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sur 276 notes
Quelle poésie nous berce de la 1ère ligne à l'épilogue ! Ce livre se vit de l'intérieur d'Héléna, il rend hommage à sa beauté intérieure, à la beauté de son esprit.
La vie ne lui épargnera rien, mais cette force en fait une femme très atypique en son siècle, peut être en avance. Aucun temps mort ne perturbe le déroulé de sa vie par l'auteure.
Une vraie belle découverte.
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Il est rarement bon pour une jeune femme sensible de vivre dans l'ombre d'un grand homme et l'amour admiratif que l'on peut porter à un véritable génie est rarement synonyme de bonheur paisible.
Guinèvre Glasfurd a choisi de situer son premier roman dans les Provinces Unies du Siècle d'Or, dans cette Hollande réformée , industrieuse et ouverte aux idées nouvelles.
C'est chez le libraire anglais Sergeant que tout commence...Sa servante Héléna est une jeune femme avide d'apprendre qui maîtrise les rudiments de l'écriture et de la lecture et qui, au contact des intellectuels qu'elle rencontre chez son maître, rêve de s'instruire et déploie des ruses de sioux pour pouvoir s'exercer à l'écriture et au dessin.
Quand arrive pour un séjour prolongé à Amsterdam, le célèbre Descartes, précédé par sa réputation sulfureuse, Héléna s'applique à servir de son mieux celui qu'elle ne cessera jamais d'appeler "Le Monsieur".
Bien entendu, la jeune fille est rapidement séduite et devra quitter la ville pour dissimuler aux yeux de tous le fruit de cette liaison, la petite Françine.
Tout sépare le couple, statut social, religion, culture et pourtant Descartes est loin de se comporter comme bon nombre d'hommes de son temps qui ne se préoccupent guère d'avoir "engrossé" une servante. Il n'abandonnera ni Hélèna, ni leur enfant mais devra composer avec des règles sociales rigides et avec la volonté constante de préserver sa réputation et de faire passer son oeuvre au premier plan.
Héléna restera à tout jamais la servante, mais cela ne l'empêchera pas de lutter pour obtenir une reconnaissance sociale. Malgré la pudeur et la retenue qui caractérisent son récit, on perçoit les déchirements intimes et les émois de son coeur.
Guinèvre Glasfurd nous offre une immersion dans une époque historique donnée avec des descriptions précises tant de l'activité portuaire à Amsterdam que des aléas de la vie littéraire et du monde de l'édition et elle a parfaitement su éviter tous les anachronismes .
De Descartes lui-même, on apprend par contre peu de choses, si ce n'est son intérêt passionné pour la dissection animale. Pour une fois, ce n'est pas "le grand homme" qui est le sujet du livre et le lecteur devra ressortir son exemplaire écorné du Discours de la Méthode, datant de ses lointaines et chères études, pour se remettre en mémoire les grands thèmes de l'oeuvre qui ne sont que superficiellement évoquées dans le roman.
D'un fait historique avéré, le séjour de Descartes au Pays Bas au cours duquel il a eu un enfant d'une servante, l'auteur a tiré une fiction intelligente et parfaitement crédible.
Un très beau premier roman.
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Je ne suis pas passionnée d'histoire ni de philosophie, j'ai donc commencé ce livre sans connaître Descartes , hormis mes quelques souvenirs bien flous de mon année de terminale.

C'est Helena qui nous raconte l'histoire d'une partie de sa vie (de 1635 à 1640). Servante à Amsterdam et habituée aux basses besognes , elle voit sa vie changer lorsque René Descartes et son cocher arrivent pour passer quelque temps chez son employeur. Passionnée de lettres, elle a réussi avec peu de moyens ( difficile d'obtenir livre, papier , encre et plume ) à apprendre à lire et à écrire. Une femme de sa condition n'est pas sensée être instruite, cela étant réservé aux hommes. Grâce à cela, René Descartes lui accorde un peu d'attention, elle qui est toujours transparente aux yeux des personnes qu'elle croise, leurs corps se frôlent , se rapprochent , leur liaison doit rester secrète , différence de religion, d'âge et de conditions ne favorisent pas leur amour.

Descartes est un personnage torturé , préoccupé par ses écrits, notamment "le discours de la méthode" et d'humeur assez changeante. Il peut s'enfermer des heures, des jours entiers dans sa chambre sans toucher à ses repas mais ayant toujours pour Helena des moments de tendresse , et toujours avide de moments d'intimité.

