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Non sans rappeler la série Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh, ce roman met en scène une famille atypique dont on va suivre les enfants et adolescents.

Le premier point que je me vois obligée de mentionner c'est la quantité de personnages ! Déjà, la fratrie est issue de triplées, dont on retrace les origines : des parents décédés tôt, donc élevées par leurs grands-parents, à savoir Granny (toujours en vie !) et Jacquolin. Mais les triplées ont fait défaut à leur devoir parental, non seulement en s'entichant de types n'endossant par leur rôle de père (ou qui n'ont pas eu le choix de cette paternité), mais aussi en préférant elles-mêmes voyager, se jeter d'une falaise par amour ou sombrer dans l'alcoolisme. Bref, des mères peu aptes à s'occuper d'enfants qui les ont laissés à la charge de l'aînée de la famille, Désirée, 25 ans. Sous ses ailes, on trouve :

- Brunehilde, sa petite soeur, collégienne ;

- Isidore et Honoré, des jumeaux, lycéens et cousins de Désirée ;

- Calliope, leur petite demi-soeur de 6 ans, qui a à peine connu sa mère (son père n'en parlons pas !);

- Hermeline, collégienne également et cousine de Désirée ;

- Warren, son frère, bourré d'imagination et perdu ;

- Pernelle, sa toute petite demi-soeur de deux ans.

Ils sont donc huit enfants sous le même toit, avec Granny, 106 ans, que Désirée a préféré sortir de son EHPAD. Mais il y a également 4 animaux de compagnie, sans compter les chatons qui arriveront. Heureusement la maison du bord de la falaise, joliment nommée Les Feuillantines, est immense.

Tout cela, ça fait beaucoup de personnages, beaucoup de prénoms assez particuliers à retenir, et donc autant de confusions pour le lecteur. Je n'ai jamais réussi à me figurer complètement ces personnages, car quand je croyais tenir un bout de représentation, je me rendais compte que Brunehilde et Hermeline ne faisaient qu'une dans ma tête.



Mais à côté de ce trop plein de malheurs, j'ai néanmoins trouvé beaucoup de scènes amusantes, loufoques ou touchantes. Car ce qui les réunit, ce n'est pas seulement les liens du sang, mais l'envie de se protéger les uns les autres, de continuer à vivre et à avancer tous ensemble. Bien qu'ils soient tous d'âges différents, les grands protègent les petits, les petits viennent chercher de la tendresse et des conseils auprès des grands. Il y a un véritable esprit de famille et de l'amour dans cette famille atypique.

J'ai bien aimé ce roman, mais ce n'est pas un coup de coeur. Peut-être à cause de l'enchaînement de tuiles qui leur tombent dessus, j'ai trouvé que c'était un peu lent, et je n'ai pas été totalement emportée par cette histoire.

De plus, Les enfants des Feuillantines s'inspire fortement des romans de Marie-Aude Murail comme Sauveur et fils et du fameux/fabuleux Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh, une histoire qui m'a bercée durant toute mon adolescence. Je n'ai pas pu m'empêcher d'établir des comparaisons avec ce livre...

Une chronique familiale pour ce roman choral qui mêle humour et drames dans une ambiance un brin loufoque.
Lien : https://telmalitteratures.bl..
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J'ai lu Les enfants des Feuillantines de Célia Garino et j'ai passé un excellent moment en compagnie de cette petite famille bancale de déglinglos.
Chapeau bas à cette jeune Désirée qui du haut de ces 24 ans assume le quotidien de cette famille de cousins/cousines dépourvus d'adulte si ce n'est elle-même et l'arrière grand-mère qui ne quitte guère son fauteuil dans la cuisine, et 7 enfants à gérer ce n'est pas rien !
A l'âge où on a bien d'autres idées et priorités en tête, Désirée, elle, se démène pour maintenir le cap et pour que le navire des Feuillantines ne prenne pas l'eau.
Une famille plus qu'atypique, des enfants "attachiants" au possible, des péripéties un brin loufoques, bref ce roman fut une lecture sans prise de tête et succulente.
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Attention vous vous apprêtez à entrer aux feuillantines à la rencontre de la famille Mortemer et ça va secouer !
Il faut dire qu'en ouvrant ce livre, nous faisons la connaissance d'une famille hors norme, une famille originale, une famille loufoque, mais une famille extrêmement attachante.

