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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lorsque les Editions L'Harmattan m'ont proposé la lecture du roman de Cyrielle Gau, "Outre-Mère", j'ai tout de suite accepté. Ce n'est pas tant la couverture ou le titre qui m'y ont incité, non, c'est plutôt l'idée de découvrir une nouvelle auteure, puisqu'il s'agit d'un premier roman. J'apprécie toujours de rencontrer une écriture encore inédite.

Pour tout dire, le début de l'histoire, en 1991, sous la forme d'un journal, est des plus simples. Marie et Luc, les parents, Camille et Pierre, les enfants, s'envolent vers une autre vie : "Nous n'étions ni déportés, ni réfugiés politiques, nous partions en famille à Nouméa, Luc ayant obtenu un contrat de mécénat avec la société du Nickel de Nouvelle-Calédonie en tant qu'artiste sculpteur." Rêves de paradis, donc ! Hélas, ce ne sera pas tout à fait ça…ce serait même plutôt le contraire, mais… je n'en dirai pas plus.

Malgré des maladresses, un style parfois pesant et quelques coquilles oubliées, l'écriture de Cyrielle Gau, simple, laisse toute la place aux lieux, aux personnages, au récit et rend la lecture facile. "Quinze jours depuis notre retour et déjà les souvenirs se patinent, adoptant les demi-teintes adoucies par le temps." En même temps que Marie nous fait visiter l'île, "terre d'exil et de bagne", dont elle vante à merveille les paysages, nous raconte les différentes ethnies, les us et coutumes, elle se plonge petit à petit dans une introspection. L'infidélité, les rivalités familiales exacerbées par l'éloignement, vont bientôt lui faire perdre pied "Inerte et prostrée, en marge d'un univers où tout me semble hostile..., dans une chambre anonyme aux murs gris…je m'abandonne à la dépression." L'auteure décortique l'âme et le corps avec précision, analyse les ressentis avec bienveillance tout en laissant à ses lecteurs des portes ouvertes pour leur interprétation personnelle.

J'ai certes regretté que la relation du couple Marie/Luc ne soit pas davantage approfondie, qu'aucune connivence entre eux ne soit ressentie, que Luc soit le grand absent de ce roman, juste relégué au rôle de "trompeur". J'ai regretté de ne trouver aucune empathie envers lui, aucune explication sur le délitement du couple. Pour autant ce roman nous propose un beau portrait de femme. Meurtrie, Marie va réussir à se relever, à se recomposer une vie, à se retrouver… cinq après son arrivée sur un sol qu'elle avait pris pour le paradis.

"Outre-Mère" est un premier roman plaisant.
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Ce n'est pas par hasard si j'ai sélectionné ce livre lors de l'opération "Masse Critique" ... Et je remercie les éditions L'Harmattan et le site Babelio de m'avoir permis de recevoir ce roman.

(Attention : Je raconte ma vie ON )

Je suis une casanière née et je n'ai que très peu voyagé dans ma vie. En revanche je suis allée une fois à l'autre bout de la Terre, j'avais alors 24 ans . Direction Nouméa (en février) pour y rejoindre quelqu'un qui me l'avait demandé 6 mois auparavant (en août) en métropole, "pour voir si ..." .

J'y étais tant partie avec l'idée que ce ne serait qu'une première étape avant de m'y installer plus longuement (je suis plan-plan oui ... mais aussi impulsive... et là je ne sais pas , c'était fougueux comme projet , uh uh) qu'arrivée là-bas tout le monde s'est étonné que je n'ai pas pensé à prendre un appareil photo ( et au début des années 2000 on sortait juste des Tatoo et les téléphones portables envoyaient à peine des MMS , uh uh , alors il fallait un "vrai" appareil photo si l'on voulait faire de chouette photo ...)(bon cela dit nous sommes actuellement en 2020 et je n'ai toujours pas de smartphone ... cherchez l'erreur... ou pas ... ).
Et moi-même , en le réalisant sur le moment... je ne me l'explique pas ... Je pense que dans ma tête "comme j'allais y vivre après" certaines choses étaient secondaires pour ce "premier séjour" (j'étais venue là non pas comme une "touriste" mais comme "un test pour voir si ça peut le faire", si "je peux y vivre" ...) et j'avais dû me dire que "j'aurai sûrement le temps de faire la touriste plus tard lorsque je serai installée" (AH! AH!).

Et j'ai donc traversé ces presque trois semaines de séjour là-bas dans un état d'esprit étrange, ni vraiment comme une touriste ni vraiment comme un métropolitain qui viendrait s'y installer, un entre-deux ...