Helena découvre son corps, ce que sont les plaisirs de la chair, les règles , la grossesse , la maternité et garde un amour inconditionnel pour les lettres et l'écriture , ce sera l'essentiel de sa vie .Elle nous fait aussi partager son travail de servante, ses tâches, ses sorties au marché où elle trouve des moments de complicité auprès de Betje , la servante des voisins.

L'amour entre ces deux personnages est présent , sans euphorie, mais empli de respect l'un envers l'autre.

Je me suis plongée dans ce livre avec un réel plaisir dès les premières pages , j'ai voyagé au travers de la Hollande et j'ai beaucoup apprécié le style d'écriture de l'auteur. Ce roman est considéré comme étant dans la lignée de "la jeune fille à la perle" de Tracy Chevalier et du "miniaturiste" de Jessie Burton.
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Merci à Préludes !
XVIIème siècle. Helena est une jeune femme, arrivant à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais. Amoureuse des mots, elle a appris à lire et à écrire seule, ce qui lui permet de combler une partie de sa soif de découvertes et de connaissances.
Cette volonté de savoir va attirer l'attention du philosophe René Descartes, et ils vont commencer une liaison. Une liaison qui a le potentiel d'éclater et de les éclabousser tous les deux : lui est catholique, elle est protestante ; il est philosophe, elle est une servante ; mais surtout les femmes n'ont aucun droit, les penseurs sont souvent punis. Leur liaison pourrait les détruire tous les deux, mais cette histoire d'amour apporte également beaucoup de bonheur et de découverte.
Les mots entre mes mains dresse le portrait d'une femme en avance sur son temps, une histoire d'amour bouleversante, et de liberté. Lorsque nous faisons connaissance d'Helena au début de l'histoire, nous nous concentrons essentiellement sur son travail auprès d'un vieux librairie, sur son apprentissage de l'écriture et sur ses inquiétudes concernant son frère parti pour les Indes. Au début, elle ne verra Descartes que comme un homme vivant depuis peu chez son patron mais, peu à peu, en se retrouvant seule avec lui, l'intérêt va naître. Elle apprend à le connaitre, à suivre son processus d'écriture, ses questionnements, la découverte du monde... Cet intérêt « scientifique » va se transformer en amitié, puis en amour.
Avec Les mots entre mes mains, Guinevere Glasfurd nous décrit une période historique qui se révèle encore trop méconnue mais tellement passionnante !
(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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L'histoire se passe au 17ème siècle, où l'on ne badine pas avec les relations dites honteuses, entre hommes du monde et servantes par exemple. Les femmes ne sont pas sujettes à être instruites, sauf a minima. Et pourtant, Helena, enfant, toute seule apprendra à lire et écrire laborieusement. Sa destinée d'être servante, ne lui procurera que peu d'occasion de pouvoir en trouver un intérêt quelconque mais elle persévèrera dans l'ombre, trouvant des astuces pour écrire sans avoir à sa disposition ni encre ni papier.
Mais c'est sans compter avec sa rencontre avec le Monsieur, ce français qui vient vivre quelques temps chez le libraire pour qui elle travaille. Entre eux, une compréhension petit à petit se tisse,

René Descartes vit sous la plume de l'auteur, à la fois grand penseur avec toutes les difficultés pour lui de faire évoluer les dogmes en place, et à la fois si humain mais décalé de la vie de tous les jours. Sa passion avec Héléna l'affectera, le déstabilisera, mais jamais ne l'abandonnera.

Héléna se hisse petit à petit vers une certaine indépendance, elle gagne en maturité sans jamais renier ses convictions. Les mots sont pour elle presque vivant, elle aime les prononcer, en savourer la saveur sous sa langue, elle aime les écrire, les voir prendre forme dans sa main puis sur le papier. Les mots lui permettront de gagner en compréhension des choses qui l'entourent, d'analyser les choses courantes de la vie.

Quelle poésie nous berce de la 1ère ligne à l'épilogue ! Ce livre se vit de l'intérieur d'Héléna, il rend hommage à sa beauté intérieure, à la beauté de son esprit. La vie ne lui épargnera rien, mais cette force dont le Monsieur est instigateur en fait une femme très atypique en son siècle, peut être en avance. Aucun temps mort ne perturbe le déroulé de sa vie par l'auteure.

Une oeuvre magistrale pour moi, un ressenti comme je n'en avais plu eu depuis longtemps à la lecture d'un roman.
Bravo Madame Glasfurd, vous m'avait comblé au-delà de ce qu'un livre lambda aurait pu faire.