Nous suivons Désirée, une jeune femme de 24 ans qui a la garde de 7 enfants/ados (ses deux soeurs et ses cousins et cousines). Ils ont tous vécus la perte de leurs parents pour différentes raisons, leur noyau, leur pilier, la personne sur laquelle ils peuvent, c'est Désirée. La jeune femme est leur repère, la seule qui ne les a jamais abandonnés. Ces épreuves les ont forgés, les ont soudés.
Nous découvrons en effet une famille extrêmement liée malgré les difficultés que chacun rencontre.

Au fil des chapitres, nous suivons ainsi chacun des membres de cette famille. À travers différents sujets, nous les voyons grandir, évoluer, progresser. Ils s'aiment, ils s'entraident et essaient d'exister en dehors des feuillantines, malgré les préjugés, les moqueries et le regard des autres.

J'ai adoré suivre cette famille hors du commun, avec eux, j'ai ri, j'ai eu envie de pleurer. Les Mortemer m'ont réellement emporté dans un tourbillon, un tourbillon de folie, mais aussi un tourbillon d'émotions. J'ai beaucoup de tendresse pour ces personnages que je compte bien retrouver un jour.
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Une écriture fluide et qui accroche. Des personnages bien typés, même si on a du mal à s'y retrouver dans les commencements. Une fin un peu en queue de poisson, qui laisse sous entendre une suite. Petit regret aussi pour ces chapitres où l'on saute d'un enfant à un autre. Même si je ne vois pas comment l'auteur aurait pu construire son récit autrement.
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Que ce fut difficile de quitter les Mortemer !
Véritable coup de coeur de l'année 2020.
Jeunes lecteurs, n'ayez pas peur de l'épaisseur de ce livre : les chapitres sont courts, à chaque fois centrés sur un membre de l'incroyable famille Mortemer ( bien plus passionnante que les Kardashian !).
Nous avons ici affaire à une chronique familiale, remplie de tendresse, d'amour, de drôlerie.
Cette maison est déjà tellement remplie mais semble si grande, vous y trouverez votre place !
Merci à Célia Garino, autrice de cette belle pépite qui fait du bien !
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Forcément, dans ce type de romans, les personnages sont très attachants. Ils et elles sont du caractère, quel qu'il soit (plus ou moins démonstratif, colérique, optimiste, révolté, amer…) et on se prend aisément d'affection pour cette famille déglinguée unie par des liens de sang et par des histoires familiales tragiques. Il y a beaucoup de tendresse dans cette histoire, d'amour aussi entre ses cousins-cousines qui s'insupportent et s'adorent mutuellement, mais aussi des passages très durs. Les chapitres racontant le harcèlement scolaire m'ont été presque insoutenables étrangement, tant cette violence verbale et physique me sidère. L'autrice parvient à aborder de nombreux sujets – l'amour fraternel, l'abandon et la peur de celui-ci, la famille, les responsabilités, etc. – sans tomber dans le pathos ni surcharger son roman. L'équilibre est parfaitement trouvé entre loufoquerie et crédibilité.
Il s'agit donc d'un roman très sympathique, qui fait passer un excellent moment, mais auquel je reprocherais un petit manque d'originalité. Après des romans comme ceux de Marie-Aude Murail (Oh, boy !, Simple…), comme Dysfonctionnelle, comme Quatre soeurs, j'ai retrouvé cette recette qui marche – il n'y a rien à redire là-dessus – mais dont je connaissais déjà la saveur : ce mélange d'humour et de drame, saupoudré d'une bonne dose d'attendrissement.
De plus, la fin m'a quelque peu dépitée, je l'ai trouvée un peu fade, un peu décevante, je n'ai pas été perméable à l'émotion qu'elle devait sans doute générer.
Un quotidien haut en couleurs avec une vie collective turbulente et des personnages à l'intériorité fouillée. Une très chouette lecture dans laquelle on se glisse avec plaisir.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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J'ai vu passer bien souvent ce livre dans les conseils et autres idées de plusieurs copinautes, mais il aura fallu deux propositions de lecture commune et une nomination au prix Livraddict, catégorie Young Adult, pour que je me décide enfin à le lire. Si ce n'est pas un coup de coeur absolu - après tout il est destiné à un public plus jeune que mon vieil âge -, j'ai quand même pris énormément de plaisir à cette lecture, et j'en garderai un souvenir plein d'émotion !

