"Si le fait de côtoyer quelqu'un ne fait pas de vous une autre personne, alors ce n'est pas un ami, c'est une relation."
Si vous avez honte de ce qu'il a peint, c'est pas de chance. Acceptez cette honte. Cela pourrait bien faire de vous une meilleure personne. Certainement, dans cent ans, quand ces tableaux seront accrochés au mur de ce qu'on appellera des maisons dans ce qui restera de ce putain de monde, et que nous serons tous, si Dieu le veut, devenus poussière, alors personne ne pensera le moindre mal de vous sous prétexte que vous figurez dessus. Dans le grand dessein universel, être une note de bas de page de cette histoire-là est plus que ce que nous méritons.
"Passer son temps à revivre le passé, sans l'anesthésiant miséricordieux de la démence, est horrible."
On ne peut pas jouer au plus fin avec un tableau, on peut seulement soutenir son regard.
"L'art, on est l'auteur ou l'acheteur. Tout le reste est englobé dans ces deux choses, on est hors sujet."
Encore une règle: ne jamais exposer ses propres oeuvres chez soi . C'est l'équivalent d'un inceste , ou du fait de se masturber devant un miroir : une pratique vicieuse et impie . Non, il faut s'en débarrasser , l'envoyer dans le monde , comme on y envoie ses enfants , les éloigner le plus possible de soi .
Je vis comment un groupe de personnes se débrouilla pour accéder à une position dominante dans le milieu de l'art de la capitale, et comment une nation, séduite et titillée par leurs pitreries et leur assurance, s'empara d'elles pour les porter au pinacle de sa culture, de sa vision d'elle-même, à une époque où le monde braquait ses regards sur Londres en proclamant le retour du Swinging London.
L'art est la pratique occulte de l'omniprésence, la faculté de s'imposer aux regards sans être là. P. 10
L'impact sur ma vie de ma rencontre avec Randall et les autres fut immédiat et total. J'eus l'impression qu'on m'ouvrait une fenêtre sur une vie dont j'ignorais si je voulais me l'approprier, la visiter, ou l'observer de l'extérieur, mais je sus que je voulais y entrer.
Je ne t'ai demandé de gérer mon argent que pour m'assurer ta présence à mes côtés, tu le sais bien, Vincent, non ? - puis, une main posée sur mon épaule, me secouant à sa façon amicale, agressive et ironique : j'ai besoin de toi à mes côtés, Vincent. Je ne sais jamais quoi penser de mon travail jusqu'à ce que tu me demandes ce que ça peut bien vouloir dire.
Il fut visiblement satisfait de cette déclaration. Il me vit rire, autant de sa suffisance que de la phrase elle-même, et me fit un grand sourire.
- Vas-y, Vincent. Note-la.