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EAN : 9782265092051
768 pages
Fleuve Editions (26/08/2010)
4.4/5   3221 notes
Résumé :
Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.

Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes.
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au cœur des ténèbres.

Pourtant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (592) Voir plus Ajouter une critique
4,4

sur 3221 notes
Ami lecteur/trice, si tu cherches un roman dégoulinant d'amour, de bons sentiments, de guimauve, de joie et de bonheur, rempli de Bisounours, de preux chevaliers, de jolies princesses et tout et tout, et bien, je n'ai qu'un mot à te dire "Casse-toi de ce livre, pauv'lecteur !"©.

Pour les autres, bienvenue à CARCÉRAL LAND, le pays d'où on ne s'évade qu'avec des rails de coke... le pays de la violence gratuite, l'univers impitoyable des matonnes et de des prisonnières, une jungle où il faut écraser les autres pour ne pas se faire écraser soi-même.

Ici, une seule loi, celle de la plus forte. Ici, l'omerta règne en maître. Ici les coups pleuvent, la brutalité se promène dans les couloirs et peut vous tomber à tout moment, de manière arbitraire ou pour délit de "ta tête qui ne me reviens pas".

A Carcéral Land, la devise pourrait être celle qui était gravée sur le fronton des Enfers, dans "La divine comédie" : Lasciate ogne speranza, voi ch'entrate - Vous qui entrez, abandonnez toute espérance.

Ami lecteur, vous qui entrez dans ce roman noir, attendez-vous à prendre des coups sans possibilité de les rendre, attendez-vous à vous faire remuer les tripes, à les sentir se nouer, à avoir envie de hurler, à avoir vos yeux qui picotent plusieurs fois, à avoir envie de flinguer un tas de gens et à penser jouer le remake de "La grande évasion" pour Marianne.

Ami lecteur, je vous conseille de respirer un grand coup avant d'entamer votre lecture parce que la plongée sera rude et la remontée laissera des séquelles.

Ici, c'est du noir de chez noir ! du chocolat à teneur cacao de 90% (© jeranjou). Noirceur, ténèbres, mais de temps en temps, un rayon de soleil viendra vous éclairer... et vos yeux en pleureront. de joie ou de douleur.

Attendez-vous aussi à avoir, durant votre lecture, un autre avis sur les maisons d'arrêt ! Je vous explique...

Dans la première partie, nous sommes dans une maison d'arrêt, en compagnie de Marianne. Elle a vingt ans et elle a pris perpète pour plusieurs meurtres.

"Bien fait pour sa gueule !" criera la société bien pensante, vous et moi avec. Pourtant, ce n'est pas en enfermant un fauve qu'on va réussir à le calmer... La prison ne rend personne meilleur. du moins, les exceptions sont rares.

Pour le restant de ses jours, Marianne n'aura pour seul horizon que les barreaux de sa cellule. "Bien fait pour sa gueule, l'avait qu'à pas tuer !" criera la société bien pensante, vous et moi avec.

C'est une meurtrière, elle est indomptable, incontrôlable, violente... Daniel Bachman, le gradé et seul homme de cette maison d'arrêt féminine le sait, lui qui l'a souvent collée au mitard après l'avoir rouée de coups.

"Bien fait pour sa gueule, faut les mâter, ces délinquantes !" criera la société bien pensante, vous et moi avec.

Pourtant, Justine, une des matonne, sait que Marianne n'est pas si mauvaise que ça et que si on la traite correctement, elle ne vous mordra pas. de plus, brutaliser quelqu'un, ça n'a jamais fait revenir les morts...

Le roman vous plonge dans cet univers carcéral plus que dur, plus que noir, plus que violent, où tous les coups bas sont permis (j'me répète, si jamais certains n'avaient pas bien compris) et durant toute ma lecture, j'ai souffert avec Marianne, cette adolescente qui, malgré ses crimes, est attachante. J'ai aimé son caractère frondeur, fier et borderline.

Fière, mais étant accro aux cigarettes et à l'héroïne, sans un sou en poche, pour obtenir ses deux vices, elle n'aura pas d'autre choix que de s'agenouiller devant le maton Daniel pour fumer son cigare personnel en échange.

En isolement - à cause de son caractère violent qui a causé la mort d'une surveillante dans la prison précédente -, sans visite, sans amour, méprisée, incomprise, battue et humiliée par une matonne surnommée "La Marquise" (en référence à Sade, c'est vous dire le degré de sadisme), obligée de se prostituer pour obtenir des cigarettes, Marianne a déjà entamé sa descente aux enfers depuis des lustres. On descendra avec elle.