D'ailleurs, à bien y réfléchir, je ne lui trouve aucun vrai « défaut », mais vraiment !
Il y a tout un plus un certain nombre d'improbabilités, mais qui ne sont pas dérangeantes : elles font tiquer un bref instant, et puis on accepte, parce que ça participe au charme du livre.
D'abord, le fait que les services sociaux français (et je dis ça sans préjugé, ce serait pareil en Belgique) aient pu confier sept enfants potentiellement à problèmes (surtout vu l'histoire de leurs trois mères), dont plusieurs ados, à la plus âgée des cousines mais qui a tout juste 24 ans… j'y crois très moyen ! d'autant plus que les voisins, l'école etc. s'accordent pour catégoriser « les Mortemer » comme la famille à problèmes... Pourtant cette famille n'aurait jamais été dénoncée, jamais contrôlée ? On ne voit pas l'ombre d'une assistante sociale, par exemple… mais très vite on s'en passe ! Bref, cette famille improbable relève davantage du conte de fée que de la réalité… mais après tout pourquoi pas ? et comme je disais plus haut, ça participe au charme et à l'enchantement de ce livre, car cette famille atypique et qui cumule les situations particulières à haut potentiel explosif, est tellement attachante qu'on aurait envie, au final, de vivre avec eux !

Parmi les autres bizarreries de ce roman, qui m'ont fait également surprise et qui ont nécessité un petit temps d'adaptation, je citerai aussi le choix des prénoms des enfants – et pas que ceux de la fratrie-cousinerie, mais aussi quelques-uns de leurs relations. L'autrice s'est réellement déchaînée à ce sujet ! Hermeline par exemple, puise son origine incertaine entre des racines germaniques vaguement guerrières (selon certains cites), ou serait un vieux prénom français d'origine celtique mais tombé en désuétude (selon d'autres), tandis que Brunehilde est clairement l'une des guerrières de la mythologie germano-nordique, appartenant au corps des Valkyries rendues célèbres (entre autres) par Wagner – qui n'a jamais entendu leur magnifique chevauchée, ici par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=1Wqc0hr4qvU ? Autant dire que, à chaque fois que la jeune fille entrait en scène, cet air surgissait dans un coin de ma tête ! Pour Désirée, Honoré ou Isidore, on pioche dans les vieux prénoms français qui ont tendance à revenir à la mode, mais qui n'ont pour autant pas atteint le degré de popularité d'un Victor ou d'un Louis par exemple (respectivement 8e et 10e en popularité pour les prénoms donnés en 2020 paraît-il)…
Je ne vais pas tous les passer en revue, mais indéniablement ils surprennent. Inutile de préciser que, peu à peu, on se dit que, en fait, ils sont particulièrement bien choisis, et que chaque personnage correspond bien à son prénom – ou l'inverse -, c'est presque magique ! Pourtant, vu le nombre de personnages dans cette grande famille, il a fallu un petit temps d'adaptation avant de bien mettre en place qui est qui, quel lien exact les lie à la base (frère/soeur ou cousin.e ? et qui est leur mère respective parmi les trois soeurs ?), et quelles sont les particularités, les problèmes de chacun ?

