Qu'ils écoutent par eux-même, maintenant. Qu'ils écoutent parler le monde.
En réalité, ils réduisaient les âmes en poudre et les vies en poussière.
p.347.
Je n’ai pas lu la Bible. Elle a été écrite pour ceux qui n’ont pas la foi. Pour les convaincre. Si tu es véritablement croyant, tu te fiches un peu de tous ces contes.
p.277.
Il trouverait aussi sans doute une illusion où se bercer quant à Homère, ce vieillard incongru, ce scribouillard illettré. Tout le monde mentait à propos des remords et des cas de conscience : la psyché humaine est puissante, elle est capable de tout assimiler. Les grands accomplissements excusaient toutes les bassesses.
Moscou était une femme morte portant dans ses entrailles pétrifiées des enfants encore vivants qui demandaient à naître en pleurant.
On passe tous des compromis avec soi-même. Les gens me surprennent rarement, stalker. Les rouages sont les mêmes dans toutes les caboches : le désir d’une vie meilleure, la peur, la culpabilité. Il n’y a rien d’autre chez l’humain. Il faut tenter les hommes avides, culpabiliser ceux qui n’ont peur de rien et effrayer ceux qui n’ont pas de conscience.
Est-ce que tu veux vivre ou crever?
S’il y a des réponses toutes faites aux questions, ça veut dire que quelqu’un les a préparées pour toi !
p.434-5.
- Et tu ne t’es jamais demandé pourquoi je t’avais suivi jusqu’à VDNKh ? Tu ne t’es jamais demandé ce que je t’avais trouvé ? L’Ordre tout entier, cette meute de chiens, était sur mes talons à me renifler la croupe et à baver. Y compris ton Hunter, d’ailleurs ! Alors pourquoi toi ?
- Si, je me le suis demandé.
- Peut-être que je ne voulais pas d’un héros, moi ! Je n’avais pas besoin d’un psychopathe de mari qui tranche des têtes au couteau et qui ne cille pas quand gicle le sang ! Je n’en voulais pas ! Je ne voulais pas d’un mari qui ressemble à mon père ! Compris ? Je voulais un homme bon, gentil, normal ! Un être humain ! Quelqu’un comme toi. Comme celui que tu étais. Quelqu’un qui essayait de toutes ses forces de ne tuer personne. Et je voulais des enfants de lui, des enfants qui lui ressemblent.
- Ceux-là meurent sous terre.
- Tout le monde meurt sous terre. Et alors ? Ça justifie de ne pas en avoir.
- Oui.
- Quand est-ce que tu pensais commencer à vivre ? Vivre avec moi ?
Ils buvaient sans trinquer. Artyom avala une longue gorgée. Son estomac vide l’absorba aussitôt. Son sang se réchauffa, le monde tangua.
- Je ne peux plus vivre, Anna. J’ai désappris.
p.359.
- Pourquoi tu ne pars pas ?
- Parce que. Parce que l’homme est lâche et anxieux. Prendre une décision est facile, c’est franchir le pas qui coûte.