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Qui est Charlotte Delbo ? La question se pose réellement en France, où les paroles des rescapés des camps fut longtemps tue, puis plus encore lorsqu'elle émanait des femmes. Et surtout des femmes résistantes, dont les actions furent minimisées. Et surtout celle-ci : elle a décidé de vivre après, malgré, les camps. Elle a écrit, elle a inventé une manière de raconter l'indicible, avec des poèmes, des apostrophes ; elle donne à voir sans analyse : on s'y croit. Elle a ensuite continué sa route, le plus possible en accord avec ses engagements intellectuels, sans jamais s'encarter dans un parti (elle tient le parti communiste en partie responsable de la mort de son mari et de sa déportation). On pourrait rajouter qu'elle fut la secrétaire de Louis Jouvet, prenant en note TOUT ce que le metteur en scène disait à ses comédiens (et qu'elle fut "oublié" comme auteur sur la couverture du livre qui est paru de ces cours...)
Bref, et même si parfois cette biographie est un peu trop sentimentale dans ses formulations, elle rétablit Delbo pour ce qu'elle est/fut. Une résistante, une rescapé, une femme, une militante, une écrivaine, amie... Une personne complète, qui refuse de se laisser déterminer par quoi que se soit, une battante jusqu'à la fin.
Une modèle, une exemple.
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Charlotte Delbo est arrêtée le 23 ami 1942, en même temps que son mari Georges Dubach, après une longue et patiente filature de résistants communistes par la milice française. Georges fut torturé et fusillé au Mont Valérien, Charlotte emprisonnée, puis envoyée au fort Romainville avant de faire partie d'un convoi de 230 femmes en janvier 1943 pour Auschwitz-Birkenau, sans que l'on ait jamais compris pourquoi, puisque ce fut le seul convoi politique vers cette destination, le convoi des 31 000. Les auteurs ont reconstitué une partie de leur calvaire et la solide amitié, le soutien constant et indéfectible de six d'entre elles. Danielle Casanova, la seule qui bénéficia d'un traitement de faveur en raison de son statut de dentiste des kapos, mourut du typhus, incomba alors à Charlotte la charge de "tenir" pour raconter et transmettre après...Un séjour à Rajko, où les conditions étaient moins extrêmes, puis à Ravensbrück, camp de rendement plutôt que camp d'extermination comme à Auschwitz, permit à Charlotte de revenir d'entre les morts. Elle reprend alors quelque temps son travail de secrétaire et assistante de Louis Jouvet, avant de sombrer dans une période de dépression, puis entreprend la rédaction de plusieurs récits de témoignages et de poèmes. Elle ne publiera son livre "Aucun de nous ne reviendra" que près de 20 ans plus tard suite à l'incompréhension et le refus de l'atroce réalité. Elle-même sera dans le déni face aux crimes de Staline, avant de les dénoncer. Toute son oeuvre parle de cette expérience sont on ne revient jamais complètement. Il me faut à présent lire Charlotte Delbo, trop peu connue en France, et entendre à travers elle la voix des femmes résistantes et déportées.
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J'ai lu cette biographie complète d'une grande dame de l'histoire de la résistance française, Charlotte Delbo, et j'ai apprécié. Comme elle le dit page 212, Charlotte n'écrit pas pour ses contemporains, elle écrit "pour les générations futures". J'espère que les jeunes liront ses écrits et ils auront matière à réflexion.
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Certaines personnes, parfois, vous imposent des lectures. Exigent que vous lisiez certains livres. Vous reprochent de ne pas l'avoir fait. En temps normal, et par esprit de contradiction, je ne les lirais bien évidemment pas. Mais là il s'agit de Christine, alors, forcément, je me lance, j'achète le livre, je le pose sur l'étagère à côté du lit, je le regarde longuement dans le blanc de la couverture et je finis par me lancer un matin, de retour d'une grande messe de la librairie pendant laquelle j'ai surtout profité du vin et du soleil. Heureusement, d'ailleurs, que j'avais fait le plein de soleil avant de commencer, parce que « Nacht und Nebel » ne sont pas des termes que l'on rapproche d'une lecture extatique et heureuse.

La Seconde Guerre Mondiale est habituellement une période sur laquelle je lis peu de romans et aucun essai. Une culpabilité sourde, probablement, un espèce de mélange de « qu'aurai-je fait » et de « me plaindre de ma vie alors que je ne suis pas dans un camp de concentration ». Toutefois, je crois, j'ose espérer même, que j'aurais pu être une espèce de Charlotte, une chieuse attachée à la vie et dont elle ne s'en va pas parce que le caractère, ça attache. Sa vie est impressionnante parce que dominée par cette volonté à laquelle on ne peut qu'aspirer, cette pugnacité qui fait qu'on tient à travers tout, la mort du mari, l'Occupation, les camps, le retour, le cancer …

Ce n'est pas une lecture joyeuse, ce n'est pas une lecture heureuse, mais c'est une lecture très nécessaire, une biographie qui se lit comme un roman, sauf que ce roman est fait de réalité et que, quand on le referme, on a la boule au ventre et les larmes aux yeux.
Lien : http://www.readingintherain...
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C'est la biographie d'une femme forte, qui a vécu la mort de son mari (fusillé à la guerre) et qui en tant que communiste a dû subir les horreurs du camp d'Auschwitz. Elle a été la secrétaire de Louis Jouvet, a vécu plusieurs années à Genève. Son livre « Aucun de nous ne reviendra » n'est sorti que 20 ans après son écriture. Elle a écrit plusieurs livres et des pièces de théâtre. H.S.
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Très belle évocation de la vie de cette grande dame de la littérature et du théâtre que fut Charlotte Delbo. a lire pour comprendre mieux ses écrits qui sont très souvent consacrés à la déportation .
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je vais juste de terminer ce livre, formidable témoignage de cette femme magnifique et courageuse
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