J'ai redécouvert Descartes sous un jour moins rigoureux, pesant, tel mon souvenir d'adolescente. Je vais relire « le discours de la méthode » ainsi que les « Essais » puis je reprendrai « Méditations Métaphysiques » et les redécouvrir sous un autre jour
Lien : http://saginlibrio.over-blog..
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J'adore l'histoire, apprendre toujours un peu plus sur ce qui est s'est autrefois passé et qui m'est inconnue. La découverte de personnage historique est toujours aussi passionnante.
Quand j'ai regardé le programme de la rentrée littéraire, j'ai tout de suite remarqué « Les Mots entre mes mains » de Guinevere Glasfurd. Je remercie les éditions Préludes et Netgalley pour ce service presse numérique.

Pourquoi les chroniques les plus difficiles à écrire concernent les romans qui nous ont fait passer durant quelques heures par tant d'émotions.

René Descartes est un philosophe français que je ne connais pas à part le si peu de choses que j'ai apprises de sa méthode pour le bac. C'est donc avec un esprit vierge de toute connaissance que je me suis lancée dans la lecture de ce roman historique.

Helena est forcée par sa mère de quitter sa ville natale, et son foyer pour assurer sa subsistance en tant que servante. Elle trouve une place chez un libraire qui souhaiterait vendre un livre à tous les habitants d'Amsterdam. En 1634, Descartes séjourne chez le libraire et fait la connaissance d'Helena, une femme de basse extraction qui a soif de connaissance.
Descartes est un homme solitaire qui remet tout en question et ne prend rien pour acquis. Helena est pour lui un mystère qui ne demande qu'à être élucidé. Entre les deux personnages naît de la curiosité. Ils vont s'étudier, progressivement se faire confiance avant que les sentiments s'épanouissent entre eux.

Descartes étudie Helena comme il le ferait pour n'importe quelle expérience. Il sait pourquoi les hirondelles volent à basse altitude avant la pluie. de la même façon, il veut savoir si les femmes sont douées d'intelligence et si on peut leur apprendre à raisonner.

Guinevere Glasfurd nous livre les mémoires d'Helena. En nous privant des pensées de Descartes, elle rend ce personnage mystérieux, difficile à cerner. Cet homme peut passer tour à tour amoureux ou sans sentiment. Mais, il est avant tout investi d'une mission presque divine que seul Helena et son fidèle serviteur arrivent à comprendre.

Helena est une jeune femme en avance sur son temps. Elle n'est certainement pas née dans le bon siècle. Elle trouve d'ailleurs les hommes égoïstes, car ils veulent garder le savoir pour eux seuls. C'est pour cette raison qu'elle souhaite que sa fille, Francine, ait une éducation.

La romance entre Helena et Descartes est loin d'être idyllique. Je n'ai pas eu l'impression que Guinevere Glasfurd romançait leur relation pour faire plaisir au lecteur. Elle a réussi à dépeindre avec justesse ce que devait être le quotidien d'une servante, cantonnée à ce rôle, alors même qu'elle entretenait une relation avec un savant aristocrate. Helena et Descartes subissent le carcan de la société, de la religion, et du rôle qui leur a été attribué par la simple naissance.

L'auteure m'a fait voyager en Hollande, un pays que je ne connais pas, mais que j'aimerais désormais découvrir au travers des nombreux ponts d'Amsterdam.
Guinevere Glasfurd a soupesé chaque mot pour délivrer la juste émotion tout au long du récit.

Les Mots entre mes mains sort en librairie le 24 août – c'est-à-dire aujourd'hui – et je vous recommande chaudement de vous laisser tenter par l'histoire, loin d'être banale, de Descartes et Helena.
Lien : https://darcybooks.wordpress..
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Une très belle découverte, je ne connaissais pas cette histoire d'amour entre Descartes et une servante à Amsterdam. J'ai trouvé cette histoire très belle, très bien racontée. L'auteure a une très belle plume. C'est un livre à découvrir.
Lien : https://lasorcieredesmots.wo..
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Je vous présente le tout premier livre lu pour la rentrée littéraire 2016 qui bat son plein depuis plusieurs jours déjà. Ce roman historique est une belle surprise. le lecteur découvre l'histoire d'Héléna, une jeune hollandaise, qui va voir sa vie complétement bouleversée par sa rencontre avec un homme hors du commun en la personne de René Descartes. L'auteur brode son roman à partir de faits avérés. En fin d'ouvrage, elle explique qu'il reste aujourd'hui peu de trace de cette histoire d'amour. La part de fiction est donc assez importante. Nous suivons le destin parfois heureux et parfois tragique de notre héroïne a travers la Hollande. le contexte des Pays-Bas du XVIIe siècle est d'ailleurs passionnant et très bien retranscrit.