Heureusement qu'elle a pratiqué les arts martiaux, cela peut vous aider en prison, parce que des coups, elle en donnera, mais elle en recevra plus que son compte. Certains matons abusent un peu trop de leur statut et de leur force. Il est facile de tabasser une personne qui ne peut se défendre car blessée ou entravée par des menottes.

Durant ma lecture, j'ai pensé à ce qui s'était passé dans des camps, quand les surveillants abusent de leur supériorité sur les détenus et en profitent pour les brutaliser, les avilir, les considérant comme moins que de la merde. le contexte n'est pas le même, mais le résultat final l'est : le fait de traiter des humains pire que des bêtes.

Vous me direz que les prisonniers des camps étaient innocents, alors que ceux dans les maisons d'arrêt, non. Que les surveillants dans camps étaient des sadiques et que les matons des prisons ne font que leur boulot.

Et moi je vous dirai "Qu'en savez-vous de qui est innocent et de qui ne l'est pas ?". Je n'ai pas précisé de quels "camps" je parlais... Imaginez que les soldats du pays envahisseur X se retrouvent dans un camps de prisonnier du pays envahi Y...

Les prisonniers du camp ne sont pas si innocents que cela puisque c'est l'envahisseur. Les autres ont-ils le droit de les battre comme des plâtres et de se comporter comme le fit l'envahisseur ? Non. Sinon, ils se descendront à leur niveau et moi, je refuse de me mettre à ce niveau.

C'est ce que j'ai compris en lisant le livre. Marianne a mis un peu plus de temps à le comprendre, elle qui reproduira le comportement de ceux qu'elle méprise sur une pauvre prisonnière qui arrivera dans sa cellule.

Pourtant, Marianne n'a pas toujours été le monstre que la société bien pensante dit. Orpheline élevée par ses grands-parents avares d'amour, elle n'a jamais rêvé que d'intégrer l'équipe nationale de karaté, rêvé de liberté et de voyages en train. C'est tout ce qu'elle voulait, c'est tout ce qu'on lui a refusé.

Bien qu'elle assume ses crimes, elle les considère comme des accidents ou des dérapages. Et c'est à cause de "La Marquise" que Marianne franchira une fois de plus la ligne rouge. Un accident, un malheureux accident qui ne serait jamais arrivé si La Marquise avait fait son boulot au lieu d'aller provoquer Marianne.

La vengeance des matons est terrible quand on s'en prend à l'un des leurs. Marianne en avait déjà fait les frais avant. Pourtant, si les deux surveillantes amochées avaient fait leur travail au lieu de lui chercher des poux, rien de tout cela ne serait arrivé.

Ce que j'ai apprécié, c'est que l'auteur nous présente Marianne tantôt en monstre, tantôt en victime. Pas de dichotomie "elles sont méchantes, les prisonnières, elles sont gentilles, les matonnes".

Les salauds sont des deux côtés de la barrière, et chacun alterne avec son côté sombre de la Force. Et je peux vous assurer que des salauds, il y en aura à l'extérieur, en totale liberté ! Bien pire que les détenues. En col blanc, eux.

Marianne, elle est victime de ses failles, de sa soif d'amour, de ce corps qui sait trop bien se battre, de son trop plein de frustration.

Incapable de ne pas provoquer l'autre, elle sait que son plus grand ennemi n'est autre qu'elle-même. Malgré sa colère et sa haine, elle doit apprendre à se maîtriser, à contrôler ses pulsions meurtrières et vengeresses. Elle est capable d'aimer et d'avoir de l'amitié aussi.

J'ai aimé son histoire avec Daniel, le surveillant qui, de tortionnaire, va devenir le défenseur de cette enfant sauvage.

Le seul qui a réussi à la dompter, à canaliser ses peurs, ses provocations. le rayon de soleil de toute cette noirceur.

Ici, ami lecteur, de l'amour tu trouveras quand même, mais pas à la sauce Harlequin... Ce que tu obtiens, tu le paieras au prix fort et on t'en fera baver. N'oublie pas que tu en Enfer et que tes espérances ont fichu le camp.

Dans la seconde partie, on offrira à Marianne le moyen de racheter ses crimes... La descente aux enfers sera encore pire dans cette partie là et mon coeur s'est serré de nombreuses fois, ouvrant les vannes des yeux. Après le soleil, c'est la pluie...

