"Il y avait aussi monsieur Babin, mon professeur de sixième année. Je l'avais détesté celui-là, avec ses crises de rage constantes. Il nous engueulait presque tous les matins pour un rien. Et il en perdait parfois son dentier, ce qui provoquait immanquablement un fou rire général parmi les élèves, décuplant sa colère par la même occasion. Il devenait fou de rage et nous assassinait de ses yeux bleus et froids.
Il n'avait pas vraiment changé. Zombie ou non, il avait le même air. Je me suis permis un petit bonheur mesquin. Même s'il était un peu plus loin et ne représentait pour le moment aucun danger, j'ai foncé droit sur lui avec ma voiture. Il a rebondi sur le capot, et j'ai pu voir son dentier tournoyer dans les airs. Eh bien, encore une fois, l'un de ses élèves lui avait fait perdre ses dents artificielles. Mimi s'est tournée vers moi. [...]
- Petite vengeance personnelle ?
- Mon prof de sixième année. Il était méchant, colérique, et avait mauvaise haleine.
- Si jamais on croise mon ex, tu me laisses le volant ?"
(P 80-81)
Ma fille est montée sur moi et s'est mise à me griffer tout en essayant de me mordre. Je n'ai pu m'empêcher de penser au film "L'aube des morts". J'étais en train de vivre la suite, "L'aube des morts II : La revanche des enfants mangeurs de gros minets et croqueurs de papas". (P 9)
J’aimais bien discuter cinéma avec André, qui avait une culture cinématographique très impressionnante.
Il adorait d’ailleurs énormément les films de zombies. Il devait être heureux d’être devenu l’un de ses personnages préférés…
C’était une femme plutôt boulotte, au visage porcin. Elle avait des petits yeux inquisiteurs et la bouche pincée. On se demandait tous comment une femme comme elle avait pu mettre au monde un chef-d’œuvre féminin tel que Vanessa.
Mais il y a de ces choses inexplicables sur lesquelles il vaut mieux ne pas s’attarder. Comme l’apparition des individus contaminés, par exemple.
Mimi avait pleuré longtemps en tournant dans son doigt la bague de fiançailles que lui avait offerte son homme la semaine précédente. Allait-elle pouvoir, un jour, remonter l’allée d’une église au bras de son beau grand châtain ? Rien n’était moins certain. Passer sa nuit de noces avec un zombie de deux fois sa taille ne l’enchantait guère.
Mais un homme de 38 ans qui ne va pas au gym trois fois par semaine et qui mange son méga sac de pop corn imbibé de beurre au cinéma tous les samedis soir, ça s'épuise très vite.
Elle dégageait une haleine de fruit pourri et elle aussi s'était chié dessus. Une coulisse brunâtre suivait d'ailleurs sur le plancher derrière elle. Quand j'ai finalement réussi à lui fracasser la tête sur le plancher de terrazzo, l'affreuse boulotte à échappé un épouvantable gaz. J'ai bien failli mourir asphyxié.
Nous nous amusions comme des petits fous. Nous avions besoin de nous défouler, et c’était le moment ou jamais. Je ne sais pas combien de zombies nous avons réussi à décimer, mais j’ai regretté le moment où mon bidon d’essence s’est retrouvé vide. J’aurais bien aimé continuer à les faire cramer, ces abrutis.