On sent tout l'amour que René Descartes porte à Héléna et à leur fille, Francine. Malheureusement, cette histoire est assez vite contrariée car le philosophe français semble poursuivi pour ces idées avant-gardistes et révolutionnaires. Ceci est sous-entendu tout le long du roman car nous avons uniquement le point de vue d'Héléna. Cette dernière reste dans le flou concernant les conséquences des travaux de son amant. le long chemin de notre héroïne vers l'alphabétisation nous est aussi raconté. Il lui ouvre des horizons inespérés vu sa condition de femme et son extraction sociale. Je regrette seulement que Guinevere Glasfurd n'ait pas toujours su me rendre proche d'Héléna. Elle parait assez méfiante ce qui empêche parfois de la comprendre tout à fait.

Il s'agit d'un roman historique intéressant avec lequel j'ai beaucoup appris sur les Pays-Bas du XVIIe siècle et sur René Descartes. J'ai parfois eu quelques difficultés à rester proche d'Héléna. Cependant, pour un premier roman, je dois bien avouer que Guinevere Glasfurd s'en sort très très bien.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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En partant d'un événement et d'une rencontre réels dans la vie de Descartes, Guinevera Glasfurd lève le voile sur un coin de sa vie personnelle en s'intéressant à celle qui fut pendant de nombreuses années sa maîtresse et lui donna au moins un enfant, si l'on en croit ce roman. Et pour ma part, j'ai tendance à le croire, même s'il est tout à fait probable que Guinevera Glasfurd, qui signe ici son premier roman, se soit amusée à broder sur la réalité pour créer un roman autour de cette relation difficile à qualifier.

Avec une plume délicate qui semble prise par Helena, Guinevera Glasfurd prend le temps de raconter les émotions, les sentiments, de peindre un décor et une ambiance à la manière des peintres flamands de l'époque. Rien n'est violent ni pressé, tout est maîtrisé, et le lecteur se promène dans le temps aux côté d'Helena et de Descartes. le roman est aussi l'occasion de découvrir ce dernier, personnage essentiel mais secondaire en termes de présence, ainsi que ses théories et les difficultés qu'il put rencontrer dans un monde qui se révolutionnait peu à peu.

Avec beaucoup de sensibilité, Les mots entre mes mains offre une découverte historique des plus intéressante pour qui aime conjuguer qualité littéraire, accessibilité du style et Histoire.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Je dois avouer que le sujet m'attirait : un roman historique inspirée de la vie d'un philosophe français avait tout pour me plaire. Pourtant, je suis restée un peu extérieure à ce roman, que j'ai eu l'impression de découvrir par le petit bout de la lorgnette. Nous avons beau découvrir la vie quotidienne d'Helena, servante de M. Sergeant, libraire anglais en Hollande de son état, puis de Monsieur, son hôte français (Descartes), nous découvrons surtout ce qu'est être une domestique en même temps qu'Helena, qui n'était pas préparée à cette vie. Tâches (très) ingrates, mépris de tous, parce que servante, parce que femme, isolement, éloignement des siens, Helena ne vaut guère mieux, aux yeux de ses employeurs, qu'un objet qu'on se prête, et qui n'a guère de valeurs en lui-même.
Il faut attendre le tiers du roman pour que, dans cet univers feutré et meurtri, la vie d'Helena change – un peu. L'a rencontre de deux solitudes, de deux incompris, dirai-je, si le terme ne sonnait pas si moderne, si peu philosophique se noue en histoire d'amour. La lutte pour savoir (un peu) d'un côté, la lutte pour développer le savoir (de l'autre). Et les instants d'apaisement, de plénitude sont rares, très rares, en un temps où la quête du savoir pouvait mener à la prison ou à la mort.
Les mots entre mes mains (le titre est particulièrement évocateur) montre une époque dont on n'a plus vraiment conscience, à une époque où savoir lire, écrire est une évidence, où l'accès au savoir est extrêmement facile – du moins en France. Un roman pour nous rappeler que tout n'a pas toujours été aussi simple, et que les auteurs que l'on étudie aisément aujourd'hui ont dû se battre uniquement pour pouvoir écrire.
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