Marianne va souffrir et elle comprendra peu à peu qu'elle est seule responsable de ses actes, qu'elle seule est à l'origine de ce qui lui arrive.

Un livre qui ne m'a pas laissée indifférente, qui m'a fait réfléchir, pleurer, qui m'a serré les entrailles, me laissant le souffle coupé, le mot "non" bloqué plusieurs fois au fond de ma gorge.

Un livre coup de poing.

Ici, tout n'est que béton...

Pourtant, là-bas, dans un coin, le béton s'est fendu, laissant apparaître de la terre. Terre prête à accueillir une graine qui donnera peut-être une fleur ou mieux, un arbre !

J'ai terminé cette lecture anéantie, les yeux picotant étrangement, mes tripes nouées, retournées.

Après une telle lecture, j'ai ouvert un vieux Picsou Magazine. Bizarrement, j'ai trouvé qu'Oncle Picsou était perfide, les Rapetou sordides, que Daisy était cynique, et que Donald était un canard violent...

Non, après un tel roman, on s'arrête de lire durant quelques jours...

Bienvenue à Carcéral Land, le pays d'où on ne s'évade jamais tout à fait.

Et comme le chantait Renaud dans sa "Balade Nord Irlandaise" :

Je voulais planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Il a fleuri et il a donné
Les fruits sucrés de la liberté

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Dommage que l'on ne puisse pas accorder plus de cinq étoiles :impossible de rester indifférente face à une telle intensité dramatique : rien lu de si perturbant depuis Millenium. D'ailleurs, sans même jeter un oeil sur la quatrième de couverture, l'héroïne évoque immédiatement Lisbeth Salander, par sa jeunesse, sa violence, son intelligence et sa volonté féroce d'aller au bout de son chemin. Même maîtrise des arts martiaux, et même enfance pourrie, même manque d'amour.

Toute la première partie se déroule en prison, où Marianne, vingt ans, survit depuis trois ans. L'univers carcéral dans toute son horreur : la violence règne en maître, qu'elle vienne des co-détenus ou des matons. le feu couve sous les braises et il suffit d'un geste, d'un regard ou d'un mot pour faire naître l'incendie. Il existe bien quelques escales de répit sur ce sombre voyage, une matonne bienveillante, et peut-être l'amour, mais ces ancrages sont bien fragiles.

Ne nous leurrons pas, Marianne n'est pas un enfant de choeur : elle a un tableau de chasse exceptionnel pour une jeune fille de son âge : les meurtres commis ne lui permettent pas d'espérer une libération prochaine : et c'est un double tranchant puisqu'elle n'a plus rien à perdre. Jusqu'au jour où, à son grand étonnement, n'ayant plus aucun lien avec l'extérieur, une visite au parloir lui laisse entrevoir une possibilité de retrouver la liberté. A quel prix?…….

Personnages bien incarnés, dialogues mis en forme à la perfection, suspens et action intenses, de quoi hésiter en permanence : tourner toujours plus de pages connaître la suite ou faire une pause pour apaiser l'angoisse que suscite le récit du cataclysme qui poursuit la jeune fille.

Les mille pages se dévorent à toute vitesse, et le silence après la dernière phrase, c'est encore du Karine Giébel : pas facile de choisir une nouvelle lecture après cela.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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OUI...mais non...

Départ tonitruant , course éprouvante qui passe du sprint de folie au marathon bien trop « pépère » , fin poussive à l'image d'un cycliste en manque de régime estampillé Lance Armstrong . Rien que du naturel , 70 km / h , le cul vissé sur la selle , dans le Tourmalet , ça étonne personne ?
Pourtant , je restais sur deux énormes baffes , joue droite joue gauche , pas de jalouse . Les morsures de l'ombre et Juste une ombre étaient presque parfaits . le bouquin se serait appelé Meurtres à l'ombre , ça aurait peut-être joué en sa faveur ?

Marianne , 20 balais et consignée au placard à vie , logique .
La petite passion qui l'a perdue , le meurtre , à plusieurs reprises .
Son avenir , la tôle , longtemps , très longtemps .
Ajoutez-y la cruauté régulière de geôliers en mal d'autorité , saupoudrez d'un bon zeste de règlements de compte entre codétenues voulant asseoir leur suprématie et vous obtenez le triste quotidien de cette dangereuse détenue à fleur de peau qui vient de prendre perpet' .
Marianne , présente dans toutes les mairies , désincarne totalement les valeurs républicaines : liberté / délicat au mitard , égalité / douloureux traitement de faveur particulier , fraternité / cible officielle de la majorité des matons et taulards de ce joyeux bouge . Sinon tout va bien .
Mais c'était sans compter sur un twist improbable et une bouleversifiante histoire d'amour sponsorisée par la ville de Cholet . Et là Karine , c'est la cacatastrophe...

