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Mirandolina, jeune et belle aubergiste , aime plaire: elle aime avoir tous ses hôtes à ses genoux, les mener par le bout du nez...

Elle aime aussi par-dessus tout sa liberté, et la multitude de ses amoureux la lui assure aussi sûrement que le ferait une garde rapprochée.

Aussi quand l'un d'eux, nouveau venu à l'auberge, entreprend de lui résister et même de critiquer son service réputé irréprochable , elle prend la mouche.

Celui-là , un certain Chevalier de Ripafretta, est aussi misogyne qu'elle est, au fond, misandre - curieux, ce néologisme que j'ai été contrainte d'inventer: voudrait-ce dire , messieurs, qu'on n'arrive jamais à vous détester collectivement?

Elle entreprend donc de séduire le récalcitrant avec ses propres armes: la franchise et l'indépendance. Toutes voiles dehors. Et le trouble la prend. C'est assez vertigineux de clamer sa liberté et son refus d'attachement quand on sent- à des mains qui se frôlent, à un verre où l'on trempe, après celles d'un autre, ses propres lèvres- qu'ils vacillent et qu'on est en train de les perdre.

Mais Mirandolina a la tete sur les épaules, et celle-ci est aussi bien faite que son corps. Pas question de flancher. D'autant que le chevalier rétif a fait du chemin lui aussi et que Mirandolina ne voit que trop bien où il veut en venir...et la faire venir.

Jeu leste et habile, trouble maîtrisé, Mirandolina mène la danse au milieu d'un monde de fantoches: caricatures d'hommes -le nouveau riche, l'aristocrate fauché , le viveur cynique, le valet fidèle- et caricatures de femmes-deux comédiennes descendues à l'auberge et flairant l'aubaine-il y a trop d'hommes pour une seule femme..- et qui incarnent, aux yeux de Goldoni, la commedia dell' arte finissante, deux caricatures d'un "éternel féminin" truqué et éventé, qui a fait son temps, comme leur théâtre!

Une comédie nouvelle, alerte et raffinée, sociale et psychologique, et une héroïne nouvelle, émancipée et vive, mais pas folle, la guêpe !

La bourgeoisie montante du 18e sait , depuis les Lumières, qu'elle ne peut compter que sur elle-même. Et Mirandolina, à temps, comprendra qui est son allié naturel, si elle ne veut pas tout perdre.

Une jolie comédie, qu'on joue en ce moment au Français , avec un peu trop de sagesse pour mon goût , car le vent du boulet ne passe pas très loin de cette locandiera téméraire!
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La locandiera est pour moi un vrai coup de coeur. Il y avait longtemps que je n'avais pas lu de théâtre et je me dis qu'il faudrait que je le fasse plus souvent!
Cette pièce m'a fait penser à celle de Molière (même si elle n'a pas été écrite a la même époque bien sur!) car j'ai ri autant grâce aux répliques drôles, aux quiproquos et aux didascalies très précises qui nous donnent énormément d'éléments sur le jeu des acteurs.

Les personnages sont caricaturaux à l'excès et portent à rire également :
- le marquis, ruinés et radin qui pensent pouvoir tout avoir juste grâce a son titre de noblesse.
- le comte qui lui au contraire dépense sans compter et pense pouvoir notamment séduire énormément grâce à son argent.
- le chevalier, clairement misogyne
et enfin l'héroïne de l'histoire Myrandolina, dont tous les hommes tombent fou amoureux et qui s'est mis en tête de donner une bonne leçon au chevalier et le séduisant.

Bref l'amour est au centre de la pièce et va avec pas mal d'autres thèmes, comme l'argent. Cette pièce nous permet aussi de découvrir les moeurs et coutumes de l'époque.

