Je dois avouer avoir commencé Ultralazer une première fois... Et l'avoir délaissé un petit temps, à cause d'occupations et lectures personnelles, mais aussi parce que le début ne m'avait pas assez captivé pour me tenir en haleine. Pourtant, j'ai bel et bien mis 4/5 à la BD...C'est parce que, devant la lire dans le cadre de Masse Critique et surtout charmé par les dessins, je me suis replongé dedans... Jusqu'à la dévorer !
Ultralazer souffre selon moi de quelques défauts, à commencer par un scénario inégal. Certaines parties s'enchaînent à toute vitesse, profitant d'un rythme soutenu, d'un enchaînement de rebondissement passionnant... presque trop rapides. Quelques ellipses ou raccourcis m'ont semblé, parfois, saccader l'intrigue. À l'inverse, le début m'a semblé un peu long, en tout cas difficile. En voulant faire une entrée in media res dans l'histoire, l'auteur complique un peu la découverte des personnages et de leurs particularités. de plus, certains éléments de cet univers sont par contre présentés de façon un peu trop descriptive et explicative.
Néanmoins, je me suis quand même laissé embarquer par cette aventure qui est tout bonnement palpitante. Les personnages cartoonesques sont très drôles et dynamisent l'histoire tout en la rendant plus légère. Bien que s'adressant à la jeunesse avec un traitement coloré et amusant, cette intrigue effleure en effet des thématiques assez denses : les conflits de territoire, la perte de l'autre, la dévotion pour une cause et une mission auxquelles on croit... On a presque envie parfois que les auteurs aillent plus loin dans ces thèmes et proposent une vision plus forte de l'univers qu'ils construisent. On ne comprend pas exactement qui sont ces méchants qui débarquent soudainement, par exemple. Mais ce n'est qu'un premier tome, je suppose que la suite nous permettra d'explorer plus encore ce monde qui est d'ailleurs cartographié sur les pages de garde du livre !
Les dessins, enfin, car je me suis gardé le meilleur pour la fin de cette critique (qui semble hasardeuse mais ne l'est pas tout à fait !), sont un bonheur pour les yeux. C'est, à dire vrai, une des raisons pour lesquelles je voulais lire cette BD. Je connaissais le dessinateur des décors,
Yvan Duque, pour son très bel album publié chez
Thierry Magnier, et avais hâte de le découvrir dans ce nouveau genre. Et c'est une réussite. Son trait épais, bariolé et apaisant nous immerge intensément dans un univers qui en devient particulièrement chaleureux. Il retranscrit qui plus est astucieusement les différentes aventures ou contrées que traversent les personnages avec des ambiances colorées différentes mais toujours agréables. le trait de
Maxence Henry qui croque pour sa part les personnages, se marie très bien avec ce premier illustrateur en proposant des personnages, comme je l'écrivais plus haut, expressifs, amusants et plein de vie.
Vous l'aurez compris : si l'histoire et le scénario de cette bande dessinée ne m'ont pas totalement convaincu, cela reste une lecture passionnante et surtout superbement colorée. J'ai finalement très envie de lire la suite de cette aventure qui ne manque pas de surprises...