AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'accro (21)

Après s’être injectée une partie de la drogue et avoir nettoyé son matériel, Terry s’allongea sur le lit. Elle sentait l’héroïne agir. Elle se détendit et contempla le plafond tandis que la chaleur lui inondait l’âme. C’était comme si elle partait à la dérive dans une mer d’écume. Peu après l’écume l’enveloppa dans une brume bienfaisante et le cadre sordide qui l’entourait devint une illusion. Son univers était à présent un monde de rêves dépourvu de peurs et agréable aux sens. Tant que durerait la drogue qu’elle avait sur sa commode, elle planerait dans un temps infini, sans limites, sans se soucier du passé ni de l’avenir. 
Commenter  J’apprécie          30
La salle du tribunal bourdonnait comme une énorme ruche. Des voix diverses se mêlaient, ne s’élevant guère, pour la plupart, au-dessus du chuchotement à cause du côté insolite du lieu. Bien des gens, parmi tous ceux qui s’entassaient ici, avaient déjà l’expérience des salles d’audience, mais – peut-être pour d’autres raisons encore – ils restaient pénétrés d’une crainte difficile à identifier. Ils n’arrêtaient pas de bavarder à voix basse avec leurs amis et leurs parents en attendant le retour du président du tribunal. La matinée se terminait presque ; elle avait été longue et fastidieuse. On avait d’abord appelé à comparaître une longue succession d’ivrognes qui, les uns après les autres, avaient tous invoqué des excuses débiles et dérisoires pour essayer de recouvrer cette liberté qui leur permettrait de poursuivre leur existence sordide et de se dégrader un peu plus. 
Commenter  J’apprécie          20
Pendant qu’elle accomplissait ainsi des gestes à la manière d’un automate, son esprit revenait vers le passé. La vie avait toujours été difficile. Depuis sa petite enfance, tout avait toujours mal tourné pour elle. Elle pensa au problème, désormais imminent, d’élever un enfant. Des larmes lui coulèrent le long des joues quand elle considéra le genre d’existence qu’elle pourrait offrir à son bébé. 
Commenter  J’apprécie          10
Il avait toujours été adipeux au point d’en paraître grotesque, et cela quoi qu’il fit pour perdre du poids. Son médecin de famille avait déclaré à sa mère qu’il s’agissait d’un problème glandulaire auquel on ne pouvait rien. Certaines personnes étaient ainsi destinées à être grosses. En prenant de l’âge il réalisa que bien des gens le craignaient simplement à cause de son physique. Il admettait lui-même qu’il ressemblait à un gorille. Mais ce qui lui procurait un réel plaisir, c’était la frayeur qu’il inspirait aux femmes. Lorsqu’il la voyait se manifester, ça l’excitait plus que toute autre chose. Rien ne lui plaisait davantage que de coucher avec une femme pétrifiée de peur. Un bon nombre d’entre elles se sentaient paralysées, pratiquement transformées en statues dès qu’il commençait à leur faire l’amour.
Commenter  J’apprécie          10
C’était le jeu de la vie qu’il jouait avec tous les junkies. Seulement voilà : les junkies recevaient des cartes truquées et c’était lui qui distribuait. Il promena un regard circulaire sur tous les joueurs dans la maison de l’horreur. Tess était là, avec une nouvelle petite amie qui ne paraissait pas avoir plus de dix-sept ans. Avec tous ces gamins qui se mettaient à la dope, l’année promettait d’être splendide. 
Commenter  J’apprécie          00
— Ça te plairait ? demanda la mère en relâchant son étreinte. Il fait si beau, dehors.

— Et toi, papa, ça te plairait ? » demanda Terry d’une voix de gamine. Elle sauta hors de son lit et courut vers son père. Chacun de ses gestes semblait être celui d’une enfant de dix ans. L’esprit de Terry avait rejeté dans l’oubli toutes les horreurs de sa brève incursion dans la vie adulte. Mentalement elle était revenue à l’époque qui avait été la plus belle pour elle. Elle ne connaissait ni souci, ni responsabilité : rien d’autre que la joie de vivre. 
Commenter  J’apprécie          00
Ses deux gardes le regardèrent bizarrement. Ed était habitué aux perversions de Porky, mais là il allait un peu trop loin. S’il s’était agi d’une femme, il aurait pu comprendre, mais violer un homme alors qu’on n’est pas en prison lui paraissait incompréhensible. 
Commenter  J’apprécie          00
En entendant parler de vendre son corps, Terry fit la grimace. Sans lui laisser le temps de faire un commentaire, Minnie poursuivit précipitamment : « On a pas d’autre solution, Terry. Soit t’attends que tu sois vraiment mal à cause du manque, et alors ça te sera égal de te faire un mec, soit tu le fais tout de suite. »

La conscience de Terry lui envoya un petit signal d’alarme. Elle se voyait s’enfoncer progressivement. C’était comme si chaque semaine un principe de plus s’effondrait. Bientôt toute sa petite moralité aurait disparu. Elle se demanda ce qu’elle serait alors – rien. L’idée de décrocher lui vint à l’esprit, mais elle la rejeta aussitôt sous le prétexte qu’aujourd’hui elle se sentait trop mal. Peut-être demain se lèverait-elle de bonne heure et partirait-elle à la recherche d’un hôpital. Mais aujourd’hui il lui fallait une autre dose. 
Commenter  J’apprécie          00
Ils en étaient arrivés au point où ils s’injecteraient de la morphine, avaleraient des barbituriques, des comprimés de Nembutal, n’importe quoi pour ne plus se sentir aussi à vif. L’élixir parégorique soulagerait ceux qui savaient en faire évaporer l’alcool et filtrer le camphre. Car alors on peut l’utiliser en injections intraveineuses. Un bon nombre des toxicos à l’étage avaient déjà acheté des antitussifs contenant de la codéine, tandis que quelques chanceux avaient de la laudanidine et d’autres de la très précieuse dionine. 
Commenter  J’apprécie          00
Ce n’était plus pour l’argent que Porky était dealer. Certes, le fric lui plaisait, mais ce qu’il aimait, c’était le pouvoir qu’il en tirait. Ce pouvoir de vie ou de mort. Il tenait entre ses mains l’avenir de chaque camé qui passait sa porte. S’il voulait en tuer un, tout ce qu’il avait à faire c’était de lui mettre un peu de strychnine. Refiler à un junkie une dose empoisonnée était la chose la plus facile au monde. 
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (113) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2874 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}