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Critique de ElizabethBennet


Récompensé par le prestigieux Prix du Polar de Cognac, ce roman a permis à Karine Giébel de se faire une place de choix sur le marché du thriller français, aux côtés des célèbres Thilliez, Chattam et Grangé.

Construit sur une idée intéressante, ce polar s'enlise pourtant rapidement dans un schéma binaire, victime harcelée d'un côté, délire de persécution de l'autre, et l'ensemble reste finalement assez convenu et prévisible au fur et à mesure que l'héroïne voit toute sa vie s'effondrer autour d'elle.

le principal défaut que l'on pourrait reprocher à Karine Giébel, c'est de croire qu'il suffit d'enchaîner les phrases très courtes pour avoir du style. Malheureusement, saucissonner ses phrases à l'extrême en espérant naïvement créer ainsi une atmosphère angoissante se transforme rapidement en exercice de style vain et, surtout, lassant pour le lecteur.

Les personnages sont particulièrement antipathiques, en particulier l'héroïne, vraie garce dont on se dit qu'elle a finalement bien mérité ce qui lui arrive, et à qui le lecteur a toutes les peines du monde à s'identifier. L'autre héros du roman a lui tout du stéréotype du flic de fiction : meurtri par la vie, il dissimule son chagrin sous une carapace de gros dur, mais son coeur tendre le conduit à s'intéresser à une histoire à laquelle il est le seul à croire... Vu et revu cent fois.

L'auteur semble également avoir une prédilection pour les malheurs et autres accidents de la vie, avec le lot de névroses et de traumatismes qu'ils occasionnent. Sur ce plan-là, l'accumulation est telle qu'on est souvent bien loin de la vraisemblance, tout comme dans les scènes où le "psychopathe" se dévoile, exposant en détail ses motivations, ses pensées, ses projets (et ne parlons même pas de cette manie exaspérante de s'adresser à sa victime en l'appelant "mon ange"...), ce qui est tout de même bien pratique.

Alors certes, Karine Giébel parvient à maintenir juste assez de suspense pour nous faire lire son polar jusqu'au bout, mais son dénouement est un vrai pied-de-nez au lecteur : invraisemblable, grand-guignolesque, bavard, mal écrit... C'est pratiquement un morceau de bravoure, tant il condense en quelques pages tous les défauts du roman.


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Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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