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EAN : 9782849533765
160 pages
La Boîte à Bulles (30/09/2020)
3.95/5   29 notes
Résumé :
Alice est une jeune fille de la petite bourgeoisie strasbourgeoise.
En septembre 1939, à 21 ans, elle s'engage comme infirmière dans l'armée française. Après la débâcle, elle rentre chez ses parents à Strasbourg, que les Allemands s'emploient à nazifier.

Alice, qui est anticonformiste et francophile, s'insurge très vite contre la situation. Avec ses amies guides de France, elle constitue une équipe clandestine qui vient en aide aux prisonniers ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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« Vous…. vous avez un nez… heu… un nez… très grand. », fut ma première réaction en découvrant la couverture de « Têtes de mule » affichant un policier allemand et une résistante affublée d'un nez caricatural. Ces « Six jeunes Alsaciennes en résistance » partagent avec Cyrano de Bergerac son héroïsme, son sens de l'honneur et son patriotisme, mais les photos finales prouvent que la nature les a heureusement dispensées d'un nez disgracieux.

Etienne Grandin, en cinq actes et cent soixante dix pages, immortalise l'épopée d'Alice Daul et de cinq Guides strasbourgeoises qui, fidèles à leur promesse scoute, organisent dès l'automne 1940 l'évasion de cinq cents persécutés ou évadés contraints de fuir l'Alsace annexée par le Troisième Reich.
- Alice au pays : introduit Alice, infirmière volontaire, échouée dans le Pays Basque lors de la débâcle, qui retourne à l'automne 1940 en Alsace et découvre Strasbourg annexée, la synagogue incendiée, les juifs persécutés et la nazification programmée. Mais que faire ?
- A l'ancienne gare : permet à Alice de mobiliser sa soeur et quatre autres guides de France. L'équipe des Pur-sang nait et prépare au couvent des soeurs De La Croix les filières d'évasion.
- Faire : entre septembre 1940 et mars 1942, quatre filières se sont succédées selon la rigueur des saisons et la vigilance allemande, avec l'aide de cheminots, de paysans, de postiers et de religieuses « rapatriées » à Gérardmer.
- Ziegenhain : mars 1942, la Gestapo arrête les Pur-Sang. En janvier 1943, le tribunal prononce cinq condamnations à mort et de longues peines de réclusions provoquant une vive émotion de l'opinion publique. le Maréchal Pétain et le Nonce apostolique à Berlin obtiennent d'Hitler le report sine die des exécutions.
- Weg : février 1945, Alice s'évade et tente de gagner la Suisse…

Epoux d'une petite fille d'Alice Daul, l'auteur a hérité des archives familiales et notamment du mémoire tapé à la machine en 1945 par l'héroïne. Il a rencontré la dernière survivante et a consacré cinq années à mettre en forme cette épopée et à dessiner les aquarelles de « Têtes de Mule ».

L'ouvrage est aussi beau que passionnant et instructif. Il intéressera les lecteurs, âgés de 7 à 77 ans, curieux de découvrir ces héroïnes longtemps restées anonymes.

La Bande dessinée est enrichie d'un cahier photographique présentant les six « têtes de mule » qui achève l'ouvrage reçu lors de la dernière opération Masse Critique. Merci à Babelio et à « La boite à bulles » pour cet envoi !

Le souvenir de ces résistantes rappelle le sacrifice de Louise de Bettignies et de ses compagnes, immortalisé par Antoine Redier dans « La guerre des femmes », lors de la première guerre mondiale et le drame des Alsaciens incarné par « Les Oberlé » de René Bazin.

L'héroïsme de ces guides remémore aussi Guy de Larigaudie, mort pour la France le 11 mai 1940, et « Cent scouts morts pour la France », le mémorial de Louis et Rémi Fontaine.
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Têtes de mule est l'histoire vraie d'un réseau de résistance durant la Seconde Guerre Mondiale dans ma région natale qu'est l'Alsace. Cette dernière a beaucoup souffert du fait de son histoire et de son ballottement entre deux pays. Pour rappel, de 1870 à 1945, l'Alsace a changé 5 fois de nationalité. A chaque fois, ce fut des drames humains qui se jouaient.

Il n'y a pas si longtemps quand j'étais dans le sud de la France en vacances , je rencontrais des gens assez âgés qui pensait que Strasbourg était allemande de par sa situation géographique particulière. Il y a toujours eu un soupçon d'appartenir à l'ennemi alors que la réalité était bien plus complexe que cela comme nous le verrons dans cette oeuvre.