Clairement deux sentiments contradictoires au sortir de ce pavé . Engouement puis lassitude .
Totalement pris par la séquence détention et le déferlement de haine suscité par cette petite qui rendra courageusement coup pour coup . Beaucoup plus réticent quant au second volet dont je tairai l'intrigue capillotractée . Et que dire de cette bluette qui , au départ , prenait tout son sens pour finalement , à force de redite , me ramener aux feux de l'amour que je ne regarde jamais . Que ce soit bien clair entre vous z'et moi ! Ou alors que ça reste entre nous...
Giebel décrit les sévices physiques et psychologiques infligés et subis comme personne . Pour ce qui est de la passion dévorante entre deux êtres , je passe mon tour , j'ai pas accroché plus que ça...
Un tableau apocalyptique des conditions carcérales que j'espère fantasmé dans son ensemble ce dont je doute , hélas . Une héroïne qui force l'admiration malgré l'aspect caractériel qui s'en dégage . Un maton mateur qui la mitonne aux petits oignons .
Un roman que j'aurais souhaité beaucoup plus ramassé histoire de ne pas vomir mon quatre heures à moteur dans ce grand huit à émotions contradictoires . A force de passer d'un intérêt notoire à une insidieuse lassitude , j'en suis venu à désirer une fin brutale et définitive histoire de passer enfin à autre chose . Vues les notes décrochées , je doute que ce petit gravier dans la mare ne soit à même de démotiver les plus téméraires lecteurs avides de sensations fortes à défaut d'être durables...Et c'est tant mieux .

Meurtres pour rédemption : Giebel m'a pas tuer...sur ce coup-là .
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Encore un gros coup de coeur pour cette auteur que j'affectionne tout particulièrement !!!

Marianne de Gréville, 21 ans, condamnée à réclusion criminelle à perpétuité et purge sa peine depuis 4 ans maintenant. Elle a changé plusieurs fois de centre de détention. Elle est enfermé car elle est une meurtrière en puissance et elle va en faire la démonstration ici, je vous prévient, amis lecteurs, Karine Giébel nous propose ici une plongée dans les bas-fonds d'une prison française, là où le mal règne, là où on ne peut s'évader qu'en prennent des substances illicites, là où on crève d'ennuis et où, pour pimenter un peu cette vie terne, on cherche des poux dans la tête des voisines... Tout ceci est le quotidien de Marianne qui n'a vécu qu'entre ces 4 murs dans ce placard de 9 m2. Elle s'est enfermé dans une carapace qu'elle ne quitte pas, quitte même a vivre des moments atroces dans les sous-sols de la prison, dans ces pièces, ces cachots qu'elle déteste.
Elle se demande tout le temps pourquoi elle les a tué et elle se le demandera tout au long du livre... elle fait des crises de colères pendant lesquelles elle ne se contrôle plus et elle va jusqu'à tuer, pour elle c'est le seul échappatoire, le seul défoulement qui puisse la calme.

Dans ce monde carcérale Marianne va rencontrer Daniel, au départ leurs rapports se bornent à des échanges de bons procédés, si je peux m'exprimer ainsi. En effet, dans cette troisième prison dans laquelle elle est enfermée, Marianne ne peut pas travailler, le directeur de la prison ne le veut pas, elle est en isolement total et elle n'a pas d'argent puisqu'elle ne peut pas travailler. Daniel va lui proposer un marché quelque peu étrange puisqu'en change de sa soumission il lui apporte des cigarettes et sa dose de drogue quotidienne. de ce deal va naître un amour impossible entre cette meurtrière totalement incontrôlable et cet homme, marié père de deux enfants.

Mais Karine Giébel ne nous livre pas ici, un roman à l'eau de rose, bien au contraire, c'est un livre très dure qui dépeint parfaitement des conditions de vie derrière les hauts murs des prisons. Cet amour impossible qui suit le lecteur tout au long du roman est un fil rouge prend aux tripes et donne une seconde approche de l'histoire. le lecteur ne peut pas resté de marbre en lisant ces pages.

