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« Vous…. vous avez un nez… heu… un nez… très grand. », fut ma première réaction en découvrant la couverture de « Têtes de mule » affichant un policier allemand et une résistante affublée d'un nez caricatural. Ces « Six jeunes Alsaciennes en résistance » partagent avec Cyrano de Bergerac son héroïsme, son sens de l'honneur et son patriotisme, mais les photos finales prouvent que la nature les a heureusement dispensées d'un nez disgracieux.

Etienne Grandin, en cinq actes et cent soixante dix pages, immortalise l'épopée d'Alice Daul et de cinq Guides strasbourgeoises qui, fidèles à leur promesse scoute, organisent dès l'automne 1940 l'évasion de cinq cents persécutés ou évadés contraints de fuir l'Alsace annexée par le Troisième Reich.
- Alice au pays : introduit Alice, infirmière volontaire, échouée dans le Pays Basque lors de la débâcle, qui retourne à l'automne 1940 en Alsace et découvre Strasbourg annexée, la synagogue incendiée, les juifs persécutés et la nazification programmée. Mais que faire ?
- A l'ancienne gare : permet à Alice de mobiliser sa soeur et quatre autres guides de France. L'équipe des Pur-sang nait et prépare au couvent des soeurs De La Croix les filières d'évasion.
- Faire : entre septembre 1940 et mars 1942, quatre filières se sont succédées selon la rigueur des saisons et la vigilance allemande, avec l'aide de cheminots, de paysans, de postiers et de religieuses « rapatriées » à Gérardmer.
- Ziegenhain : mars 1942, la Gestapo arrête les Pur-Sang. En janvier 1943, le tribunal prononce cinq condamnations à mort et de longues peines de réclusions provoquant une vive émotion de l'opinion publique. le Maréchal Pétain et le Nonce apostolique à Berlin obtiennent d'Hitler le report sine die des exécutions.
- Weg : février 1945, Alice s'évade et tente de gagner la Suisse…

Epoux d'une petite fille d'Alice Daul, l'auteur a hérité des archives familiales et notamment du mémoire tapé à la machine en 1945 par l'héroïne. Il a rencontré la dernière survivante et a consacré cinq années à mettre en forme cette épopée et à dessiner les aquarelles de « Têtes de Mule ».

L'ouvrage est aussi beau que passionnant et instructif. Il intéressera les lecteurs, âgés de 7 à 77 ans, curieux de découvrir ces héroïnes longtemps restées anonymes.

La Bande dessinée est enrichie d'un cahier photographique présentant les six « têtes de mule » qui achève l'ouvrage reçu lors de la dernière opération Masse Critique. Merci à Babelio et à « La boite à bulles » pour cet envoi !

Le souvenir de ces résistantes rappelle le sacrifice de Louise de Bettignies et de ses compagnes, immortalisé par Antoine Redier dans « La guerre des femmes », lors de la première guerre mondiale et le drame des Alsaciens incarné par « Les Oberlé » de René Bazin.

L'héroïsme de ces guides remémore aussi Guy de Larigaudie, mort pour la France le 11 mai 1940, et « Cent scouts morts pour la France », le mémorial de Louis et Rémi Fontaine.
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J'ai rencontré l'auteur au 10ème festival interplanetaire de bande dessinée de Reims lors d'une séance de dédicace et il m'a donné envie de lire son roman graphique basé qui est tiré d'une histoire vraie. Cette bande dessinée m'a fait découvrir l'exploit de ces jeunes guides de France qui grâce à leurs courage on pu aider des prisonniers de guerre à s'évader pendant la deuxième guerre mondiale. J'ai trouvé cette bd très interessante et bien documentée. Je me suis beaucoup attachée aux personnages. le petit plus à la fin de la bd un petit rappel des faits avec les photos des jeunes guides. Un excellente découverte pour moi.
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Têtes de mule est l'histoire vraie d'un réseau de résistance durant la Seconde Guerre Mondiale dans ma région natale qu'est l'Alsace. Cette dernière a beaucoup souffert du fait de son histoire et de son ballottement entre deux pays. Pour rappel, de 1870 à 1945, l'Alsace a changé 5 fois de nationalité. A chaque fois, ce fut des drames humains qui se jouaient.