Car c'est bien de cela qu'il s'agit : ce livre est, comme plusieurs co-lectrices l'ont relevé, une « tranche de vie », quelques mois sur la vie de cette famille recomposée de manière tellement inhabituelle. Et on voit la petite vie de chacun à tour de rôle, chacun dans son histoire personnelle qui évolue, mais où surgissent toujours les autres d'une façon ou d'une autre à un moment donné, et finalement les divers problèmes se résolvent dans cette dynamique qu'ils ont créée ensemble, ou pour le moins avec l'intervention de Désirée, et qui permet à chacun d'avancer vers un « mieux ».

Tout cela nous est conté sur un ton qui, au rythme des aventures du quotidien des différents membres de cette joyeuse famille, s'envole, claque, résonne. Il est plein d'inventivité (notamment dans les « jurons » inventés de Désirée qui, bien loin de toute vulgarité, sont très expressifs et tellement bien trouvés) ; cette écriture est juste, elle fait sourire et parfois même fait rire, ou au contraire fait couler quelques larmes d'émotion, elle fait vibrer…

C'est vraiment une grande réussite, un petit bijou plein d'authenticité et de bonheurs simples du quotidien, vécus certes par les membres d'une famille atypique mais très attachante, et on touche au passage à quelques problématiques bien sérieuses (le harcèlement scolaire, la cohabitation intergénérationnelle, l'image de la mère, et d'autres encore) mais traités d'une façon volontairement dédramatisée, avec un humour évident même, sans que ça semble jamais « trop léger » pour autant. C'est une image de la vie de tous les jours, c'est plein d'émotions et on vibre à l'unisson.
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En 2018, j'avais acheté environ 150 livres. En 2020, seuls 30 livres ont rejoint les étagères de mes bibliothèques (sans compter les cadeaux et services presse) … Comment expliquer cette baisse drastique des achats ? Contrairement à ce qu'on pourrait penser, non, ce n'est pas la faute de la pandémie si j'achète beaucoup moins qu'avant. La preuve, c'est qu'en 2019, la baisse était déjà fort significative, avec environ 40 achats seulement ! L'explication est finalement fort simple : poussée par l'envie de prouver que j'étais capable d'être raisonnable et de gérer correctement mon budget, j'ai décidé d'y réfléchir à plusieurs fois avant d'acheter un livre sur un coup de tête. Terminés, les achats systématiques en passant dans une librairie ou un rayon culture de supermarché ! Mais pour tout avouer, même si je m'en sors fort honorablement, cette restriction me pèse : à chaque fois que je pense à toutes ces potentielles merveilleuses lectures qui me sont passées sous le nez, j'ai envie de pleurer ! Heureusement, certaines de mes amies sont là pour m'offrir quelques pépites que je n'aurai jamais pu découvrir sans elles !

Au début de l'histoire, il y avait trois soeurs, des triplées. Les triplées Mortemer, élevées par leur grand-mère Granny, aussi rêveuses les unes que les autres. Avant de se jeter du haut de la falaise, le coeur brisé par une tragique histoire d'amour, Isabella a donné naissance à Désirée et Brunehilde. Avant de disparaitre on ne sait trop où, Wilhelmina ramena de ses voyages les jumeaux Honoré et Isidore, puis la petite Callie. Enfin, avant d'être internée à l'hôpital psychiatrique du coin, Rosemonde avait eu Hermeline, Warren et petite Pernelle, de trois pères différents. Au fil des années, c'est donc Désirée, vingt-cinq ans, qui est devenue la tutrice légale de toute cette petite tribu de cousins âgés de 2 à 16 ans. Elle s'occupe également de Granny, leur arrière-grand-mère plus que centenaire, de Justin le « terrible » cochon nain (qui attaqua sur demande son ex-petit-copain), de Pirate le perroquet accro aux injures, sans oublier Fricassé le lapin bélier, qui ferait mieux de cesser de grignoter les fils de la télévision s'il ne veut pas voir son nom devenir réalité ...

