Librement adapté du roman de
Stephen Crane, "
Blue Hotel", "
Le Suédois" emmène
Christophe Gaultier chasser sur les terres de l'ouest américain, au teps des pionniers. Mais tout tient de l'ellipse dans ce livre, du Nebraska crépusculaire à peine évoqué par une ligne de chemin de fer et un hotel de passage minable. le temps est à la tempête, les trois hommes descendus du train ont froid et brûlent d'envie de se rechauffer. Ce sera par l'alcool, le jeu, la chaleur humaine ?
Le Suédois est un fou, celui qui ne déparaillerait pas chez
Dostoïevski, un fou qui enrage et emplit l'espace de ses résonnances absurdes, il fait naître la crainte et l'angoisse. Celles-ci posées il ne reste plus qu'à
Christophe Gaultier de satisfaire à tout son savoir-faire crayon en main. Et le résultat est somptueux. Les faciès des personnages vivent comme jamais sous son trait, la tension devient perceptible, et quant finalement tout explose, on brûle de reprendre le livre depuis son début afin d'en savourer une nouvelle l'intensité des couleurs, la briéveté des dialogues et la qualité de la situation.
Un grand bouquin qui ne raconte pas grand-chose, mais qui maintient haut son désir d'étrangeté et revêt in fine les plus beaux atouts de la bande dessinée.