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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Qui n'a jamais entendu parler des aventures de Sindbad le marin, du génie de la lampe d'Aladdin , qui ne connaît pas le célèbre mot de passe permettant l'accès au trésor des 40 voleurs ?
Etrangement, ces contes les plus populaires et les plus célèbres des Mille et Une Nuits ne font pourtant pas partie des contes originaux.
En effet, à l'origine, les Mille et Une Nuits seraient des contes issus de la tradition orale indienne qui seraient parvenus jusqu'en Perse où des chercheurs ont relevé dans un ouvrage la mention d'un manuscrit intitulé Hezar Efsane ( les Mille contes) pourtant jamais retrouvé.
Par l'intermédiaire des marchands perses et arabes, ces contes auraient été progressivement transmis de façon orale toujours de génération en génération pour égayer les nuits lors de longs voyages jusqu'à ce qu'ils soient enfin mis par écrit aux environ du XIIIème siècle. Au cours du temps, les arabes auraient ajouté au corpus initial de nombreux autres contes mêlant ainsi éléments indous, persans et donc arabes donnant ainsi leur exotisme et leur charme tout oriental aux Mille et Une Nuits.
Au tout début du XVIIIème siècle, Antoine Galland prend l'initiative de traduire ces contes et d'en faire la version des Mille et Une Nuits que j'ai eu entre les mains. Plus qu'un travail de traduction, Galland s'est permis aussi de réécrire les contes, édulcorant certains passages pour ne pas heurter la sensibilité de ses compatriotes, supprimant tous les poèmes et toutes les fables et ainsi que d'autres passages qu'il a jugé ennuyeux, utilisant un style raffiné et réagençant l'ordre des nuits qui ne correspond donc pas à l'ordre original. C'est également à lui que l'on doit l'ajout des contes de Sindbad (fortement inspiré de L'Odyssée d'Homère), d'Aladdin et d'Ali Baba.

J'ai beaucoup apprécié ce premier tome des Mille et Une Nuits. La construction du récit est diabolique puisqu'elle rend la lecture très addictive. le lecteur se retrouve dans la même position que le sultan Shahriar et, dévoré de curiosité, ne peut s'empêcher de tourner les pages pour connaître la suite. Parce que, bien sûr, Schéhérazade arrête toujours son récit à des moments cruciaux.
On voyage énormément grâce à ces contes, on se trouve tantôt à Bagdad, tantôt en Inde, ou encore au Caire ou même à Damas, ce qui illustre parfaitement la pluralité de leur origine.
Mais bien que le cadre géographique invite à l'exotisme, j'avoue que le style très « France du XVIIIème » de Galland m'a empêchée de m'abandonner au rêve. C'est une langue qui ne colle pas du tout au cadre. A l'origine, les contes ont été retranscrits dans un langage populaire ( ce qui les a d'ailleurs longtemps discrédités aux yeux des lettrés arabes). Galland a donc voulu adapter le style à un public occidental ayant accès à la littérature ( la haute société donc), alors certes c'est très agréable à lire mais comme je le disais on ressent un décalage entre le fond et la forme.
Au sujet de la forme, l'originalité de ce recueil est aussi la construction en mise en abîme où les différentes histoires s'emboîtent les unes dans les autres à la façon des poupées gigognes. Ainsi, l'histoire du petit bossu en comprend 4 autres dont l'une d'elles en comprend 2 dont l'une en comprend 6. Mais je vous rassure ! On ne perd pas du tout le fil !

Concernant le fond enfin, bien que certains éléments et thèmes soient récurrents, on ne s'ennuie pas une seconde. Certains contes sont même parfois drôles (je pense notamment à celui du bossu et au barbier) et riches en péripéties avec de nombreux voyages, des rencontres extraordinaires de serpents géants, de sauvages anthropophages, d'autres monstres et animaux fabuleux. le monde des Mille et Une Nuits est vraiment plein de magie et nous fait retrouver cet enfant enfoui en nous prompt à s'émerveiller de tout et qui nous manque tant dans notre vie d'adulte responsable.
Il y a des personnages types comme les djinns, les fées, tantôt bienfaisants tantôt le contraire , le sultan toujours paré d'une même vertu : la miséricorde, le prince ou le pauvre homme à qui il arrive une succession de malheurs mais pour qui tout se termine toujours bien.
Les contes ont un certain côté moralisateur puisque souvent les personnages ne doivent leurs malheurs qu'à des défauts propres à la nature humaine tels que la cupidité, la curiosité, la jalousie etc… Mais toujours, et c'est vraiment récurrent, deux vertus s'imposent parmi toutes les autres : la générosité et le pardon. le méchant est plus souvent pardonné que puni.
Parmi toutes les histoires de ce premier tome, j'ai préféré celle des Trois Calenders, celle de Noureddin Ali et j'avoue que celle du Bossu est plutôt bien partie (mais malheureusement la fin est dans le 2ème tome).
Je crains beaucoup l'effet de répétition et donc de lassitude aussi je vais attendre un peu avant de lire la suite mais j'ai vraiment passé un très agréable moment à lire ces merveilleux contes.

