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Critique de Davalian


Le seigneur de l'arc d'argent est donc le premier tome d'une série de trois romans consacrés à Troie. David Gemmel, n'aura pas eu le temps d'achever son oeuvre, mais fort heureusement le travail a été achevé par son épouse.

L'action se passe ici avant la guerre de Troie et donc avant les événements contés dans l'Iliade. La première partie est davantage consacrée aux aventures maritimes du protagoniste tandis que la seconde se déroule à Troie. Cette distinction a le mérite de susciter une légère frustration (à force d'entendre parler de la cité avant de la découvrir enfin).

Habituellement, les ouvrages ont plutôt tendance à glorifier l'uns des deux camps, et celui de Troie notamment. Ce n'est pas le cas ici puisque les deux grandes cités dont il est question sont présentées sous un jour peu glorieux : Troie dirigée par un Priam vraiment détestable et bien loin de la figure du patriarche et de l'autre les Mycéniens conduits par un Agamemnon qui n'a rien à envier au précédent.

L'intrigue est assez classique mais elle se laisse lire avec un grand plaisir. Pourquoi ? Tout d'abord parce que David Gemmel sait écrire, nous embarquer dans ses histoires et nous donner envie de lire et d'envoyer balader tout le reste. Comme pour une sucrerie ou une série additive, la tentation sera forte, très forte. D'autant que la mise en scène, qui met en avant plusieurs personnages permet de dynamiser d'autant le récit.

Hélicon (dont la réelle identité sera révélée plus tard), Andromaque, Argurios : les personnages principaux ne sont guère nombreux, mais l'on s'attache très rapidement à leur sort. Nous voici avec une équipe de personnalités charismatiques qui contrebalancent un scénario assez léger. Et en prime un invité de marque présenté sous un jour radicalement différent fera parler de lui d'une manière originale. Il s'agit d'un grand héros de la mythologie grecque, mais chut !

Les adeptes de l'auteur seront ici en terrain connu et pourront ressentir une certaine déception. Gemmel utilise jusqu'à la corde des mécaniques qu'il a déjà exploités dans plusieurs des ses livres tels que Légende, le Roi sur le seuil, Renégats ou encore le lion de Macédoine. Oui le fameux thème des héros isolés qui se battent seuls contre plusieurs dizaines de milliers… Sans surprise, ce passage obligé fera ici office de dénouement. La conclusion du roman est par ailleurs parasité (osons le mot) par un événement prévisible.

Les psychologies d'Hélicon et d'Argurios sont intéressantes car elles offrent des zones d'ombre. Pourtant elles ne parviennent pas à contrebalancer le manichéisme triomphant. La plupart sont des méchant, certains s'élèvent contre cet état de fait : il s'agit de héros. La différence entre ceux-là et leurs adversaires : le courage ! Tout cela tourne hélas en boucle. Certaines références homophobes placées ici, sont d'autant plus choquantes qu'elles restent gratuites.

Il est inutile de trop insister sur l'histoire en elle-même car le plus important est ailleurs. D'ailleurs, même si elle ne brille par son originalité, elle reste plaisante. Dommage toutefois que certains personnages, tels que Xander et le fameux invité surprise soient laissés en plan, comme oubliés dès lors qu'ils ont apporté ce que l'on attentait d'eux pour ce premier tome. Dans le même ordre d'idée, certains raccourcis sont agaçants (notamment les visions de Cassandre qui s'éclaircissent à point nommé).

Le seigneur de l'arc d'argent n'est donc pas un chef d'oeuvre absolu, comme ceux que David Gemmel a pu écrire mais il reste l'une de ses réussites. Voici une lecture toute désignée pour découvrir la mythologie grecque différemment. Toute comme les Mémoires de Zeus de Maurice Druon, il propose une manière originale de revenir sur le passé. Bien entendu, la comparaison s'arrête ici puisque les dieux ne jouent pas ici un rôle déterminant. La lecture de ce roman n'est pas recommandée aux plus jeunes, elle donnera toutefois envie de redécouvrir une civilisation et des écrits qui appartiennent aux références universelles
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