Il n'y a pas si longtemps quand j'étais dans le sud de la France en vacances , je rencontrais des gens assez âgés qui pensait que Strasbourg était allemande de par sa situation géographique particulière. Il y a toujours eu un soupçon d'appartenir à l'ennemi alors que la réalité était bien plus complexe que cela comme nous le verrons dans cette oeuvre.

Nous allons suivre surtout le parcours d'Alice Daul et accessoirement sa soeur Marie-Louise ainsi que les autres jeunes filles de ce qui s'est appelé l'équipe des pur-sang qui a permis d'aider plus de 500 prisonniers de guerre jusqu'en 1942 où le réseau a été démantelé par les nazis.

Il y aura une dernière partie assez pénible qui se passe dans les différentes prisons allemandes. Les condamnations à mort sont stoppés et les filles s'en sortiront vivants mais pas indemnes. L'une d'entre elle, la plus jeune, qui a échappé à cette terrible épreuve, ne sera pas décorée à la fin de la guerre comme les autres malgré son implication. Aucune explication n'a été donné par rapport à cette injustice dans la présente BD d'autant que ce fut la dernière des pur-sang à succomber il y a quelques années seulement.

Encore une fois, ces témoignages venant de récit du passé nous sont indispensables pour bien comprendre notre histoire. Et puis, là, cela concerne ma ville Strasbourg qui fut allemande jusqu'à sa libération fin novembre 1944. On a aujourd'hui beaucoup de mal à s'imaginer quelles pouvaient être l'ambiance ou les conditions de vie dans une ville et une région totalement annexée au Reich. Les Allemands ont traité les Alsaciens comme faisant partie de la mouvance de la nation allemande mais restant des citoyens en devenir à condition qu'ils acceptent l'incorporation de force.

Fort heureusement, il y a eu de courageuses alsaciennes qui ont contribué par leurs petites actions à faire basculer dans un grand ensemble le cours des choses et se battre pour une cause juste comme la liberté. C'est un peu une page de notre histoire locale qui est réhabilitée à travers cette BD.
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En septembre 1939, Alice, 21 ans, s'engage comme infirmière dans l'armée française. Après la débâcle de l'armée et l'armistice, elle rentre chez elle, en Alsace. Alice est choquée de découvrir Strasbourg aux mains des nazis et elle décide, avec ses amies Guides de France, de venir en aide aux prisonniers. Six jeunes filles font évader des prisonniers (plus de 500 !) auxquels elles fournissent nourriture et faux papiers. Mais une telle activité n'est pas sans danger et après deux ans d'activité, le réseau est repéré...

L'avis de Chloé, 13 ans : Les dessins sont très beaux et illustrent très bien l'histoire, par ailleurs très fluide et captivante.

L'avis de Virgule : J'ignorais complètement l'existence du réseau de résistance présenté dans cette BD. le courage de ces jeunes filles qui s'engagent au nom de leur idéal scout m'a beaucoup touché.
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Prologue : 1945, Alice Daul est sur le point de s'évader de prison en Allemagne, elle manque à l'appel. Quelle est son histoire ?
Quatre ans plus tôt, fin 1940. Nous suivons le retour d'Alice, jeune infirmière démobilisée de la zone libre dans les Pyrénées. Elle tient à rentrer chez elle, à savoir ce qui s'y passe depuis que sa région, l'alsace, a été annexée par l'Allemagne nazie. Elle prend vite la mesure des nouvelles règles de l'envahisseur : obligation de parler allemand, changement du nom des rues pour des héros allemands, expropriations des non germanophiles, incendie de la synagogue, délations par les voisins... Or, il n'est pas dans le tempérament de cette jeune fille de rester sans rien faire, elle cherche immédiatement « que faire ? ». Elle retrouve ses amies guides scout comme elle et sa petite soeur. Ensemble, et seules, elles organisent une filière d'évasion de prisonniers de guerre et d'alsaciens qui cherchent à échapper au service du travail obligatoire du Reich. le groupe des « pur sang » (c'est leur nom) parvient ainsi à faire passer en France ou en Suisse 500 personnes, en changeant quatre fois d'itinéraire, chaque fois que le précédent n'est plus assez sûr. Mais au bout de deux ans, le groupe est trahi et se fait arrêter par la Gestapo. Elles passeront deux ans de prison en Allemagne, l'une d'elles échappant de peu à la peine de mort.