Si vous souhaitez lire les Mille et Une Nuits, renseignez-vous bien sur les différentes traductions et éditions. J'ai lu que certaines n'étaient même pas présentées par nuits mais par histoires. de même, ma version de Galland ne compte pas 1001 nuits mais uniquement 237 et d'ailleurs le 3ème tome n'est plus présenté selon les nuits mais ne comporte que les histoires ( Schéhérazade est tombée aux oubliettes). Il me semble qu'il existe une traduction toute récente (parue à La Pléiade) qui, elle, comporte toutes les nuits (sauf erreur de ma part) et respecte l'ordre et le style d'origine.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Cette traduction des contes des milles et une nuits a le mérite d'être un double classique : à la fois oriental de par son origine et français de par son traducteur. C'est à la fois un voyage dans le monde des premiers sultans, mais aussi un voyage dans les fantasmagories orientales de la France du 18ième siecle. Ce livre permet de redécouvrir dans leurs versions originales certains des contes les plus connu du monde occidental : Shéhérazade ou encore Sinbad sans oublier de citer Aladin ou Ali baba. Bien que les milles et une nuits ne fasse pas partie des belles lettres dans le monde arabe mais plutôt du domaine populaire c'est un plaisir de lire ces contes.
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« Pour peu même que ceux qui liront ces Contes soient disposés à profiter des exemples de vertus et de vices qu'ils y trouveront, ils en pourront tirer un avantage qu'on ne tire point de la lecture des autres Contes, qui sont plus propres à corrompre les moeurs qu'à les corriger. »
C'est ainsi qu'Antoine Galland, le traducteur au XVIIe siècle de ces contes populaires, finissait sa préface des Mille et Une Nuits. Il s'agit ici du tome 1 de l'édition GF et il se finit par la cent soixante-sixième nuit. Il est clair que si l'on multiplie cent soixante six par trois, on n'obtient pas mille et un. Il faudrait peut-être préférer la version anglaise du titre qui les nomme : « Arabian Nights », les « nuits arabes ». Ici, nul besoin de compter sur ses doigts.
Donc il s'agit de contes racontés par Shéhérazade, chaque nuit au sultan Schahriar et interrompus par l'aube et la voix - du moins au début – de la soeur de Shéhérazade, Dinarzade. On peut presque penser que ces contes interrompus sont un lointain ancêtre de nos séries actuelles. On sait qu'il existe un texte arabe datant de 879 de notre ère mais il s'agit probablement d'une tradition orale. le sultan Schahriar couche avec chacune des femmes de son harem une fois et les fait exécuter. Shéhérazade a trouvé l'astuce : tous les soirs, elle raconte une histoire mais en partie seulement pour que le sultan veuille en entendre la suite et épargner sa vie. Il faudra aller au bout des trois tomes pour savoir si Shéhérazade a réussi son pari et a « gagné » sa vie.
Contes édifiants ou contes souvent cruels, histoires d'amour plus ou moins déçues, le texte est une mine d'idées. Il y a un peu de tout, comme au souk mais un souk riche et étincelant. Des princes éprouvés, des marchands amoureux, des bossus conspués ou au contraire admirés pour leur esprit, des génies et bien sûr le très célèbre Sindbad dont les aventures rappellent l'Ulysse d'Homère (j'allais écrire « l'Ulysse de mer » !) L'infatigable voyageur (tous les voyageurs sont infatigables, non ?) continue à risquer sa vie au mépris des périls et des monstres dont l'un préfigure le Cyclope.
Shéhérazade, la narratrice a aussi inventé la fameuse « mise en abyme » et certaines histoires font l'effet de poupées russes car elles en renferment plusieurs et changent de narrateur. On ne s'ennuie pas même si, évidemment, on rencontre des aprioris et des clichés dirait-on de nos jours : la difformité est souvent synonyme de malheur et de défiance. Les femmes sont belles à rendre malade, les hommes sont prêts à tout pour les séduire, même à se faire couper des membres. Non, pas celui-là ! Ce sont les mystères de Paris avant l'heure où les voleurs se font encore couper la main pour une peccadille mais aussi les frères Grimm pour la cruauté, Edgar Poe pour le mélange « grotesque et comique ».
Lu en plusieurs étapes, interrompu, comme par Shéhérazade, ce tome, une fois recommencé, je ne l'ai plus lâché. En attendant le tome deux.
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Ça me fait penser à ma psychothérapie : je lui raconte plein et plein de trucs-machins-choses (des "salades", comme on le dit) et je me demande comment ça va se terminer... hier son pied battait la mesure façon musique electro, c'est vous dire! Mais je n'ai pas à interpréter les façons d'être du psy, encore que ce soit toujours à double sens. Sauf si on veut dormir sur un sofa... comme chez le père Freud (quand on pense que ça veut dire "joie" en allemand... comme le nom de ma soeur aînée mais en latin : elle s'appelle BA, son diminutif, comme chez les scouts, la Béa... )
Mais bon.
On voit que Schéhérazade ne peut se débrouiller seule : elle a besoin de la présence de sa petite soeur Dinarzade...
Or le dinar est le nom de la monnaie d'Egypte?
Or il y a une histoire de Dinah dans l'ancien testament ? et on sait que le son h, il y en a trois en hébreu et il y en a qui se prononcent plutôt comme un r...
ce qui donnerait dinar?
Il y a aussi une autre histoire de Dinah, dans le Coran. Mais je ne la connais pas du tout. C'est une vendeuse dans le magasin pour produits pour se rendre présentable (cosmétiques) qui me l'a dit, lorsque je lui ai demandé pourquoi elle avait ce prénom-là. Mais mon chemin s'arrête là.
Sans doute ne connaitrais-je jamais l'histoire de la Dina coranique.
Trois religions c'est trop.
C'est l'histoire de l'enfant qui reçoit une pomme d'or : il est très heureux. Deux pommes d'or : il est encore plus heureux. Mais à trois pommes d'or, il devient malheureux.
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