Mon édition (hachette classique) était complétée par un dossier très documenté pour comprendre et aborder la pièce plus facilement (bien que celui ci se lise en un rien de temps).
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Ecrite à la fin de 1752, la pièce est créée en janvier 1753 au théâtre Saint-Ange de Venise par la troupe de Medebach. Goldoni arrive à la fin du contrat très contraignant qui le lie à la troupe et à son directeur, qu'il quittera bientôt pour rejoindre le théâtre San Luco, et la Locandiera est une des toutes dernières pièces qu'il donne à Saint-Ange. C'est l'arrivée dans la troupe de Saint-Ange en 1751 d'une nouvelle comédienne, Maddalena Raffi, spécialisée dans les rôles de soubrettes, qui permit à Goldoni d'écrire des pièces où ce type de personnage est mis en valeur. le rôle de Mirandolina de la Locandiera lui était destiné. Ce qui ne plaisait guère à la vedette féminine de la compagnie, Mme Medebach : les vapeurs de la dame ont eu pour conséquence la disparition de la pièce de l'affiche au bout de quatre représentations, malgré son succès.

Mirandolina, la Locandiera (ou l'aubergiste) du titre, est une jeune femme indépendante, qui se trouve sans mari ni père, gérant elle-même son bien. Comme elle est jolie et qu'elle a du charme et de l'esprit, elle ne manque pas de soupirants. Deux de ses clients, le marquis de Forlipopoli, de vieille noblesse mais pauvre, et le comte d'Albafiorita, nouveau riche qui vient de s'offrir son titre, en font partie. le premier, personnage comique, lui offre sa protection, le deuxième la couvre de cadeaux. Mais la jeune femme ne fait que s'en amuser. Arrive le chevalier de Ripafratta, qui dédaigne les femmes, et qui met en cause la qualité du service de l'auberge. Mirandolina décide de le rendre amoureux pour le punir. Un jeu de séduction s'engage entre les deux personnages, sous les yeux de Fabrice, le valet de l'auberge, que le père de Mirandolina lui a destiné comme époux avant son décès.

C'est peut être actuellement la pièce la plus jouée de Goldoni. Elle a beaucoup d'atouts : des personnages variés et plutôt complexes, des aspects comiques très efficaces, une peinture sociologique de son temps. le personnage principal, Mirandolina, est une jeune femme qui revendique son indépendance vis-à-vis des hommes, qui n'est absolument pas sentimentale. Certains lui ont reproché sa coquetterie et son désir de manipuler et d'utiliser les hommes grâce à son charme, mais il faut dire que les soupirants en lice ne sont pas tellement séduisants, sauf le chevalier rebelle à l'amour, et là il n'est pas sûr que Mirandolina ne succombe pas non plus à son charme. Seulement, d'une manière évidente, une liaison avec un noble et riche seigneur ne la mènerait pas très loin, et son bon sens lui interdit ce genre d'impasse. La pièce met malgré tout en évidence les limites qu'une femme trouvait à son désir de liberté à l'époque : Mirandolina se trouve à la fin de la pièce dans l'obligation d'épouser Fabrice pour se sortir de la situation dans laquelle elle s'est mise en réveillant le désir chez un homme jeune dans une position sociale dominante, bien loin de ses soupirants plus raisonnables et faciles à maintenir dans le respect.

La société de l'époque est en pleine recomposition, ce que la pièce montre. L'ancienne noblesse est en perte de vitesse, de nouveaux riches prennent le pouvoir, et de nouvelles couches industrieuses, comme Mirandolina, commencent à trouver leur place. D'une façon amusante, la pièce met en scène des femmes travaillant (Mirandolina et les deux actrices) et des hommes surtout oisifs, les trois nobles qui gravitent autour d'elle.

L'intrigue de la pièce est au final très sobre, très réaliste, dans un contexte historique et social précis. C'est très efficace ; la pièce et les personnages sont suffisamment riches pour donner lieu à des lectures très différentes, ce qui qui explique son succès et ses nombreuses reprises.
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Relecture, en V.O.

