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Citations sur Les Pâques du commissaire Ricciardi (33)

Qu'attends-tu du printemps ?
Que demandes-tu à cette saison qui t'offre, arrachées au parfum de la mer, de nouvelles fleurs et de nouvelles idées ?
Peut-être oublier le froid et l'humidité de l'hiver. Ne serait-ce que cela. Quitter les manteaux gris, les protège-bottines, ranger les parapluies après en avoir ciré la toile une dernière fois. Recouvrir les pantalons de papier journal pour qu'ils ne prennent pas de faux plis.
Ou bien de goûter les fruits nouveaux et retrouver les saveurs attendues comme les membres d'une famille de retour de voyage, un temps oubliés mais toujours familiers.
Que demandes-tu en cadeau au printemps ?
De ne plus côtoyer pendant plusieurs mois les gants épais aux bout des doigts un peu usés, et les bas de laine ornés d'un trou impertinent qui résiste à chaque raccommodage. Et pourquoi pas de redécouvrir un chapeau de paille ou un foulard coloré qui aura résisté aux mites.
Le printemps pourra peut-être t'offrir un nouveau souffle, avec la saveur des feuilles nées dans le bois de Capodimonte, si le vent trouve le bon versant ; ou l'image d'un cocher endormi sur le siège de sa calèche, un sourire vague posé sur sa bouche édentée, perdu derrière un rêve de jeunesse, indifférent aux mouches attirées par l'odeur de son cheval.
Alors, les scugnizzi (1) accrochés en grappe à l'arrière des trams qui remontent la via Medina te sembleront plus joyeux au printemps, lorsqu'ils interpellent lestement les jeunes filles à leur sortie du collège, piazza Dante, leurs livres sagement attachés par une sangle. Et lorsque leurs amoureux serreront les poings et les inviteront à des duels sanguinaires, ils se seront déjà élancés en riant via Toledo, dans leur course journalière vers la mer.
Que demandes-tu au printemps, tandis que tu te laisses aller à de nouvelles espérances jusque-là insoupçonnées, et que tu commences à penser qu'une vie heureuse t'est peut-être réservée ?
Demande au printemps, et peut-être que, dans sa folie, il te donnera satisfaction.

1. Nom donné aux gamins de Naples, orphelins ou abandonnés, qui vivent dans la rue.
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Rosaria était belle, et chaque jour elle devenait encore plus belle. Aucun de ceux qui passaient par les fermes, les commerçants qui venaient acheter les brocolis, les bouchers qui amenaient les cochons à élever, arrivait à la regarder sans tendre la main vers elle. J'avais seize ans et elle quatorze, et je peux pas vous dire combien de fois j'ai retenu mon couteau pour la défendre, de peur de me retrouver en prison. Mais aujourd'hui, j'ai compris qu'une femme aussi belle, elle devrait pas naître dans un endroit comme celui-là. C'est pas sa place. La beauté, commissaire, il faut pouvoir se la permettre.
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Qu'attends tu du printemps? Que demandes tu à cette saison qui t'offre, arrachées au parfum de la mer, de nouvelles fleurs et de nouvelles idées? Peut etre d'oublier le froid et l'humidité de l'hiver. Ne serait ce que cela. Quitter les manteaux gris, les protèges bottines, rangé les parapluies après en avoir ciré la toile une dernière fois.
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La beauté de Rosaria est comme le vin nouveau, quand il fait encore chaud, il vous laisse par terre, assommé, sans que vous vous en soyez aperçu.
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"Les hommes ne savent jamais ce qu'ils veulent, et vous savez pourquoi ? Parce qu'ils pensent que demain, ça sera la fin du monde, et qu'ils ne s'occupent que de ce qui se passe aujourd'hui. C'est nous, les femmes, qui voyons clair comme de l'eau de roche ce qui arrivera demain, et qui devons les prendre en charge. Et petit à petit...
_ ...et petit à petit, continua Enrica, nous devons les amener à faire ce que nous voulons, en leur faisant croire que la décision vient d'eux.
Rosa battit des mains.
_C'est tout à fait ça, bravo ma fille !"
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C'est en cela que consistait sa malédiction : l'impossibilité de se renfermer dans ce cocon d'égoïsme que tous recevaient à la naissance en cadeau de bienvenue. Tous, sauf lui.
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Mais maintenant qu’elles touchaient au but, les dames de la maison Maione allaient se mesurer aux épreuves plus sérieuses et absorbantes de la cuisine napolitaine : le casatiello [tourte paysanne en forme de couronne dont la farce est composée de salami napolitain, de fromage (pecorino et provolone) et d’oeufs] et la pastiera [La pastiera aussi est une institution napolitaine. On la prépare avec du blé cuit, de la ricotta, des œufs, des fruits confits, de la fleur d’oranger. Elle est le dessert traditionnel de Pâques.] . Lucia comptait initier les deux fillettes aux secretx les plus intimes et les mieux gardés de la famille, ceux qu’elles mettraient en œuvre plus tard afin que leurs hommes les regardent avec reconnaissance et béatitude à toutes les Pâques de leur vie.

Mais avant il y avait le Jeudi saint, le jour de la promenade familiale et de la visite des sépulcres, le jour durant lequel on se souvenait du dernier repas du Seigneur. La tradition gastronomique imposait, au nom de cette commémoration, la zuppa marinara, la soupe de poissons, première annonce du repas pascal. (p. 198)
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La souffrance des autres devenait la sienne. C'est en cela que consistait sa malédiction : l'impossibilité de se renfermer dans ce cocon d'égoïsme que tous recevaient à la naissance en cadeau de bienvenue. Tous, sauf lui.
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Combien de temps faudrait-il attendre encore. Et, surtout comment cela allait-il se terminer?
Il n'y avait qu'à attendre.
Seulement attendre.

Dehors, Pâques faisait une entrée silencieuse dans le printemps. (P.297)
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Qui est venu ici le dernier? demanda Ricciardi au fantôme qu'il sentait présent dans la chambre. Pourquoi, maintenant que tu as décidé de m'empoisonner l'existence comme les dizaines de morts que je croise dans la rue, ne me dis-tu pas qui a décidé de te mettre dans cet état? (P.94)
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