste instituteur en Louisiane dans les quartiers noirs se sent moralement obligé (mais sans aucun enthousiasme) d'intervenir auprès de Jefferson, jeune homme condamné à mort pour sa présumée participation à un hold-up et au meurtre d'un commerçant.
Condamné à tort, pour avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment.
Mais sa culpabilité ne fait aucun doute : l'accusé est noir, les jurés sont blancs, dans les années quarante, dans un état du sud des États-Unis et tout semble l'accuser de complicité.
Poussé par sa tante et la marraine de Jefferson, Grant se doit de faire prendre conscience à Jefferson qu'il est bien un homme et non un animal (un porc) sans âme ni pensée. C'était le système de défense de son avocat commis d'office (!!!).
Jefferson ira à la chaise électrique, car telle est sa condamnation, mais en ayant retrouvé sa dignité d'homme et non en rampant comme un animal.
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