Les familles dysfonctionnelles sont à la mode dans la littérature jeunesse, ces dernières années : ça pullule de partout, ça surenchérit d'extravagance et d'excentricité jusqu'à perde toute notion de vraisemblance … Et si Les enfants des Feuillantines s'inscrit dans cette mouvance, nous sommes bien loin de cette surabondance de situations farfelues qui peut parfois desservir ce genre. Bien sûr, la famille Mortemer est indiscutablement une drôle de famille, qui accumule les petits et gros tracas, mais on reste finalement dans des situations parfaitement « plausibles » : une maman qui se suicide, une autre qui prend le large, une dernière qui souffre de troubles psychiatriques, il n'y a rien de farfelu dans tout cela. Juste les dures réalités de la vie. La malchance de la famille Mortemer, c'est que ces trois mamans étaient triplées et laissent derrière elle toute une tripotée de gamins esseulés et perturbés … Mais quand on y regarde bien, malgré tout, cette petite tribu n'est pas si malheureuse que cela : ils ont eu la chance de ne pas être séparés, et au contraire d'être placés sous la tutelle de leur cousine Désirée. Bien des enfants n'ont pas cette chance et se retrouvent en foyer, entourés d'illustres inconnus, alors que leur frère ou leur soeur est en famille d'accueil, avec autant d'illustres inconnus !

Plus que dysfonctionnelle, cette famille est finalement absolument déjantée et délurée : quand on passe la porte de la maison des Feuillantines, on a le sentiment d'entrer dans un asile de fou. Ici, le cochon de la famille est en train de grignoter une paire de chaussure, dans l'indifférence générale. Là, l'ainée tente de faire entrer les tables de multiplications dans le cerveau ralenti de son cousin, tout en surveillant l'avancée du repas, que chacun des « grands » prépare à son tour. Ici, une petite fille tente de creuser un immense tunnel pour rejoindre la Californie, où se cache peut-être sa maman. Là, un adolescent se fait passer pour sa cousine sur des sites de rencontre, dans l'espoir de leur trouver à tous un papa. Dans ce véritable roman-choral, nous suivons tour à tout chaque membre de cette drôle de famille recomposée, et tout ceci forme un formidable kaléidoscope qui nous fait tournoyer la tête et le coeur. Car comment ne pas tomber sous le charme de ces gamins, aussi attachants les uns que les autres ? Alors bien sûr, chaque lecteur se retrouvera plus ou moins dans tel ou tel enfant, mais une chose est sûre et certaine : aucun ne le laissera indifférent.

Comment l'être, face au « grand projet » de la petite Calliope, princesse pirate armée de sa cuillère en guise de pelle ? Comment l'être, face au mal-être de la jeune Brunehilde qui n'a trouvé que la violence pour s'exprimer ? Comment l'être, face au désir impérieux d'Honoré de se distinguer de la masse de ses frères, soeurs, cousins et cousines ? Comment l'être, face au petit Warren, si doux et si lent, si sensible et si insouciant ? Comment l'être, face l'innocence enfantine de la toute petite Pernelle ? Comment l'être, face à la rage plus ou moins contenue d'Hermeline la pianiste ? Comment l'être, face au désarroi d'Isidore qui oscille entre colère et espoir ? Comment l'être, enfin, face à l'abnégation de la jeune Désirée, qui se retrouve mère par intérim d'autant de gamins cabossés par la vie, mais qui n'a personne sur qui s'appuyer ? Ils sont touchant, tous ces enfants, plus ou moins grands, et on se sent vraiment privilégiés d'avoir l'honneur de les accompagner pendant quelques centaines de pages. de les voir cheminer dans la vie, faire face aux petites vaguelettes et aux grands tsunamis. D'être spectateur de cet amour infini qui les unit, eux les « petits Mortemer », que tantôt on plaint, tantôt on craint.

