Bien qu'il ne s'agisse que du troisième roman lu de ma part, j'éprouve une certaine lassitude, voire même de l'ennui : Idhun ne restera pas mon ouvrage préférée de cette auteur, et je ne pense pas lire le tome 2 (le tome 3 n'est, à ma connaissance, toujours pas traduit en français).
Pour quelles raisons ? Tout d'abord, nous y retrouvons un jeune héros (Jack) et une jeune héroïne (Victoria) qui sont tous les deux menacés de mort par un jeune méchant. Oui, voilà peut-être l'originalité de ce tome : la jeunesse du tueur froid, glacé, impitoyable, et pour moi qui aime les « beaux » méchants, les méchants riches en profondeur, je pensais que ce personnage serait vraiment intéressant. Sans trop en dévoiler, quelques péripéties m'ont semblé franchement niaises (amoureux de la guimauve, bonsoir), et la profondeur du personnage est celle d'une feuille de papier.
Ces deux jeunes gens, Jack et Victoria auront chacun leur mentor, leur protecteur, qui devra veiller sur eux (c'est un peu leur rôle, non ?) et, éventuellement, les défendre au péril de leur vie (c'est un peu leur rôle, non ? Pardon, je l'ai déjà dit), Aslan le prince chevalier pour Jack, Shail le magicien pour Victoria. Ils sont uniques, ces deux adolescents, au point que Jack, en une belle ellipse narrative de deux ans (l'auteur aime beaucoup les ellipses) a su parfaitement se débrouiller tout seul dans le monde entier tandis que le méchant tueur à la solde de leurs ennemis… Non, je ne le dirai pas, mais si vous avez le courage de lire ce livre, vous trouverez à nouveau des lieux communs et des indices gros comme des maisons qui prouvent à quel point ils sont uniques. D'ailleurs, si Jack était un humain ordinaire, Victoria ne s'intéresserait pas à lui – et dire que moi, humaine ordinaire, je lis leurs aventures !
J'ai failli oublier de vous parler du loup garou, du dragon et de la licorne – encore des personnages récurrents de l'oeuvre de
Laura Gallego Garcia. Flûte à la fin, où sont cachés LE dragon tout mignon et LA licorne toute sympa qui doivent sauver Idhun ? Aslan et Shail tiennent vraiment à eux, ils les ont sauvés une fois, ils entendent bien récidiver et retrouver ces deux charmantes bestioles ! Si se cacher, pour une licorne, semble être évident (ce n'est pas moi qui le dis), qu'en est-il du dragon ? Quelqu'un qui met le feu partout ne peut passer inaperçu ! Pour ma part, j'ai trouvé très facilement leur cachette – vous ai-je déjà dit que les indices étaient gros comme des maisons ?
Que dire de plus ? Que j'ai trouvé les personnages et l'intrigue très simplistes ? Que je n'ai eu aucune envie ni de visiter ni de sauver Idhun ? Que j'ai retenu des bâillements à plusieurs reprises ? Que j'ai cherché en vain une émotion, si j'excepte une envie de coller une baffe à Victoria, vraiment trop niaise par moment ? Moralité : si pour vous le mot « résistance » a une toute autre résonance que celle que l'on trouve dans ce roman, passez votre chemin ! Ce livre est un très bel objet, dont le contenu n'est vraiment pas à la hauteur ni du contenant, ni du titre.