Et puis tout à coup d'histoire va basculer totalement, Marianne croit alors qu'elle va être libre, mais il n'est rien, quand on est condamné on l'est pour toujours quoi qu'il arrive, la preuve en est faite ici... Que ce soit dedans ou dehors tout n'est que trahison et mensonge !!! Marianne va payer, payer très cher ses crimes, Daniel aussi d'ailleurs...

Karine Giébel, m'a emporté dans un monde que je ne connaissais pas, après Juste une ombre et Purgatoire des innocents voici ici que je fini mon troisième opus et j'en ressort ébranlée quelque part, c'est un livre que je suis pas prête d'oublier.
Seule tout petit bémol, je n'ai pas compris pourquoi les lieux de ce livre ne sont que des lettres et non pas des lieux, même totalement inventés, j'aurais bien aimé lire des nom de villes ou de villages... étrange comme approche...
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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- magistral, inoubliable mais éprouvant.

Marianne, 20 ans, meurtrière et héroïnomane, est condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans. Elle a tué, non par préméditation, mais "en pétant les plombs", et le regrette amèrement. La question "Pourquoi je les ai tués ?" la taraude sans répit... Mais loin de se confondre en excuses et pleurnicheries, elle se forge une carapace de dure à cuire, elle a la rage, refuse de plier face aux menaces, aux brimades. Elle surenchérit même, quitte à rendre ses conditions de détention encore plus abominables. Un unique moyen de sortir un jour s'offre à elle, mais...

Voilà du lourd, dans tous les sens du terme... de l'intense, du très fort, une lecture particulièrement éprouvante, bouleversante. La violence nous frappe dès les premières pages, ne s'arrête plus. Quelques moments de trêve pour Marianne : ses fixes d'héro, ses clopes, le bruit du train qui passe - la liberté à portée d'oreille -, la douceur d'une des surveillantes, et l'amour, aussi, mais pas tout rose, loin s'en faut.

Un roman puissant sur la souffrance infinie, le désespoir, le milieu carcéral, ses règles tacites entre détenus, entre gardiens, mais aussi entre matons et prisonniers - règles souvent sauvages, impitoyables, inacceptables, sur lesquelles les autorités ferment les yeux, ce qui arrange (presque) tout le monde, sauf les victimes des sévices...

Ouvrage très dur, impossible pour moi d'aller au-delà de 200 pages par jour, et pas avant le coucher ! J'ai même failli abandonner à la moitié, écoeurée, lassée de tant de violence et de douleur, gros coup de mou et de blues même.

Dommage que le récit prenne cette tournure aux deux tiers et s'enfonce plus encore dans le sordide, le non-plausible quant à la résistance hors-norme des protagonistes. Heureusement, la jeune femme est terriblement attachante, les dialogues percutants et souvent jubilatoires grâce au sens de la repartie de la demoiselle... Et la plume de l'auteur est impeccable.

Roman pavé que j'ai entrecoupé de lectures plus légères...
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Citations et extraits (197) Voir plus Ajouter une citation
En face d'elle, sur le mur décrépi, une citation taguée. Par un prisonnier, il y a longtemps. Ou par un maton. Une phrase qu'elle n'oubliera jamais.
"Nous ne pouvons juger du degré de civilisation d'une nation qu'en visitant ses prisons." Dostoïevski. (p. 192)
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Marianne, vingt ans. Les miradors comme unique perspective, les barreaux pour seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière. Une vie entière à écouter les grilles s'ouvrir puis se refermer. Indomptable, incapable de maîtriser la violence qui est en elle, Marianne refuse de se soumettre, de se laisser briser par l'univers carcéral sans pitié où elle affronte la haine, les coups, les humiliations. Aucun espoir de fuir cet enfer. Ou seulement dans ses rêves les plus fous. Elle qui s'évade parfois, grâce à la drogue, aux livres, au bruit des trains. Grâce à l'amitié et à la passion qui l'atteignent en plein cur de l'enfermement. Pourtant, un jour, l'inimaginable se produit. Une porte s'ouvre. On lui propose une libération… conditionnelle. « La liberté Marianne, tu dois en rêver chaque jour, chaque minute, non ? » Oui. Mais le prix à payer est terrifiant. Pour elle qui n'aspire qu'à la rédemption…
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Elle n'allait pas très bien, finalement. Il y avait cette peur, étrange.
Peur de la liberté qui l'attendait. Depuis le temps qu'elle était enfermée, enchaînée, entravée... Ces espaces infinis lui semblaient hostiles. Comment affronter cela seule ? Elle imaginait les détenus quittant la prison après vingt ans de réclusion. Comment pouvaient-ils donc se réinsérer ? Elle, n'y avait passé que quatre ans et s'en sentait incapable. Comment parler aux gens ? D'autre chose que de la taule. Comment prendre seule les décisions ? Même les plus simples. Comment gérer sa vie ? Quand plus personne n'est là pour décider à sa place.
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« Ils ne m’ont laissé aucune chance … Mais j’existe encore … Ca leur ferait trop plaisir que je cesse le combat … Je ne leur ferai pas cette joie … Alors, nourrir la haine, l’instinct de survie, même si l’on ne désire qu’aimer et être aimée ».

