AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les dames de nage (246)

Toi aussi, tu as les yeux bleus, me dit-elle avec un adorable sourire. Elle aimait les yeux bleus et les petits marins. Elle n’avait pas décliné d’identité et avait suivi le Français dans une rue sombre où il l’avait embrassée, de longs baisers dont elle n’avait jamais oublié le goût. Elle avait vite trouvé comment défaire le pont du pantalon et il avait joui dans sa bouche, ce qu’elle n’acceptait jamais. Elle avait même gardé le sperme longtemps avant de l’avaler. Elle avait trouvé ça bon, et lui aussi. Il avait essayé de la prendre un peu plus tard dans une rue qui puait le rance, le poisson séché et la pisse. Elle avait refusé et voulait une vraie chambre.
Commenter  J’apprécie          104
J'étais prisonnier, pieds et poings liés, dans un taxi parisien piloté par un Sénégalais en exil, à six heures du soir en hiver. Le périphérique, comme un long serpent, poussait des cris avec des lueurs tueuses, jaunes et mouillées, et les motos folles sillonnaient comme des hors-bord entre les carcasses luisantes. Les couleurs se nouaient, s'étiraient jusqu'à la rupture avec des morves rouges sous les ponts de fer et le béton incendié. Je voyais des visages blêmes se morceler en cristaux derrière les pare-brise.
Commenter  J’apprécie          100
Le véritable amour est libre, c'est aujourd'hui, sans lui, que je suis prisonnière.
Commenter  J’apprécie          90
Les grands ne savent pas la place qu'il y a dans le coeur des enfants. Lui, le fils d'hier, en avait gardé une grande pour son père qui n'avait jamais su comment y entrer. Il avait pourtant rêvé de s'y mettre, comme lui aujourd'hui. Ce qu'il ne savait, pas c'est qu'il y était déjà. C'est ça l'ignorance. Il manque le geste et le dire. L'amour, ça doit se lire tout de suite. Ce n'est pas une partie de cache-cache.
Commenter  J’apprécie          82
Si tu attrapes un beau bonheur, un papillon rare, sans l’abîmer, si tu le prends dans ta paume et que tu la refermes pour l’emprisonner, il ne reste que de la poussière de bonheur sur les doigts, si tu le piques sur un bois il meurt.
Commenter  J’apprécie          80
« Je l'ai aimée comme un enfant, comme un homme, comme je n'ai jamais plus aimé. Son corps était parfait et elle était ma lumière. Elle avait un grand cou pour poser des baisers et des cheveux blonds, doux, dans lesquels parfois, quand elle voulait bien, je cachais mon visage. Ses yeux me donnaient des frissons. Elle ne marchait pas, elle dansait. Un ange avec des seins comme des oiseaux. Je me suis barbouillé d'elle, insatiable »
Commenter  J’apprécie          80
Ce qu'on écrit est déjà écrit. Nous sommes des chairs fermées, crispées sur nos amours, nos souffrances, nous écrivons à l'enfant que nous sommes, qui crie dans le noir et à qui personne ne répond. Il faudrait devenir perméable. Le don est la source même de l'infini, une houle de tendresse dans l'éternité.
Commenter  J’apprécie          70
« Mon amour est sauvage, multiple. Il est cette odeur délicieuse de l’attente, ce sanglot étonné, cette caresse chaude, cette silhouette au bord du fleuve. Il est ce vent insoumis, cette profondeur marine, une algue au plus fort du courant. Il n’a pas de nom, il est femme au large du quotidien, femme offerte et libre. Je l’ai vu en Orient derrière une lune de papier huilé, dans ce jardin clos où meurent les tourterelles, sur ce banc, où j’attends. Tout ceci jusqu’à Maïmouna, pour le pire »
Commenter  J’apprécie          70
Elle avait de belles mains souples et fines qui dessinaient l'espace autour d'elle.
Commenter  J’apprécie          60
Attraper le bonheur, c’est vouloir retenir un papillon dans sa main ou le prendre avec un filet. Tu précipites le filet sur lui et il s’abîme, c’est un bonheur gâché.

Si c’est un bonheur agile, on ne ne peut le faire prisonnier et l’on court sans fin, c’est une agitation inutile, le bonheur est parti.

Parfois il se laisse prendre sans dommage, il ne s’est pas débattu et il reste bien sage, un peu frileux sous le filet. C’est un bonheur fragile, fatigué, malade peut-être.

Si tu attrapes un beau bonheur, un papillon rare, sans l’abîmer, si tu le prends dans ta paume et que tu la refermes pour l’emprisonner, il ne reste que de la poussière de bonheur sur les doigts, si tu le piques sur un bois il meurt.

Il faut être comme l’arbre à papillons, prêt à accueillir le bonheur, et tu verras, il viendra sur ton épaule.
Commenter  J’apprécie          60






    Lecteurs (448) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1726 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}