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Critique de SamDLit


" Il y a ces lames de fond qu'on n'a pas vu venir, qui enflent et viennent vous engloutir quand vous avez le dos tourné. "


- à l' image d'un accident ou d'une lecture, hasards (?) percutants -


Vingt ans séparent l'écriture de Vivre vite et l'accident de moto qui a tué Claude, compagnon de l'auteure, père de Théo


Refaire le chemin à l'envers,
Retourner à l'avant accident,
Aux temps insouciants,
Ajouter des --- Et Si et si et si ?
Vaines tentatives d'explication
Trop tard pour conjurer le sort;
Peut-être faire exister Claude encore
encore un peu, avant de le laisser partir.


Vingt ans déjà,
Vingt ans seulement.


Une porte se (re)ferme.

Celle d'une époque, d'une tranche de vie, d'une quête et d'une maison.


Brigitte abdique aux désirs béton des promoteurs et vend la maison devenue symbole du fil la reliant à Claude.
'Après de longues hésitations: "Should I stay or Should I go" ? comme la musique qu'il écoutait à s'en faire péter les tympans
Si Claude n'a jamais eu le temps d'y vivre, il en a hanté longtemps chaque pièce, chaque instant, chaque pensée, telle une obsession:
Trouver une raison, un coupable à sa mort absurde


Lyon. 22 juin 1999. Un homme se hâte pour aller chercher son fils.
Lyon, 22 juin 1999, 16h25. Sur la route, une moto dérape.
Lyon, 22 juin 1999, 21h30. "Nous n'avons rien pu faire"
- Claude, un sac plastique et un perfecto déchiré -


Vivre vite fait voyager sur la trame d'un film personnel rembobiné 1001 fois à coups d'interrogations, de doutes, d'hypothèses au fil de 23 chapitres courts commençant tous par: (Et) Si --- ? Ils renvoient à l'histoire intime, familiale et amicale de Brigitte, Claude et Théo, avant. Avant l'accident. Sur quelques heures, quelques jours ou plus loin en arrière.


Tout se mélange: "La maison, les clés, le garage, ma mère, mon frère, le Japon, Tadao Baba, la semaine de vacances, Hélène, mon service de presse --- ça commence à faire un sacré bordel"


Le ton employé par l'auteure est suffisamment pudique que pour sonner juste et faire résonner en nous ces questions, même si les 'histoires de chacun sont différentes', - et Si ?!? -, que nous sommes certainement nombreux à nous être posées (j'en fais partie)


Vivre vite touche, remue par les émotions suscitées - ressuscitées, en même temps qu'il se fait témoin, clin d'oeil, avec l'impression de feuilleter un album-photos ou de ressortir de son bac un vinyle (redevenu à la mode, les temps changent)


Par ses références: musicales (quel plaisir à l'écoute, que ce soit Dominique A, les Sex Pistols ou The Clash), sociales (volonté de sortir des banlieues, d'accéder à la propriété, à un certain confort), sociétales (évolution/diktat des rôles féminins/masculins, cool attitude, équilibre professionnel/familial), même le King, Stephen, y fait une courte apparition ,Brigitte Giraud rappelle ici toute une époque, "ante" smartphone, réseaux, internet: celle des années 80, 90 --- celle d'avant la fin du monde, enfin, la fin du XXe S (Paco, son talent et ses prédictions) --- jusqu'à l'Eclipse (ah ces fameuses lunettes) ---


Vingt ans se sont écoulés.
Quitter la maison, c'est aussi te laisser filer.
'Après ce si long voyage


Une lecture qui m'a rappelé la vague de nostalgie et les émotions ressenties avec le Petit Frère, au rayon BD
" Autoroute, vacanciers, remorques, bateaux à moteur, couples, enfants, la vie qui coule comme d'un robinet d'eau tiède. ---- La vie des autres "


Première rencontre avec l'auteure qui nous ouvre la porte de leur "maison" (Lyon, le monde des motards,..) comme pour mieux la refermer, apaisée.


et rend un très bel hommage à Claude,
à leur histoire,
à leur amour,


comme un aurevoir
un dernier regard
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