Citations sur Bêtes de sexe : La diversité amoureuse des humains et aut.. (14)
Sans chercher à définir avec exactitude des termes parfois complexes, disons une chose très simple : tous les goûts, toutes les moeurs sont dans la nature ; du poisson qui change de sexe à l'oiseau homo, en passant par les genres intermédiaires, ni masculin ni féminin. La nature n'a que faire de nos principes moralisateurs, et nous montre un joyeux éventail des possibilités amoureuses.
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L'avantage de la reproduction sexuée joue sur le long terme, à l'échelle des populations et non de chaque individu. La sexualité est ce qui prolonge l'espèce et la rend pérenne.
Sans chercher à définir avec exactitude des termes parfois complexes, disons une chose très simple : tous les goûts, toutes les mœurs sont dans la nature ; du poisson qui change de sexe à l'oiseau homo, en passant par les genres intermédiaires, ni masculin ni féminin. La nature n'a que faire de nos principes moralisateurs, et nous montre un joyeux éventail des possibilités amoureuses.
Il faut croire que l'aventure du sexe a des avantages, car elle s'est largement répandue dans le monde vivant, y compris chez les végétaux. D'ailleurs nous en sommes toujours là et, en bons eucaryotes, les humains ne sont pas plus originaux que les tulipes, les mouches ou les baleines. En tout, 95 % des espèces actuelles se reproduisent grâce à la sexualité !
Les crustacés communiquent beaucoup par signaux chimiques, notamment via le liquide que femelles et mâles expulsent par des orifices qu'ils ont autour des appendices oculaires ou sur les antennes : ils draguent en faisant pipi par les yeux !
Les mâles de nombreux insectes s'assurent une paternité en restant longtemps accrochés à la femelle qu'ils ont fécondée. Ainsi font les libellules. Une fois l'accouplement en forme de cœur achevé, les mâles de certaines espèces restent arrimés jusqu'au moment de la ponte, ce qui leur évite toute rivalité.
La femelle d'un coléoptère (Nicrophorus vespolloides) oblige le mâle qu'elle a choisi à rester avec elle en le castrant chimiquement : elle le mord et lui propulse un gaz qui lui coupe l'envie d'aller draguer ailleurs. Des femelles moustiques du genre Heleidae font le contraire : c'est le mâle qu'elles éliminent pour n'en garder que la partie reproductrice.
Au final, qu'elle ait été consentante ou non pour un coït, c'est la femelle qui détermine qui sera le géniteur de sa descendance. Une telle sélection des gamètes mâles a été découverte chez un grand nombre d'espèces, y compris chez nos mésanges infidèles, dans les organes desquelles une intense compétition entre différents spermes s'opère.
"Pour l'essentiel de notre vie, [...] nous ne différons pas tellement des poissons, beaucoup moins des rats et presque pas des grands singes. Les seuls différences entre la douleur, le plaisir et le stress chez ces animaux et chez nous, c'est de posséder les mots pour le dire."
André LANGANEY
Une équipe de chercheurs israéliens a déterminé le moment de jouissance chez les mâles de mouches drosophiles (Drosophila bifurca) : elle arrive précisément au moment de l'éjaculation. Hélas, à notre connaissance, il n'y a pas encore eu d'étude sur les drosophiles femelles.