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3,36

sur 29 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans ce premier roman très bien écrit, Jonathan Gibbs nous raconte l'histoire d'un artiste, Randall, par la voix de son meilleur ami Vincent, un financier devenu plus tard son exécuteur testamentaire.
Le livre alterne les scènes dans le passé racontées à la première personne, et les scènes dans le présent racontées à la troisième personne. J'ai bien aimé ce procédé stylistique et le rythme donné par cette alternance.
J'ai également trouvé le personnage de Vincent particulièrement attachant, même si c'est évidemment Randall qui est le vrai héros du roman comme l'indique le titre. Forcément, l'artiste est à peu près aussi discret et passe-partout que la couverture "jaune Randall" du roman, donc pas facile d'exister dans l'ombre d'un tel personnage!

Dire que j'ai aimé ce livre ne serait pas tout à fait exact, ma lecture n'a pas été linéaire, j'ai trouvé certains passages un peu longs, d'autres dérangeants. Mais il est certain que ce livre m'a énormément intéressée. Ce n'était pas complètement une lecture plaisir, mais plutôt une lecture stimulante. Elle m'a amenée à me poser des questions, à comprendre certaines choses, à découvrir un milieu qui m'était totalement étranger.

Merci donc à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cette belle découverte et pour cette plongée dans le monde de l'art contemporain.
Nul doute que je repenserai à Randall lors de ma prochaine visite au Centre Pompidou Metz, et que je ne verrai plus certaines oeuvres et installations sous le même angle.
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Randall est un personnage. Charismatique, intelligent, manipulateur. Ambitieux... et secret. L'homme idéal en somme pour poser la figure de l'artiste.
Jonathan Gibbs nous conte son histoire et s'interroge sur l'art. Qu'est ce que l'art ? Un ressenti totalement subjectif ? de la beauté à l'état pur ? Une provocation ? Ou bien un simple investissement ?

A travers la voix de Vincent, le passé. On fait connaissance avec Randall , de l'étudiant des Beaux Arts à l'artiste consommé. On plonge dans le cercle des jeunes artistes britanniques de l'époque. Comme un récit initiatique, Randall nous « apprend » l'art conceptuel à travers l'oeil de Vincent. Son coup de génie, les Pleins Soleils, est pour le moins...culotté.

En face de cette histoire du passé, le présent. Vincent se rend à New York, chez Randall. Justine, sa veuve, a quelque chose à lui montrer : des dizaines de dessins et de toiles gardées secrètes et réalisées par l'artiste. Une oeuvre différente, géniale, pornographique. Qu'en faire ? Les laisser dans l'ombre ? Les montrer à la face du monde ?

Une écriture vive et alerte, drôle et acerbe. Jonathan Gibbs nous livre un roman très intéressant et atypique. Personnellement, je n'ai pas été véritablement séduite (question d'affinités), mais je ne peux nier ses qualités.
Merci aux éditions Buchet Chastel et à la Babelio pour cette découverte.
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Avant tout, je tiens à remercier Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour ce roman que j'ai lu avec beaucoup de plaisir.
Le monde de l'art est un milieu particulier et celui de l'art contemporain l'est encore plus. de par mon métier et par ma formation, c'est un univers qui m'est un peu familier et je pense que ça a été un atout pour être immédiatement immergée dans ce très bon roman.
Nous suivons le parcours, l'ascension, d'un artiste anglais qui révolutionne les conventions à travers les yeux de son plus proche ami, Vincent.
Le récit se fait en deux temps. La première histoire, narrée à la 3e personne, se passe maintenant. Vincent a été appelé par la veuve de Randall qui a retrouvé une série de peintures inédites de son époux. La seconde histoire, racontée à la première personne, est le roman que Vincent consacre à la vie de Randall.
La construction du roman, qui alterne les chapitres à la 1e et à la 3e personne de longueurs inégales, est bien pensée, dynamique. La lecture est fluide, les personnages attachants.
Le milieu de l'art, de ses excès, de ses mécanismes souvent obscurs sont bien rendus et ce roman permet de lever un coin du voile sur ce milieu particulier. On sent que l'auteur connait son sujet et il en maîtrise parfaitement la narration. La réflexion sur la légitimité de l'art contemporain, son prix, sa valeur, sa profondeur est parfaitement exposée et oriente quelque peu celui pour qui cette forme d'art demeure parfaitement opaque.
Le seul petit bémol que je soulignerai concerne la longueur des descriptions. Certes, dans un livre sur la peinture et l'art, il est logique que les tableaux et autres oeuvres soient minutieusement décrites mais j'ai parfois poussé un soupir de lassitude.
Mais outre cette petite considération très personnelle, je ne peux que souligner les grands mérites de ce roman que je conseille vivement.
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C'est grâce à l'amitié improbable avec Vincent C., jeune conseiller financier que nous découvrons le parcours du futur artiste déjanté Randall.