Je trouve le titre un peu péjoratif pour décrire un engagement profondément convaincu et sans faille, soutenu par une foi chrétienne sincère.
Dans l'épilogue, l'auteur nous indique qu'il a raconté une histoire qui le touche personnellement, avec une volonté de transmettre d'abord son histoire aux enfants et petits-enfants d'Alice, et bien sûr aux générations futures. On sent en effet de la part de l'auteur beaucoup d'implication, d'empathie, de soucis du détail, ce qui se traduit par un point de vue très intimiste relativement coupé des données plus globales de la guerre. le projet lui a pris cinq ans.
Niveau dessin, je ne suis pas une grande fan de ce type de dessin que je trouve un peu chargé et brouillon, et du nez caricatural de l'héroïne (mais au moins on ne la perd pas de vue parmi les autres personnages). La mise en page et en cases et en couleur, heureusement, est suffisamment variée et travaillée pour créer un bon dynamisme dans la lecture. J'ai apprécié les données cartographiques bien utiles en début de chaque chapitre.
Mais ce qui est certain, c'est que le courage, la force, l'intelligence, et la détermination de ce groupe de jeunes femmes, force le respect et l'admiration ! Chapeau bas, mesdemoiselles !
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Alice Daul est une jeune infirmière qui se retrouve dans la zone libre après la défaite de la France en 1940.
Originaire d'Alsace, elle décide de rentrer chez elle pour revoir sa famille et tâter le pouls de la région maintenant qu'elle est annexée au IIIe Reich. Et ce qu'elle voit l'incite à participer à la résistance alsacienne. Elle intègre un groupe de femmes qui se charge de faire passer des prisonniers en zone libre ou en Suisse…
Je n'ai pas beaucoup accroché à cette histoire que j'ai trouvé très décousue et sans rythme. L'accumulation de petites vignettes à renforcée ce sentiment d'un récit qui n'avance pas. Je n'ai pas accroché donc au récit et non plus aux personnages. Comment ressentir de l'empathie pour ses résistantes alsaciennes quand on n'arrive pas à suivre le destin de chacun d'elle ? Je pense que le récit manquait de lien avec ce qu'il se passait à l'international (on parle en un mot de la libération de Strasbourg et il n'y a aucune info sur ce qu'il passe sur la guerre.
Bref, c'est une histoire trop floue pour moi et qui manque d'émotion.
Le début du livre est plutôt intéressant car Alice Daul décrit un peu ce qu'il se passe dans cette région annexée : la synagogue incendiée, l'obligation de parler allemand ou alsacien, le changement de nom des rues… mais cela se limite juste au début du récit. La suite est finalement beaucoup de palabres sur l'organisation du réseau, les choix de passages pour les prisonniers…
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Cette bande dessinée historique s'inspire d'une histoire vraie et remet judicieusement en avant l'engagement dans la Résistance de jeunes alsaciennes mais aussi l'histoire de l'Alsace pendant la seconde guerre mondiale.

Strasbourg. 1939 -1940. L'Alsace est rattachée à l'Allemagne et subit une politique de germanisation très stricte. La synagogue est incendiée, la langue française interdite, à partir de 1942, les jeunes sont enrôlés de force dans l'armée allemande. Dès 1943, la ville est bombardée par les forces alliées. Strasbourg est libérée en novembre 1944 .

