AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de michfred


Si certains ont vu La solitude du coureur de fond d'Allan Sillitoe, ils se souviennent sûrement de la fin du film, inoubliable, où le héros, interprété par Tom Courtenay , "pensionnaire" d'une maison de redressement et dûment entraîné à la course de fond qui doit lui valoir les honneurs et sans doute des allègements de peine, brusquement se rebelle, s'arrête à deux mètres de la ligne d'arrivée, narguant les pupilles et matons de son établissement qui le conspuent, regardant avec insolence les petits chéris bien coiffés de la Public School rivale de la prison, - et refuse énergiquement de franchir la ligne d'arrivée...

Quel rapport avec Meurtres pour rédemption, me direz-vous?

le rapport est double: d'abord, l'histoire se passe en taule,ici, une prison pour femmes, (pas une institution à la redresse pour jeunes cockneys envoyoutés), et puis ...je me suis, pour la première fois, arrêtée comme Tom Courtenay à 10 pages de la fin, après avoir "ventilé" pas mal la dernière partie, je l'avoue....

Même pas envie de savoir la fin, tiens, même pas envie de savoir ce qui lui arrivait à cette Marianne complètement incohérente-une tueuse-née, brutale comme un chien de combat,avec l'intuition d'un escabeau d'étable, mais si belle, si touchante, si amoureuse, si bandante...- bref une héroïne idéale pou donner et recevoir des branlées mémorables à longueur de page - aïe quelle terrible longueur de pages!!- avec une bouche taillée pour l'aventure, des bras troués à l'héro, des yeux noirs tour à tour pleins de larmes ou obscurcis de violence...

Marre de ces polars à l'estomac, où l'hémoglobine et l'hématome tiennent lieu de péripéties, où les "feux de l'amour" donnent juste ce qu'il faut de kitch supplémentaire, où les personnages stéréotypés et plats se doublent soudain de leur contraire absolu, histoire de rallonger la sauce ou d'épicer la ragougnasse, au mépris de toute cohérence, de toute psychologie- le maton tortionnaire, prédateur et violeur se muant en amoureux transi, le tueur patenté des -services -spéciaux -de -mes- fesses se transformant pour sa part en papa-gâteau et en infirmière du SAMU!!

Je n'en pouvais tellement plus que je les ai tous plantés là!!

En rase campagne.

A vingt mètres de la ligne d'arrivée.

Il faut voir La Solitude du coureur de fond, ce film est un pur chef-d'oeuvre, et jeter aux oubliettes Meurtres Pour Rédemption...dont je viens d'exécuter bien vilainement l'Assassinat Sans Rémission.

Karin Geibel se remettra de cette exécution : les autres critiques, dans l'ensemble sont dithyrambiques, et elle a, heureusement pour elle, de nombreux lecteurs fidèles et admiratifs. D'elle, je n'avais lu que Juste une ombre, beaucoup plus inquiétant, efficace, rythmé. J'avais bien aimé, j'en ai redemandé.

Raté. Un coup - de boule?- dans l'eau - de boudin?

Je crois que je n'y reviendrai plus.



Commenter  J’apprécie          293



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}