« Je ne suis pas là par hasard, je ne suis pas innocente. J’ai tué … Tout ce que je sais, c’est que je regrette … Dans le fond, je crois que j’ai seulement manqué d’amour … Le genre de manque qui vous assèche de l’intérieur ».

« Moi, Marianne, désert d’amour, océan de colère … Je préfère la mort … D’ailleurs, je la provoque, étant trop lâche pour me la donner … Mais elle ne veut pas de moi … même la mort ne veut pas de moi ».
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Faut diminuer le chiffre de la délinquance, augmenter celui des amendes. Se montrer et encaisser. Un peu comme les putes, finalement. Les politiciens comptent là-dessus pour se faire élire la prochaine fois, ne pas l'oublier ! Alors les poulets, ils restent planqués derrière leurs radars ou contrôlent les Beurs dans les cités, ça rassure le bon peuple. Enfin, ils contrôlent que les pas dangereux, parce que les autres, mieux vaut ne pas les approcher de trop près...
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Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 14h00 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • • Et chaque fois, mourir un peu - Livre 1 : Blast, Karine Giebel aux éditions Récamier https://www.lagriffenoire.com/et-chaque-fois-mourir-un-peu-tome-1-blast.html • Résistance / Renaissance: Des voix s'élèvent ici pour que la voix des femmes afghanes ne s'éteigne pas là-bas De Collectif aux éditions Labor et Fides https://www.lagriffenoire.com/resistance-renaissance-des-voix-s-elevent-ici-pour-que-la-voix-des-femmes-afghanes-ne-s-eteigne-pas-la-bas.html • Initiative Stand Speak Rise Up ! (Fondation du Grand Duc et de la Grande Duchesse du Luxembourg) https://fondation-grand-ducale.lu/stand-speak-rise-up/ • Les cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini et Valérie Bourgeois aux éditions 10-18 https://www.lagriffenoire.com/les-cerfs-volants-de-kaboul.html • Magnifique de Jean-Félix de la Ville Baugé aux éditions Télémaque https://www.lagriffenoire.com/magnifique.html • Mathilde à Paris de Frédérique Dedet et Mathilde Favier aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/mathilde-a-paris.html • 555 de Hélène Gestern aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/555-2.html • Cézembre de Hélène Gestern aux éditions Grasset https://www.lagriffenoire.com/cezembre.html • Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette : à Montmartre de Nadine Monfils aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/les-folles-enquetes-de-magritte-et-georgette-a-montmartre.html • Jeanne Chauvin: Pionnière des avocates de Michèle Dassas aux éditions Ramsay https://www.lagriffenoire.com/jeanne-chauvin-pionniere-des-avocates.html • Les Oracles de Margaret Kennedy et Anne-Sylvie Homassel aux éditions de la Table Ronde https://www.lagriffenoire.com/les-oracles.html • le Festin de Margaret Kennedy et Denise van Moppès aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/le-festin-1.html • Divorce à l'anglaise de Margaret Kennedy et Adrienne Terrier aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/divorce-a-l-anglaise-1.html • L'Incroyable Destin des héros de roman de Christophe Hardy aux éditions Novice https://www.lagriffenoire.com/l-incroyable-destin-des-heros-de-roman.html • Je suis un dragon - Tome 1 de Adrien Tomas et Maureen Casulli aux éditions Jungle https://www.lagriffenoire.com/je-suis-un-dragon-tome-1.html • Je suis un dragon !: Embrouilles chez les grenouilles de Sabina Hahn et Rosalind Elland-Goldsmith aux éditions EDL https://www.lagriffenoire.com/je-suis-un-dragon-embrouilles-chez-les-grenouilles.html • Nina & Bruno de Serena Giuliano et Mathou aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/nina-et-bruno-ciao-roma.html • Vibidia: La coccinelle super inquiète de Pascal Parisot et Marc Boutav
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