Nous allons suivre surtout le parcours d'Alice Daul et accessoirement sa soeur Marie-Louise ainsi que les autres jeunes filles de ce qui s'est appelé l'équipe des pur-sang qui a permis d'aider plus de 500 prisonniers de guerre jusqu'en 1942 où le réseau a été démantelé par les nazis.

Il y aura une dernière partie assez pénible qui se passe dans les différentes prisons allemandes. Les condamnations à mort sont stoppés et les filles s'en sortiront vivants mais pas indemnes. L'une d'entre elle, la plus jeune, qui a échappé à cette terrible épreuve, ne sera pas décorée à la fin de la guerre comme les autres malgré son implication. Aucune explication n'a été donné par rapport à cette injustice dans la présente BD d'autant que ce fut la dernière des pur-sang à succomber il y a quelques années seulement.

Encore une fois, ces témoignages venant de récit du passé nous sont indispensables pour bien comprendre notre histoire. Et puis, là, cela concerne ma ville Strasbourg qui fut allemande jusqu'à sa libération fin novembre 1944. On a aujourd'hui beaucoup de mal à s'imaginer quelles pouvaient être l'ambiance ou les conditions de vie dans une ville et une région totalement annexée au Reich. Les Allemands ont traité les Alsaciens comme faisant partie de la mouvance de la nation allemande mais restant des citoyens en devenir à condition qu'ils acceptent l'incorporation de force.

Fort heureusement, il y a eu de courageuses alsaciennes qui ont contribué par leurs petites actions à faire basculer dans un grand ensemble le cours des choses et se battre pour une cause juste comme la liberté. C'est un peu une page de notre histoire locale qui est réhabilitée à travers cette BD.
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J'ai rencontré l'auteur au 10ème festival interplanetaire de bande dessinée de Reims lors d'une séance de dédicace et il m'a donné envie de lire son roman graphique basé qui est tiré d'une histoire vraie. Cette bande dessinée m'a fait découvrir l'exploit de ces jeunes guides de France qui grâce à leurs courage on pu aider des prisonniers de guerre à s'évader pendant la deuxième guerre mondiale. J'ai trouvé cette bd très interessante et bien documentée. Je me suis beaucoup attachée aux personnages. le petit plus à la fin de la bd un petit rappel des faits avec les photos des jeunes guides. Un excellente découverte pour moi.
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Prologue : 1945, Alice Daul est sur le point de s'évader de prison en Allemagne, elle manque à l'appel. Quelle est son histoire ?
Quatre ans plus tôt, fin 1940. Nous suivons le retour d'Alice, jeune infirmière démobilisée de la zone libre dans les Pyrénées. Elle tient à rentrer chez elle, à savoir ce qui s'y passe depuis que sa région, l'alsace, a été annexée par l'Allemagne nazie. Elle prend vite la mesure des nouvelles règles de l'envahisseur : obligation de parler allemand, changement du nom des rues pour des héros allemands, expropriations des non germanophiles, incendie de la synagogue, délations par les voisins... Or, il n'est pas dans le tempérament de cette jeune fille de rester sans rien faire, elle cherche immédiatement « que faire ? ». Elle retrouve ses amies guides scout comme elle et sa petite soeur. Ensemble, et seules, elles organisent une filière d'évasion de prisonniers de guerre et d'alsaciens qui cherchent à échapper au service du travail obligatoire du Reich. le groupe des « pur sang » (c'est leur nom) parvient ainsi à faire passer en France ou en Suisse 500 personnes, en changeant quatre fois d'itinéraire, chaque fois que le précédent n'est plus assez sûr. Mais au bout de deux ans, le groupe est trahi et se fait arrêter par la Gestapo. Elles passeront deux ans de prison en Allemagne, l'une d'elles échappant de peu à la peine de mort.

