Ne sois pas aussi tragique, on dirait un péruvien.
Si une femme est séduite par ton agressivité, fuis-là : c'est sûrement une personne mauvaise.
Les passions sont comme ça, irrationnelles. Elles nous sont données par une force supérieure qui échappe à nos regards et qui nous gouverne. Il n’est pas nécessaire de comprendre une chose pour l’aimer, vous ne croyez pas ?
Les femmes adorent, comme les hommes d’ailleurs, être écoutées et mises en valeur.
Lolita, de Nabokov, tu connais ? Oui, bien sûr, c’est un de mes livres favoris, et elle a ajouté par contre j’ai détesté le film, je veux parler de celui de Kubrick, avec James Mason, et en disant cela je l’ai sentie très proche, je l’aimais presque, et elle a enchaîné tu te rends compte, c’est curieux, dans Lolita tout le monde parle de sexe avec une adolescente, mais moi je suis atterrée par cette perversion d’une femme si jeune, ses calculs quand elle devine qu’un homme est obsédé par elle, et bien sûr par cette capacité d’un homme à s’humilier, mon Dieu, tu crois que c’est ça, l’amour ? Et je lui ai répondu oui, je le crois, Sabrina, ça aussi c’est l’amour, hélas.
J’avais peur depuis six ans. Aujourd’hui, demain, n’importe quand, une main peut s’abattre sur mon épaule et m’arrêter. Ne plus sentir la peur, comme c’est difficile ! La belle chose est restée en rade. Je suis un misérable, parce que j’ai laissé tomber la seule personne qui m’aimait. Je ne mérite rien, mais je ne demande rien non plus. Je survivrai encore un peu, pour voir comment les choses évoluent.
Quand on est peu de chose pour les autres, on a tendance à prendre soin de soi.
C’était très agréable de discuter avec quelqu’un après le travail, deux collègues qui vont boire un demi à la sortie du bureau, même si le nôtre n’était qu’un sous-sol puant, même si je vivais dans une porcherie et Jung dans un hôtel pour immigrés, un de ces lieux qui accueillent, en plus des résidents à demeure, les travestis et les putes, les toxicomanes qui cherchent un abri pour se piquer ou fumer du crack, assis sur une cuvette de W.-C., des hôtels dont les escaliers sentent l’urine et les ordures, pleins de rats et de nids de pigeon aux fenêtres.