La Locandiera, c'est l'aubergiste, Mirandolina. Elle tient son établissement hérité de son père du mieux qu'elle peut. Tous les hommes tombent sous son charme mais elle, elle a les idées bien arrêtées, elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas ! Elle va mener tout son monde par le bout du nez…

Multiples relectures de cette pièce dont je ne me lasse pas ! Chaque mot semble dosé, chaque réplique bien calée… des dialogues savoureux au possible, des personnages oh combien caricaturaux certes mais tellement humains en même temps, un comique de situation, et puis ce personnage central, la Locandiera, si vive, si attachée à ses idées, pleine d'humour également.
J'adore particulièrement son monologue sur l'amour ! avec des expressions très imagées et amusantes !
On retrouve un savoir-faire venu de la Commedia dell'Arte que Goldoni maitrisait.

J'ai eu le bonheur de voir cette pièce jouée par Dominique Blanc et André Marcon, en grandissime chevalier.

A lire et relire…
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La locandiera est une pièce de théâtre en trois actes de Carlo Goldoni (1707-1793) surnommé « le Molière italien ».

L'histoire se déroule en 1753 à Florence. La charmante Mirandoline tient une auberge. Tous les hommes sont à ses pieds. Mirandoline s'en amuse mais préfère ne pas se marier afin de conserver sa liberté. Deux hommes lui font une cour particulièrement assidue : le marquis de Forlipopoli et le Comte d'Albafiorita. le premier surpasse le deuxième par son titre de noblesse mais ne possède pas un sou. le second est riche, ce qui lui permet d'offrir de somptueux cadeaux à Mirandoline.

Un troisième personnage masculin fait rapidement son apparition : le chevalier de Ripafratta. Contrairement aux autres, il ne s'intéresse pas le moins du moins à Mirandoline et ressent même une profonde aversion pour les femmes : « Jamais je ne les aies aimées, je ne les ai jamais estimées, et j'ai toujours cru que la femme était pour l'homme une infirmité insupportable.» Lorsqu'il vexe Mirandoline à propos de son linge de maison, l'orgueilleuse décide de se venger. Pour cela, elle use de toutes les stratégies destinées à rendre le chevalier toscan amoureux d'elle.

Parmi les personnages secondaires, nous avons aussi deux actrices, Hortense et Déjanire, qui tentent de se faire passer pour des dames de la noblesse.

Dans cette pièce, le personnage principal est une femme qui souhaite conserver sa liberté, ce qui est finalement assez moderne pour le XVIIIème siècle. Appartenant à la classe moyenne, Mirandoline est intelligente, a des responsabilités, mais est aussi très vaniteuse. Je ne me suis pas vraiment attachée à elle ni aux autres personnages d'ailleurs. Cependant, j'ai beaucoup aimé le ridicule du marquis.

Bien qu'il y ait selon moi des changements trop radicaux et trop rapides dans les comportements du chevalier et de Mirandoline, c'est une comédie plutôt distrayante et facile à lire. Il me plairait de la voir sur scène.
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Dans l'Italie du XVIIIème siècle, Mirandoline tient une auberge et séduit tous les voyageurs qui s'y arrêtent par sa spontanéïté et sa fraicheur. Tous, sauf le Chevalier de Ripafratta, misogyne affirmé.
Dès lors, la belle aubergiste se lance pour défi de le faire tomber fou amoureux d'elle...en une journée!
La Locandiera est une comédie très agréable à lire, les répliques s'enchaînent avec vivacité et si Mirandoline est détestable à souhait, cela ne fait, pour moi, qu'ajouter du piquant à une pièce où de toute façon, aucun personnage n'est appréciable!
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Après Lysistrata, autre comédie où la femme règne, toujours en accord avec le programme de l'agrèg 2015... J'avais découvert son existence l'an dernier grâce à des amis comédiens-chanteurs qui ont sévi dans des Disney, et qui voulaient la mettre en scène sous forme de comédie musicale. Pour ceux que ça intéresse, et je pense que ce sera le cas, voilà le lien vers les maquettes qu'ils avaient enregistrées : http://lalocandieralemusical.com/locandieramusiques.html On retrouve sur ces formidables morceaux Claire Guyot (La Petite Sirène elle-même, voix également de Buffy, de Teri Hatcher...) dans le rôle de Mirandoline, Olivier Constantin (Jack dans L'Étrange Noel de Monsieur Jack, absolument excellent) ou encore Bernard Alane (Clopin dans le Bossu de Notre-Dame, chanteur de "Nuits d'Arabie" dans Aladdin, etc.) qu'on ne présente plus. Je m'étais régalé de ces chansons, et le projet m'enthousiasmait, malheureusement, le casting dans sa majorité a changé depuis... On verra. Bref, lecture de la pièce maintenant pour la fac, et malheureusement, je me retrouve plutôt de l'avis de IzaBzh : Mirandoline est tellement cruelle, détestable, jusqu'à la toute fin (son amour pour Fabrice nous laisse grandement sceptique) que la pièce nous laisse un goût amer.

