AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Anthologie de la poésie française (26)

Charles Baudelaire - Chant d’automne II

J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,
Ne le vaut le soleil rayonnant sur la mer.

Et pourtant, aimez-moi, tendre cœur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant;
Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant.

Courte tâche ! La tombe attend; elle est avide !
Ah! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l’été blanc et torride,
De l’arrière-saison le rayon jaune et doux ?
Commenter  J’apprécie          190
Le ciel est, par-dessus…
Paul Verlaine

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville. (...)
Commenter  J’apprécie          184
Chanson de Fortunio
Alfred de Musset


Si vous croyez que je vais dire
Qui j’ose aimer,
Je ne saurais, pour un empire,
Vous la nommer.

Nous allons chanter à la ronde
Si vous voulez,
Que je l’adore et qu’elle est blonde,
Comme les blés.

Je fais ce que sa fantaisie
Veut m’ordonner,
Et je puis, s’il lui faut ma vie
La lui donner.

Du mal qu’une amour, ignorée
Nous fait souffrir,
J’en porte l’âme déchirée
Jusqu’à mourir.

Mais j’aime trop pour que je die
Qui j’ose aimer,
Et je veux mourir pour ma mie
Sans la nommer.
Commenter  J’apprécie          140
Hymne de l’été
.....
L’amoureuse Nature estoit un jour fâchée
De se voir sans rien faire, auprès du Temps couchée :
“Il y a, ce disoit, tant de siècles passez
Que du temps. mon mary, les membres sont cassez,
Froids, perclus, impotens, la charge de ma couche ;
....
J’ay beau passer ma main très délicate et blanche
Ores dessus son ventre, ores dessus sa hanche,
J’ay beau fourcher ma jambe et chatouiller sa chair,
Il demeure immobile, aussi froid qu’un rocher,
Descharné, deshallé, sans puissance ny force,
N’ayant plus rien de vif sinon un peu d’escorce,
En lieu de me respondre il ronfle, et si ne puis
En tirer seulement un baiser en trois nuicts,
Las ! Il n’estoit pas tel, quand, pour sa chère espouse,
Il me prit chez mon père : il n’aimoit autre chouse
Que l’amoureux déduit, duquel les mariez
Se trouvent bras-à-bras à leurs femmes liez.
Toujours il m’accoloit d’une chaude ambrassée,
Toujours ma bouche estoit à la sienne pressée,
Et fusmes si gaillars que ce grand Univers
Fut peuplé tout soudain de nos enfants divers,
Car tout cela qu vit et qui habite au monde,
Est yssu du plaisir de nostre amour féconde.
Maintenant il est vieil et je ne le suis pas !
Je sens encor en moy les gracieux âppas,
Dont amour, mon enfant, chatouille la pensée,
Et sa flame en mon cœur n’est encor effacée.
Bref, j’ay délibéré de me donner plaisir,
Auprès de mon mary, je ne veux plus gesir
La foy du mariage est pour les hommes faite
Grossiers mal-advisez et de race imparfaite
Assujettis aux lois et non pas pour les Dieux
Qui pleins de liberté habitent dans les Cieux,
Quanr-à-moi, je suis franche, et Déesse j’estime
Autant un fils bastard, comme un fils légitime. « 
....

Pierre de Ronsard
Commenter  J’apprécie          90
GREEN Paul Verlaine

....
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Commenter  J’apprécie          80
A POOR YOUNG SHEPHERD

J’ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer
J’ai peur d’un baiser !

Pourtant j’aime Kate
Et ses yeux jolis.
Elle est délicate
Aux longs traits pâlis.
Oh ! que j’aime Kate !

C’est Saint-Valentin !
Je dois et je n’ose
Lui dire au matin…
La terrible chose
Que Saint-Valentin !

Elle m’est promise
Fort heureusement !
Mais quelle entreprise
Que d’être un amant
Près d’une promise !

J’ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille
Je souffre et je veille
Sans me reposer
J’ai peur d’un baiser !

(Paul Verlaine, Romances sans Paroles)
Commenter  J’apprécie          70
Pernette du Guillet



C’est un grand mal se sentir offensé
Et ne s’oser ou savoir à qui plaindre ;
C’est un grand mal, voire trop insensé
Que d’aspirer où l’on ne peut atteindre,
C’est un grand mal que de son cœur contraindre,
Outre son gré et sa sujétion ;
C’est un grand mal qu’ardente affection
Sans espérer de son mal allégeance ;
Mais c’est grand bien quand à sa passion,
Un doux languir sert d’honnête vengeance.
Commenter  J’apprécie          70
Marceline Desbordes-Valmore - Les roses de Saadi

J’ai voulu ce matin te rapporter des roses;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées,
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir;

La vague en a paru rouge et comme enflammée,
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l’odorat souvenir.
Commenter  J’apprécie          60
Les ingénus

Les hauts talons luttaient avec les longues jupes,
En sorte que, selon le terrain et le vent,
Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent
Interceptés ! - et nous aimions ce jeu de dupes.

Parfois aussi le dard d’un insecte jaloux
Inquiétait le col des belles sous les branches,
Et c’était des éclairs soudains de nuques blanches,
Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous.

Le soir tombait, un soir équivoque d’automne :
Les belles, se penchant rêveuses à nos bras,
Dirent alors des mots si spécieux, tout bas,
Que notre âme depuis ce temps tremble et s’étonne.

Fêtes galantes. Paul Verlaine
Commenter  J’apprécie          50
VICTOR HUGO

J’ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimée.
Elle est pâle, et n’a pas de corolle embaumée
Sa racine n’a pris sur la crête des monts
Que l’amère senteur des glauques goëmons ;
Moi, j’ai dit : Pauvre fleur, du haut de cette cime,
Tu devrais t’en aller dans cet immense abîme
Où l’algue et le nuage et les voiles s’en vont,
Va mourir sur un coeur, abîme plus profond,
Fane-toi sur ce sein en qui palpite un monde.
Le ciel, qui te créa pour t’effeuiller dans l’onde,
Te fit pour l’océan, je te donne à l’amour.
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (132) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1228 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}