Cléopâtre, la reine fatale, tome 1

Un seul endroit convient à cette chose,: la poubelle.
Dès la couverture, la couleur est affichée: Cléopâtre VII Philopator y est représentée comme une hétaïre lascive, presque "plein air" pour reprendre la formule du regretté Coluche... Comment peut-on imaginer une reine d'Egypte en particulier, et plus généralement une femme de pouvoir, à moitié à poil sur son trône, sauf à être un dessinateur libidineux et méprisant toute vérité historique, voire méprisant les femmes, tout simplement? Mais il est vrai que le sexe a toujours fait vendre...
Poursuivons sur les grossières erreurs de représentation.
Le Sénat de Rome n'était pas l'Assemblée nationale française! Les sénateurs n'étaient pas assis dans un hémicycle mais, par ordre protocolaire, sur des rangées de bancs qui se faisaient face le long des murs de la Curie. S'il faut vraiment se raccrocher à une image contemporaine, alors pensons à la Chambre des Communes de Westminster pour avoir une idée.
Pourquoi faut-il toujours que les sénateurs romains soient bouffis et adipeux? La malbouffe n'avait pas été encore inventée! L'un des sénateurs s'inquiète de l'état du Colisée. Pas de chance pour lui, l'amphithéâtre ne sera construit que plus d'un siècle plus tard, par Vespasien dont le fils et successeur Titus présidera à l'inauguration...
S'il est attesté que la reine d'Egypte a séjourné à Rome, elle n'a jamais rencontré Cicéron. Vantard et souvent vain, ce dernier n'aurait pas manqué de s'en glorifier dans sa volumineuse correspondance.
Enfin, Octave n'était pas à Rome lors des fatales ides de mars de l'an -44. Il était de l'autre côté de l'Adriatique où les légions se préparaient à l'exécution de l'ultime dessein du dictateur perpétuel, l'invasion de l'empire parthe.
Poubelle! Cléopâtre, femme de tête éminemment cultivée, ne mérite pas un tel traitement.