Assez "inconfortable" de ressentir à chaque pas et dans chaque lieu le malaise palpable lié aux tensions entre les communautés, le racisme sourd et ancré, les injustices ...
Galvanisée par l'euphorie liée à ce voyage/ce dépaysement inédits pour moi ... La faune, la flore, les paysages si dingues. La plongée , le bateau, les randonnées etc ... Pour une "pas-sportive-pas-aventurière" comme moi tout était fou génial nouveau différent...
Anxieuse car sans cesse en train de peser intérieurement le pour et le contre pour tenter l'aventure sur un plus long terme (oui car même si nous avons senti dès mon arrivée que c'était mort amoureusement parlant nous n'en ressentions aucun regret et j'ai su vivre ce séjour sereinement, sans abandonner totalement sur le moment l'idée d'un changement de vie radical géographiquement parlant , tant qu'à y être autant tenter l'expérience ...ou pas ... ) .

...etc.

Bref ... tout ça (oui purée , uh uh ) pour dire que ce n'est pas par hasard si j'ai sélectionné ce livre, c'est pour cette île, la Nouvelle Calédonie ...

Et dès la page 21 , quand j'ai lu "C'est en inspirant une grande bouffée d'air moite au déverrouillage des portes que j'ai compris ce que voulait dire une chaleur humide" , tout m'est revenu : la même impression en sortant de l'avion , les lieux évoqués au fil des pages , les paysages etc ...
Et de mon côté je crois que j'ai ressenti, dès cette première bouffée d'air différent, que, même si cette île est magique, "ça ne le ferait pas" (pour m'y installer/travailler/etc).
Car même si je ne les aime pas toutes j'ai trop besoin de la succession des saisons, même si je trouve les plages superbes et magique la proximité de l'océan je n'aime pas l'idée d'être "sur une île" loin de tout , je ne me suis pas sentie "à ma place" à Nouméa, dans cette ville aux paysages idylliques mais où les communautés vivent cloisonnées et où l'on sent une tension liée à un contexte historique et social si douloureux et qui m'était jusqu'alors inconnu ... etc ... (Sans compter que je crois que je savais , dès l'atterrissage, que les 6 mois qui avaient séparés nos corps ne sauraient recréer la magie première de ce fulgurant "amour d'été"...).

(OUF : Je raconte ma vie OFF )

BREF on s'en fiche de ma vie JE SAIS ... c'est simplement que cette lecture a fait remonter touuuute cette "aventure"... .

Pour le reste, sans avoir eu de coup de coeur (je me suis parfois un peu sentie "voyeuriste" dans la vie de ce couple et ce qu'il traversait ... )(en fait je me demande si ce n'est pas lié au fait que ce livre sonne si "vrai" qu'on croit lire une autobiographie plus qu'un roman ...) , et en me sentant étrangère à la façon de penser de Marie (qui se "victimise" pas mal ,toute proportion gardée bien sûr ... ) (+ tous les récits liés aux rêves et à leur analyse alors que je dééééééteste les bouquins où des paragraphes entiers sont liés à des histoires de rêves ... )(je ne sais pas pourquoi mais ça m'a toujours saoulée , quel que soit le bouquin ... j'ai l'impression que comme ce sont des rêves ça ne sert à rien ... je sais biiiiiien que ça a une portée symbolique etc mais bref ... on a tous des trucs qui nous hérissent dans les bouquins et moi ce sont les récits de rêves )(+ les textes de chansons aussi... déroulés sur des pages comme dans le Seigneur des Anneaux par exemple ... Mais alors là : aucun rapport avec la choucroute certes, je dévie à mort , bref ... ) ouh la mes parenthèses sont tellement longues qu'il me faut aller à la ligne pour reprendre le fil ... sinon on va péter un plomb ...
... Je disais donc que je dois reconnaître que, même si tout ne m'a pas emballée , ce livre invite à une certaine introspection , il nous renvoie comme un miroir notre propre histoire personnelle , de "fille de", de "mère de", de "compagne de", "d'expatriée"... du moins cela a été le cas pour moi (même si je le répète : mon histoire n'a rien à voir avec celle de "Marie" et nos réactions/personnalités sont très différentes...).

BREF .


Si je n'avais jamais fait ce voyage je ne sais pas si ce livre m'aurait autant touchée (car comme je l'ai dit : je suis restée assez extérieure aux questionnements personnels de "Marie" et aux réponses qu'elle y apporte...) mais je ne peux nier que c'est une lecture dans laquelle je me suis plongée "pleinement" et qui a ravivé de façon physique mes souvenirs/impressions liées à ce voyage (qui fut de mon côté également un rite de passage à sa façon ... ).
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