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Critique de karmax211


Décidément, s'il est un maître français dans l'art consommé du polar noir, c'est bien Ghislain Gilberti.
J'avais découvert cet auteur débordant de créativité dans son premier grand succès - Dynamique du chaos -.
Je m'étais fait la promesse de le retrouver dans un bouquin acquis après lecture plus que satisfaite du premier, bouquin qui patientait sagement dans les rayonnages de ma bibliothèque, et qui avait pour titre - le festin du serpent -.
Il y a quelques jours j'ai ressenti le titillement singulier, signal d'une envie de polar.
Pas un polar classique "Simenon", "Dard", auxquels je me suis réabonné avec gourmandise ces derniers mois.
Non, un polar "New Age" comme seul Gilberti est capable de nous en offrir.
Ce passionné des armes - fin connaisseur ... le Serpent en est un échantillon de catalogue -, cet expert en "came" - le Serpent en use et en abuse à la limite de l'overdose -, est aussi un puits de science, une mini-encyclopédie pour les "nuls" dont je suis, sur tous les organes nationaux et internationaux de police... criminelle, moeurs, narcotrafics, grand banditisme, terrorisme etc etc, un écrivain avisé sur les arcanes du monde politique, un homme en prise avec l'actualité de son époque et les rouages qui font que ce monde est dans l'état où nous supposons savoir qu'il est.
Ne vous étonnez pas alors qu'il lui faille pour chacun de ses romans un minimum de 700 pages pour ne nous dire au fond qu'une partie de ce qu'il aurait voulu nous dire.
Dans cet opus, il introduit deux personnages qui vont devenir des habitués de son oeuvre.
Une femme, la commissaire Cécile Sanchez... " commissaire d'une section spéciale de l'OCRVP (Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes) à la Direction centrale de la police judiciaire est également psychologue, spécialisée dans la criminologie, la victimologie et dans la synergologie (étude des gestes inconscients, des micro-expressions et des mouvements impossibles à simuler ou à surjouer face à un observateur formé et aguerri)."
Un homme, "Ange-Marie Barthélemy, dit l'Archange, chef d'un groupe de la Sous-direction anti-terroriste (SDAT)."
Donc dans cet opus qui fait fonction pour l'un comme pour l'autre "d'introduction", de baptême du feu, leurs routes vont se croiser à travers un personnage - le Serpent -, un serial killer, qui laisse à travers l'Europe des cadavres de jeunes femmes égorgées et éviscérées.
C'est Cécile Sanchez qui est en charge de l'enquête.
Ange Barthélemy de son côté fait face à une internationale terroriste antisioniste qui sème la mort à grande échelle, elle aussi, à travers l'Europe.
Chacun dans leurs services respectifs, Sanchez et Barthélemy ne savent pas encore que les routes, les étapes, les dates des terroristes et du psychopathe se superposent, coïncident...
Y-a-t-il un lien entre eux ?
Si oui, lequel ?
À vous de suivre les aventures de ces brigades et de leurs personnages... il y en a beaucoup... mais un peu à l'instar d'un James Ellroy, Gilberti ne se perd jamais... pas davantage son lecteur.
C'est d'une grande maîtrise ( un petit bémol concernant Cécile Sanchez dont je vais vous parler ), c'est riche, c'est travaillé, c'est documenté, c'est alerte, haletant, passionnant... bref, 700 pages qui se dévorent.
Mon petit bémol :
à la page 61, la commissaire est âgée de 32 ans.
À la page 120, elle en a 35... sans qu'il ne se soit écoulé plus d'une semaine dans le même espace spatio-temporel.
Par ailleurs, la commissaire qui a fait de brillantissimes études est détentrice d'un master de droit privé, droit pénal, sciences criminelles et droit aux victimes, d'un master en sciences humaines et sociales, spécialité psychologie, psychopathologie, pathologies cliniques et criminologie, d'un DESS dans le même domaine, d'un doctorat en psychologie clinique, d'un certificat universitaire de criminologie obtenu à l'IHEC, quelle a ensuite passé le concours externe de l'École nationale supérieure de la police, l'école des commissaires à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or... le tout en... 9 petites années !!!
Là Ghislain, pour quiconque a pointé le bout de son nez à la fac ou y a (eu) ses enfants, sait que pour réaliser un tel cursus... il faut une bonne quinzaine d'années... au bas mot...
Si j'ajoute qu'à toutes ces performances universitaires, ces concours... il faut ajouter que Cécile travaille depuis cinq ou six ans pour l'État... difficile d'imaginer qu'elle soit âgée de 32 ou 35 ans.
Bon, tu t'es un peu pris les pieds dans la tapisserie, mais ton héroïne mentaliste, ton "Archange" veuf, tiraillé entre son deuil et son attirance pour la jolie commissaire, ton "Serpent" qui nous siffle sur nos têtes et tes terroristes plus vrais que nature... tous nous font passer un super moment de lecture.
Ce n'a pas dû être chose facile que de réaliser l'exploit que tu as réalisé en écrivant ce super bouquin.
Moi, je te dis merci et à très vite !
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