Je trouve le titre un peu péjoratif pour décrire un engagement profondément convaincu et sans faille, soutenu par une foi chrétienne sincère.
Dans l'épilogue, l'auteur nous indique qu'il a raconté une histoire qui le touche personnellement, avec une volonté de transmettre d'abord son histoire aux enfants et petits-enfants d'Alice, et bien sûr aux générations futures. On sent en effet de la part de l'auteur beaucoup d'implication, d'empathie, de soucis du détail, ce qui se traduit par un point de vue très intimiste relativement coupé des données plus globales de la guerre. le projet lui a pris cinq ans.
Niveau dessin, je ne suis pas une grande fan de ce type de dessin que je trouve un peu chargé et brouillon, et du nez caricatural de l'héroïne (mais au moins on ne la perd pas de vue parmi les autres personnages). La mise en page et en cases et en couleur, heureusement, est suffisamment variée et travaillée pour créer un bon dynamisme dans la lecture. J'ai apprécié les données cartographiques bien utiles en début de chaque chapitre.
Mais ce qui est certain, c'est que le courage, la force, l'intelligence, et la détermination de ce groupe de jeunes femmes, force le respect et l'admiration ! Chapeau bas, mesdemoiselles !
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En septembre 1939, Alice, 21 ans, s'engage comme infirmière dans l'armée française. Après la débâcle de l'armée et l'armistice, elle rentre chez elle, en Alsace. Alice est choquée de découvrir Strasbourg aux mains des nazis et elle décide, avec ses amies Guides de France, de venir en aide aux prisonniers. Six jeunes filles font évader des prisonniers (plus de 500 !) auxquels elles fournissent nourriture et faux papiers. Mais une telle activité n'est pas sans danger et après deux ans d'activité, le réseau est repéré...

L'avis de Chloé, 13 ans : Les dessins sont très beaux et illustrent très bien l'histoire, par ailleurs très fluide et captivante.

L'avis de Virgule : J'ignorais complètement l'existence du réseau de résistance présenté dans cette BD. le courage de ces jeunes filles qui s'engagent au nom de leur idéal scout m'a beaucoup touché.
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critiques presse (1)
ActuaBD
25 novembre 2020
L'idéal scout au service de la Résistance, porté par de jeunes femmes intrépides. Un épisode historique illustré avec brio et une belle diversité dans la mise en scène.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Au printemps 1945, les filles rentrent toutes en Alsace.
Le 15 décembre 1946, Lucienne, Emmy, Marie-Louise et Alice, en uniforme guide, sont décorées à Strasbourg par le général de Langlade. Marcelle n'est pas décorée.
Quelques années après La guerre, alors qu'on lui demandait le pourquoi de son engagement dans la Résistance, Alice répondra : « Comme beaucoup d'Alsaciens qui suivaient le mouvement, j'aurais pu fermer les yeux - on n'avait pas besoin de s'occuper de ces gars-Là. Mais le guidisme nous avait appris à être attentives à notre environnement, à ne pas vivre en vase clos. »
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Guide, c'est l'être qui indique le chemin le plus sûr pour arriver au but.
Guide, c'est l’être qui signale les dangers de la route.
Guide, c'est l'être qui aide à franchir les passages difficiles.
Guide, c'est l'être qui éclaire les pas incertains dans les heures troubles.
Guide, c'est l'être de vaillance qui regarde vers les hauteurs, brave les difficultés et nous mène jusqu'au sommet.

Chanoine CORNETTE, aumônier des Guides de France, 1924.
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Lucienne Welschinger, Emmy Weisheimer, Alice et Marie-Louise Daul, Marcelle Engelen et Lucie Welker forment l'équipe des Pur-Sang, fin 1940 à Strasbourg. Leur filière d'évasion réussira à exfiltrer d'Alsace près de cinq cents prisonniers de guerre ou jeunes Alsaciens désireux d'échapper au Reichsarbeitsdienst, le service du travail du Reich, dont on pouvait pressentir, dès 1941, qu'il déboucherait sur une incorporation des Alsaciens et Mosellans dans L'armée allemande. Marcelle, convoquée elle aussi au R.A.D., s'évade d'Alsace fin 1941.
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C'est un officier allemand qui dit à une Alsacienne :
- "Vos français sont des incapables ! En 22 ans (1918-1940) ils n'ont pas réussi à rendre l'Alsace française."

La fille répond :
- "C'est vrai ! Vous autres allemands, vous l'avez rendue française en trois semaines."
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Pour rayonner l'action, il faut organiser fermement sa vie. Tâcher de fixer une heure de lever et de coucher. Aimer l'effort. Avoir la patience du perpétuel recommencement. La confiance du semeur.
Contentons nous de l'humble action du semeur.
P58
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