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Citations sur Le Scorpion du Nil (14)

Souvent, ce ne sont pas les événements importants, les moments dont nous nous disons que nous ne les oublierons jamais, qui nous restent en mémoire, mais des incidents infimes, insignifiants, qui ne retiennent pas notre attention sur le coup mais nous reviennent ensuite sans cesse, plus réels à mesure que le temps passe.
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Mon père était un mercenaire, un géant blond aux yeux bleus entré en Egypte pendant l'époque des troubles, quand le chancelier syrien Yarsou faisait régner sa loi et que les étrangers parcouraient le pays à leur guise en pillant et violant.
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« -Naturellement, Majesté,
répondis-je. Mon maître dirige une maison d’une grande moralité. » Son
haleine fétide m’enveloppa de nouveau.

« Et on te fait la cour ?
N’y a-t-il pas un jeune homme impatient de te voir atteindre l’âge du
mariage ? » J’avais envie de détacher sa main de ma robe, mais je
n’osai pas. Au lieu de cela, je me penchai encore plus près, au point que mon
nez frôla le sien. Je ne sais pas ce qui me poussa à ce geste. Ses questions
directes avaient peut-être réveillé en moi un talent de coquette ou un désir
féminin de provocation.

« Non, Taureau puissant,
murmurai-je. Je me suis entièrement consacrée à mon maître et à mon
travail. » Il me libéra et je me redressai.

« Drôle de travail pour une
femme », dit-il avant de se tourner sur le côté. Houi me tira par le bras.
L’entrevue était terminée 
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Je la suivis d’un pas mal assuré, encore dans mes rêves. Le mari d’Ahmose était assis dans un coin de la pièce, l’air mal à l’aise, et mon père lui tenait compagnie en clignant les yeux. Ma mère prit le sac qu’elle gardait toujours prêt à côté de la porte, et nous sortîmes. L’air était frais, la lune brillait haut dans un ciel sans nuage, et les feuilles de palmier découpaient leur ombre immense sur l’obscurité. « Cela devrait nous rapporter une oie et un coupon de lin », commenta ma mère. Je gardai le silence.
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Il baissa la voix, et j’eus du mal à l’entendre. « Qu’est-ce qui te fait penser qu’Assouat est aussi calme et sûr qu’il y paraît ? Comme toutes les femmes, tu ne vois pas plus loin que le sentier du fleuve où tu vas laver le linge, et tu ne prêtes l’oreille qu’aux papotages des autres épouses. Les hommes du village ne valent guère mieux. Ils envoient les colporteurs et les ouvriers itinérants à leurs épouses pour qu’elles leur achètent leurs marchandises ou les embauchent, et comme ils sont bornés et se méfient de quiconque n’est pas né ici, ils ne se soucient pas d’écouter ce que ces hommes ont à raconter.
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Je le regardai me sourire avec indulgence, ce frère que j’adorais, ce jeune homme plein de noblesse qui commençait à parler comme mon père avec une assurance ne souffrant pas la discussion. Je n’avais pas de secret pour lui. Il savait ma répugnance pour le métier de sage-femme, ma fascination pour les potions de ma mère, mon sentiment de solitude quand les autres filles du village me repoussaient en minaudant et en pouffant, les rares fois où j’essayais de jouer avec elles. Il savait aussi que cette même solitude m’inspirait le besoin de me croire la fille d’un prince libou disparu. Il me traitait avec une gentillesse inhabituelle entre frères et sœurs.
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Mon père riait rarement mais, ce jour-là, il rit à gorge déployée, la tête renversée en arrière, et le son en fut répercuté par la rangée de palmiers languissants qui séparait sa terre du sentier du village. Il s’accroupit et me prit le menton. « Je plains déjà le garçon qui demandera ta main ! dit-il. Il faut que tu apprennes ta place, mon petit cœur. La patience, la docilité, l’humilité, voilà les qualités d’une bonne épouse. Rentre vite à la maison maintenant, et accompagne ta mère quand elle ira chercher Pa-ari. » Il me planta un baiser dans les cheveux et se détourna. J’obéis en traînant les pieds, me sentant vaguement insultée par son rire, bien que trop jeune pour en comprendre la raison.
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Ma mère, que la chaleur rendait sans doute irritable, parla à sa place. « Certainement pas ! Cours dire à ton père de rentrer manger, Pa-ari. Quand nous serons à la maison, vous irez faire la sieste tous les deux.
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J’obéis à contrecœur. Me prenant la main, elle la posa sur le ventre distendu d’Ahmose. « C’est la tête du bébé. Tu la sens ? Là, très bas. C’est bon signe. Et voici ses petites fesses. Tout se présente bien. Tu devines sa forme ? » J’acquiesçai de la tête, à la fois fascinée et dégoûtée par le contact de cette peau brillante, tendue sur cette colline mystérieuse. Alors que je m’écartais, un frisson la parcourut, et Ahmose remonta les genoux en poussant un gémissement. « Respire à fond », ordonna ma mère. Quand la contraction fut passée, elle demanda à Ahmose depuis combien de temps elle était en travail .
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Je sortis dans la fraîcheur de l’aube. Appuyée contre le mur de la maison, je respirai avec délice l’odeur pure de la végétation, du sable poussiéreux et celle, plus faible, du fleuve qui me parvenait par bouffées. « Jamais ! murmurai-je avec véhémence au ciel pâlissant. Jamais.
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