C'était le propos de Goldoni, qui le dit dans sa préface, offrir la femme la plus vénale, manipulatrice, sadique, certes toutes proportions gardées puisqu'on est dans une comédie, mais le traditionnel retour à l'ordre et dénouement heureux pour tout le monde n'est pas vraiment de mise. J'aurais voulu voir le Marquis avec Déjanire, le Comte avec Hortense, constater une Mirandoline véritablement repentie, le Chevalier consolé par celle qui lui est promise dans un courrier... Alors certes, c'est une pièce incontournable sur la suprématie féminine envers les hommes, mais Goldoni a tellement dépeint sa protagoniste comme une araignée jouant avec ses proies qu'il ne faut pas s'y tromper, il s'agit bien davantage d'un procès des garces séductrices, point un éloge féministe...

À lire tout de même, l'ambiance de l'auberge est agréable, les caractères bien trempés et pour goûter à la comédie italienne avec une de ses incontournables. Gros coup de mou durant l'acte II ceci dit.
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Pièce révolutionnant La Comedia d'el Arte par sa structure de jeu et de dialogues.

Les acteurs ne portent pas de masques, le réalisme se lira sur les expressions et attitudes des acteurs.

Si la trame de l'histoire est relativement simple, l'essence à en tirer est un peu plus complexe par le jeu de la belle aubergiste face à ses prétendants.

Riches, nantis, aristocrates se rivalisent et se ridiculisent dans leur affirmation face à ce caractère tout en rondeur et en fermeté qu'offre la belle Mirandolina à ces vanités masculines pleines d'orgueil et de mépris.

Comédie de caractères à double jeu, offrant humour et rebondissements pour le plus grand plaisir du spectateur et du lecteur.
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La locandoria (La Belle Aubergiste, 1753) est une pièce en 3 actes de Carlo Goldoni. Dans une auberge tenue par Mirandolina, le marquis de Forlipopoli et le comte d'Albafiorita se disputent ses faveurs. Mais l'aubergiste tente elle de séduire le chevalier de Ripafratta, sexiste et misogyne. Une comédie plaisante sur l'art de la séduction.
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Goldoni, auteur comique Vénitien du XVIIIe siècle, signe ici un aimable divertissement, axé sur la psychologie des personnages.
La locandiera, l'aubergiste, femme intelligente et séduisante, fait tourner les têtes de ses clients nobles, riches ou désargentés, par ses marivaudages très maîtrisés et qui, pour elle, ne sont qu'un jeu où elle excelle. Mais c'est dans les portraits des trois hôtes, le comte, dépensier et prodigue en cadeaux, le marquis d'autant plus prétentieux qu'il est pauvre, et le chevalier, misogyne et atrabilaire, séduit à son corps défendant par les manigances de l'héroïne, que Goldoni fait montre de son talent satirique. Les clichés ne manquent pas : les femmes sont rouées et mentent avec aisance et naturel, les nobles sont irritables comme des coqs de basse-cour, et veulent se montrer généreux... L'aubergiste finit par épouser un roturier et tout est bien qui finit bien.
Une comédie classique parfaitement rôdée, à laquelle manque un brin d'originalité.
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