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Critique de oiseaulire


Ce livre est bon, très bon.

Pourquoi n'ai-je pas envie d'en rendre compte par le menu ? Sans doute parce que toute glose "aplatit" l' oeuvre et impose une vision réductrice.

Un cercle de jeunes gens immigrés se retrouvent à Paris pour profiter des avantages intellectuels et artistiques de la "ville-lumière" et faire la fête. Certains sont au seuil de la misère et ont bien du mal à survivre dans ce pays pluvieux aux habitants fermés, moroses et indifférents ; d'autres sont aisés ou riches, et viennent écrire un livre ou terminer des études : tous ou presque rêvent de littérature ou de poésie. Ils viennent de divers pays d'Amérique du Sud, d'Afrique, d'Iran, de Turquie et forment une communauté intellectuelle soudée, cimentée par la fête qui met tout en commun : le temps passé, les idées, les ivresses, les corps. Il y a beaucoup de sexe dans le roman, mais il ne surgit pas ex abrupto sans vraies raisons comme dans "Une maison à Bogota" (du même auteur) : l'orgie joue un rôle important dans la cohésion de cette communauté et renforce la solidarité d'une façon que Santiago Gamboa parvient très bien à exprimer.

Sans vouloir comparer ce roman à ceux d'Henry Miller, d'Ernest Hemingway (Paris est une fête) ou de Charles Bukovski (on y pense irrésistiblement, car là aussi l'alcool coule à flots), on retrouve la vie âpre, dangereuse et joyeuse de la bohème en exil.

Les personnages vivent sur le fil du rasoir à leur risques et périls. Les jeunes hommes, bien sûr, et les femmes aussi, souvent fiancées dans la haute bourgeoisie de leur pays, et qui entendent vivre en quelques mois une liberté totale qu'elles ne veulent voir brider par aucune contrainte d'ordre religieux ou sexuel, avant d'abdiquer toute velléité personnelle dans leur vie future de femmes mariées et d'épouses soumises.

L'exil resserre les liens et soude une communauté consciente de vivre un instant unique.

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