En bref, je pense qu'il est inutile d'en dire plus, vous l'aurez bien compris : ce fut un formidable, un incroyable coup de coeur. J'ai beaucoup aimé la douceur qui se dégage de ce récit : alors même que leur situation familiale est complexe et tragique, alors même que la petite Brunehilde subit du harcèlement scolaire (et en fait subir à un autre élève), alors même que le jeune Honoré se brouille avec ses amis dans sa quête de gloire, alors même que le petit Warren se met à dériver progressivement vers une forme de folie, alors même que la brave Désirée se sent parfois au bord de la rupture … C'est un roman tout empli de tendresse et de légèreté, avec un humour délicat qui ne vient pas effacer la dure réalité qui se cache derrière cette situation rocambolesque, mais vient au contraire l'exposer sans pathos indésirable. La vie aux Feuillantines n'est pas rose tous les jours, mais elle n'est pas noire non plus : elle est tel un arc-en-ciel, un improbable mais joyeux mélange de couleurs. L'histoire n'a rien de particulièrement palpitante, c'est juste un délicat tableau de cette petite famille pas tout à fait comme les autres … une famille que j'ai, personnellement, bien du mal à quitter. Leur dire au revoir, c'est dur, car on se sent bien avec eux. C'est vraiment un très beau roman, à découvrir et faire découvrir, à offrir et à s'offrir !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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Quelle merveilleuse lecture ! Un vrai petit moment de détente, que je recommande à tout le monde, amoureux de la lecture ou non. On se plonge dans l'histoire comme dans un bon film et on en redemande. Les pages défilent à toute vitesse en compagnie de cette famille loufoque. Les Mortemer se sont 7 cousins sous la tutelle de Désirée, l'aînée, une arrière grand-mère très âgée, un perroquet, un lapin et même un cochon ! On suit les petites histoires des uns et des autres, tout en apprenant très vite pourquoi cette cousine de seulement 24 ans doit éduquer toute cette fratrie. Derrière le livre on sourit, on rit, on pleure et on se fâche contre de jeunes ados abrutis. C'est un livre léger et pourtant je ne pense pas un jour oublier les Mortemer. On sent que c'est difficile pour Désirée d'élever ses 7 cousins, de devoir soutenir son arrière grand-mère, d'être l'adulte responsable de la famille si jeune et sans l'avoir choisi, c'est dur financièrement, c'est dur moralement, et pourtant on a envie de les rejoindre. On évoque aussi des thèmes difficiles comme le harcèlement scolaire et le deuil, tout en montrant à quel point être entourée nous permet d'affronter n'importe quelle épreuve de la vie.
Merci Célia Garino pour ce petit bijou !
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Attention! Attention! Famille super attachante à adopter!
Les Feuillantines, c'est une immense maison de pierre comme dans "Les Hauts de Hurlevent". C'est un jardin boueux où ne poussent que des pommes de terre et des carottes. C'est une centenaire toute en sourires, couvertures et histoires silencieuses. Ce sont des cris de colère et de joie. Ce sont des enfants qui courent dans les escaliers, des adolescent.e.s qui claquent des portes et une jeune femme aux redoutables "minutes Codés". C'est un bébé incapable d'avoir ses deux chaussures en même temps. Ce sont des séparations et des retrouvailles, des élans de colère et de pardons. C'est une cousinade sans fin qu'une tornade ne pourrait faire éclater. Ce sont des bouffés de vie tumultueuses à chaque page. C'est un mélange de Marie-Aude Murail et de "Little Miss Sunshine".
C'est un refuge qu'on ne quitte pas totalement et une lecture qu'on ne pourra jamais oublier.
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