Tout commence lors du vernissage de fin d'étude de Randall et de ses amis de l'école des beaux-arts Goldsmiths college auquel Vincent assiste. C'est dans ce cercle d'artistes, appelé plus tard les « Young British Artists » que rayonne Randall. Très vite, grâce aux relations haut placées de Vincent, Randall prend la tête de ce mouvement et est reconnu internationalement dans le monde impitoyable du marché de l'art. Invité à toutes les soirées mondaines et branchées, les hommes d'affaires se l'arrachent. Rien n'est plus à la mode que d'avoir une oeuvre de ce jeune génie (ou imposteur?) chez soi.

Ce roman propose également une deuxième temporalité (que nous suivons en alternance avec la première), où 6 ans après la mort de l'artiste, Vincent, exécuteur testamentaire est appelé par la veuve de Randall après la découverte fortuite d'oeuvres posthumes. C'est dans l'un des nombreux ateliers de Randall que Justine va trouver des peintures pornographiques qui mêlent l'ensemble des acteurs du monde de l'art de la finance des années 90-2000. Ensemble, Vincent et Justine essayent de savoir que faire de ce cadeau empoissonné. Doivent-ils les dévoiler pour la beauté de l'Art et risquer un scandale ou bien les cacher par pur égoïsme ?

Jonathan Gibbs nous offre un premier roman extrêmement dense, qui est, j'ai trouvé, assez difficile de premier abord. Cependant, une fois plongé dans le roman, l'histoire est un vrai régal. Randall es également un roman très bien construit et réaliste. Je me suis demandée à plusieurs reprises si Randall n'avait pas réellement existé car les oeuvres contemporaines inventées par l'auteur sont très bien détaillées. Certains connaisseurs en art pourront trouver des ressemblances avec l'artiste Damien Hirst (il a appartenu à la Young British Artists).

C'est grâce à l'opération masse critique Babelio que j'ai pu découvrir ce premier roman impressionnant sur une amitié loufoque entre deux personnes complètement différentes mais tellement complémentaires. Randall, un homme provocateur, charismatique qui ouvre l'esprit de Vincent (auquel nous pouvons nous identifier) sur le monde de la culture. Enfin, c'est un livre intelligent qui dénonce la folie acheteuse du marché de l'art avec ses spéculations et ses reventes faramineuses.

Merci à masse critique babelio et aux éditions Buchet Chastel pour ce moment de lecture!
Lien : https://emerveillementcultur..
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Provocateur, Randall est un artiste contemporain dont l'inspiration douteuse et les créations scatologiques scandaleuses vont lui permettre d'accéder à une reconnaissance et de se faire un nom. Vincent, banquier de la city, est son meilleur ami, un peu par hasard. Il gère aussi sa fortune et à sa mort, devient son éxecuteur testamentaire aux côtés de Justine, sa veuve. Lorsque cette dernière découvre des toiles pornographiques dont tout le monde ignorait l'existence, elle demande à Vincent de venir la retrouver à New York pour décider ensemble de se qu'il convient de faire de cette découverte qui pourrait bouleverser le monde artistique et l'image du défunt artiste.

Le récit est construit sur une alternance de chapitres se déroulant dans le présent (écrit d'un point de vue extérieur) et d'autres dans le passé (écrit par Vincent); alors que Vincent et Justine tentent de composer avec la bombe que Randall leur a laissé sur les bras, on découvre au travers des yeux du premier, un homme talentueux, intelligent et drôle qui a su tirer profit de rencontres fortuites pour exprimer son art. Mais l'auteur va plus loin, mettant le doigt sur le lien ténu entre l'art et l'argent; l'argent qui acquiert l'art, le revend et en fait un bien, une valeur.

Jonathan Gibbs signe un premier roman intéressant et bien écrit – même si la longueur des chapitres est à revoir – qui dénonce la créativité mise au service de l'argent. Il connait son sujet et l'expose au lecteur non initié, par l'intermédiaire de Vincent, qui n'a pas ce regard artistique qu'ont les jeunes qui entourent Randall. L'histoire est bien construite et intelligemment présentée, et même si cette lecture m'a mise parfois mal à l'aise, je trouve que Randall est une découverte intéressante.

