AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de migdal


En 1879, Louis ANDRIEUX promu Préfet de Police à Paris en récompense de sa fermeté à Lyon lors de la Commune, s'appuie sur une police efficace incarnée par le séduisant commissaire Alexandre d'ARBOURG qui enquête successivement sur un empoisonnement, un enlèvement d'enfant, l'assassinat d'un ivrogne, un parricide, un trafic d'alcool frelaté, et autres "faits divers" qui nous permettent d'apprécier le talent d'empoisonneuse de Sylvie GIBERT dont la culture botanique et chimique est impressionnante. le commissaire utilise un certain nombre d'indicateurs et place ainsi Zélie MURINEAU, une jeune artiste, au sein de la bourgeoisie parisienne... ce qui nous offre un roman policier fort bien troussé.

Louis ANDRIEUX sera des années plus tard, le géniteur de Louis ARAGON, et notre commissaire d'ARBOURG est un homme cultivé qui fréquente Alphonse ALLAIS, Guy de MAUPASSANT et Edgar DUGAS et nous découvrons ainsi la vie culturelle des années 79/80 qui oublie progressivement l'académisme impérial pour s'initier au naturalisme et à impressionnisme... et Sylvie GIBERT, pédagogue talentueuse nous dévoile cette mutation sociale et culturelle. Mutation qui sert de cadre idéal à l'évocation d'Amélie BEAURY-SAUREL, élève de Tony ROBERT FLEURY à l'Académie JULIAN et à ses amies Marie BASHKIRTSEFF, Jenny ZILLHART, Louise BRESLAU et à toutes ses femmes qui sont devenues des artistes réputées égalant, voire dépassant, les peintres contemporains.

L'atelier des poisons n'est donc pas seulement un roman policier, mais c'est une brillante évocation de l'émancipation des femmes qui s'appuie sur une documentation impressionnante, mais jamais pédante, qui cultive le lecteur et lui apprend beaucoup au fil des pages. A noter que notre romancière semble ignorer que L'École navale (à Brest) forme les officiers de carrière de la Marine nationale (et non marchande) ce qui lui vaudra quelques torpilles de bordaches et incitera à relire Aziyadé de Pierre LOTI (Julien VIAUD pour la Royale) paru en 1879.

En conclusion l'atelier des poisons, que PLON a eu la gentillesse de m'adresser dans le cadre d'une rencontre BABELIO, est un véritable chef d'oeuvre qui m'incitera à plonger dans les autres ouvrages de Sylvie GIBERT, artiste au talent prometteur.
Commenter  J’apprécie          310



Ont apprécié cette critique (23)voir plus




{* *}