BD Têtes de mule
Dans ce contexte, Alice, jeune strasbourgeoise, s'engage d'abord comme infirmière dans l'armée française. Après la débâcle, elle rentre à Strasbourg et, avec ses amies Guides de France, elles viennent en aide aux prisonniers de guerre enfermés dans les casernes de la ville. Pendant deux ans, elles parviennent à faire sortir d'Alsace près de 500 hommes.

Il leur faut sans cesse trouver de nouvelles routes d'évasions, prendre plus de risques. Leur passé de Guides leur est un atout important quand il s'agit de faire des heures de marche de nuit pour atteindre les frontières. Et leur statut de femme en est un autre… on les soupçonne beaucoup moins.
Mais après à une imprudence, elles sont arrêtées, la cheffe d'équipe, Alice emprisonnée. Mais alors que les alliés progressent, elle n'a qu'un désir… s'évader au plus vite!

Cette histoire vraie m'a beaucoup intéressée et l'engagement de ces jeunes femmes, leur détermination sans faille, est vraiment remarquable.

J'ai moins été séduite par l'univers graphique, assez sombre, mais qui en même temps colle bien au propos.

L'album s'achève par un rappel historique et des photos des jeunes femmes qui l'ont inspiré. Des femmes de têtes, inspirantes à ne surtout pas oublier ! Heureusement qu'il existe ainsi des Têtes de mule !
Lien : https://toursetculture.com/2..
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En 1940, Alice DAUL sa soeur et 4 autres amies Guides de France s'engagent en résistance et crée l'équipe des Pur-Sang qui permettra à des centaines de prisonniers de guerre de s'évader pendant deux ans.
Cette BD raconte l'histoire de ce réseau, de l'idée de le créer à la logistique pour le faire vivre et connaitre, dans une région oh combien concernée par cette guerre puisque continuellement ballotée d'un pays à l'autre à cette époque.
On y découvre la vie des alsaciens à l'époque, et le courage de ces femmes qui ont risqué leur vie pour sauver celle de prisonniers.

Enfin, en tant qu'illustratrice, je ne peux que savourer le talent graphique d'Etienne Gendrin qui sublime de ses aquarelles ce récit historique !
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Etienne GENDRIN
TETES DE MULE, six jeunes alsaciennes en résistance
Alicia, jeune alsacienne a décidé qu'elle ne serait pas allemande malgré l'annexion du territoire. Avec ses amies guides elles va développer un réseau de fuite vers la France libre.
Dans cette BD très instructive nous découvrons une réalité peu connue de la deuxième guerre mondiale. Les planches relativement classiques présentent de belles couleurs à l'aquarelle. Les passages où les allemands s'expriment sont en lettres gothiques. Des cartes introduisent les différentes parties du livre, permettant de se situer. le dessin avec des nez proéminents donnent une impression assez jeun's.
Dès la 6e les jeunes collégiens découvriront une réalité de la guerre et de la résistance. L'histoire est agréable à lire tout en dégageant une certaine émotion. le livre a reçu le prix international de la BD chrétienne à Angoulême.
 
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"Têtes de mule" est en effet la formulation exacte pour décrire le caractère de ces six jeunes femmes, pleines de foi et d'amour pour leur pays. J'ai découvert grâce à cette belle bande dessinée le destin incroyable d'Alice Daul et de ses amies, que je ne connaissais pas du tout.
Malgré un style de dessin qui ne me correspond pas tout à fait, je suis très vite rentrée dans l'histoire (d'Alice, mais aussi dans L Histoire avec un grand H). Plusieurs actes permettent de comprendre la chronologie des faits, de la création de leur organisation jusqu'à la fin de la guerre. Cette histoire est touchante, instructive et inspirante.

Je remercie vivement Babelio et La Boîte à Bulles pour cet envoi qui m'a offert une plongée très immersive au coeur de la Seconde Guerre mondiale en Alsace. Je ne peux que recommander, surtout aux passionnés d'Histoire !
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