Merci à Babelio et les éditions Buchet Chastel pour ce voyage artistique.
Lien : https://sirthisandladythat.w..
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Voici désormais sept ans que sonnait la disparition de Randall. Six ans que Vincent n'avait pas vu Justine, désormais veuve de l'artiste.
Dans la haute sphère New-Yorkaise, voici enfin qu'ils se retrouvent en sa mémoire. Il est aussi histoire de ces soixante aquarelles et des centaines de dessins pornographiques exhumés de ses archives. Vestiges inconnus du très provocateur et agitateur Randall. Que faire de ces oeuvres scandaleuses, mettant en scène de manière scabreuse tous les plus grands noms de l'industrie de l'art contemporain ? Cette découverte replonge les deux amants dans l'existence sulfureuse de l'artiste, retraçant ses débuts comme chef de file des « Young British Artists » jusqu'à sa fulgurante montée en puissance en passant par ses « happenings » provocateurs.Nous est peint ici un personnage haut en couleur, goguenard, dégingandé portrait quasiment stéréotypé du brillant artiste américain contemporain. Descendant direct de Warhol et autre Haring, ce gamin des rues nous repousse dans nos retranchements. Requestionnement du statut de l'art dans notre société actuelle, place de l'artiste et exploration de l'industrie artistique en filigrane ce roman bourré de références artistiques pousse chacun d'entre nous à se repositionner face à ce milieu qui semble intouchable. Seul bémol pour l'écriture quelque peu « grossière » dans le style à certains moments, sûrement due à la traduction.
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Difficile d'entrer pleinement dans ce livre, dont le seul et unique sujet est le rapport à l'art moderne, quand on n'a aucune connaissance, ni aucune appétence a priori, pour ce que ce terme peut recouvrir. Ce qui suit n'est donc que quelques considérations provenant d'un béotien en la matière...
Pour les besoins de son ouvrage, Gibbs invente un personnage, Randall, qui manifestement, après recherches internet, partage pas mal de ses inspirations avec des artistes contemporains existants, à commencer par Damien Hirst, et dont les oeuvres seraient exposées aux côté de Koons, Warhol ou Bacon. le mouvement artistique auquel il le rattache, les « Young british artist », qui a émergé dans les années 1990, existe vraiment. Gibbs fait donc un savant mélange entre réel et fiction, d'où seuls les initiés reconnaîtront ici untel ou là tel autre.
Randall était un artiste britannique à la réputation bien établie, provocateur, outrancier, soutenu par des investisseurs qui utilisent l'art comme un marché spéculatif, dont ils manipulent les cours. A son décès il laisse une épouse, Justine, un fils Joshua, et un ami de longue date, financier de son état, Vincent, narrateur d'une part du livre. Vincent a entrepris d'écrire un livre pour conter les débuts difficiles et la progressive réussite de Randall, qui poussait toujours plus loin la provocation, lorsque Justine découvre un lot de toiles dans un atelier qui était resté secret. Ces toiles à caractère pornographique mettent en scène Randall et ses proches, artistes, agents artistiques, financiers, dans des positions scabreuses. Faut il les rendre publiques, comme un ultime pied de nez du génial artiste ou au contraire les faire disparaître, car venant par trop compromettre le statut de l'artiste décédé ? Justine va demander à Vincent son avis, ce qui va l'amener à s'en rapprocher, alors qu'elle était déjà avec lui avant de connaître Randall.
Gibbs articule donc son livre entre le présent (que faire de ces toiles par trop dissonantes ?) et la biographie de Randall par Vincent, qui remet en perspective de ses coups d'éclat : portraits composés avec la merde de ceux qui sont représentés, attaque au paint-ball de ses oeuvres et des invités d'un vernissage, personnages mi-monstres mi-mickey mouse de dessins animés confinés dans des couveuses. Que penser de ce dernier « happening », alors même que le propre fils de Randall, Joshua, grand prématuré, a longtemps vécu dans ce cadre ? Quel respect y a t-il là à l'extrême précarité de la vie à ces âges ?
On est loin de l'art classique, qui doit apparaître comme la pré histoire de l'art, pour les aficionados de ce type de présentations artistiques.
Gibbs s'adresse donc en priorité aux initiés et connaisseurs d'art moderne. Pour autant son écriture est assez plaisante, sans doute très bien traduite, ce qui rend ce voyage dans la modernité de l'art somme toute agréable.
Merci à l'éditeur et à Babelio d'avoir permis cette ouverture sur l'art d'aujourd'hui.
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Incursion intéressante dans le monde de l'art contemporain, roman/psycho/polar...sympathique, mais une fin un peu en queue de poisson rouge. Pas bien compris...
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