Moi, je suis ce qu’on appelle un solitaire. Je fais les choses tout seul. Et n’allez pas croire que ça m’embête. Parmi toutes les choses que j’aime faire, ce que je préfère, c’est grimper dans mon arbre.
Mon arbre s’appelle Bertolt.
Moi, je suis ce qu’on appelle un solitaire. Je fais les choses tout seul. Et n’allez pas croire que ça m’embête. Parmi toutes les choses que j’aime faire, ce que je préfère, c’est grimper dans mon arbre. Mon arbre s’appelle Bertolt.
Quand un chat meurt, on le sait tout de suite. Même chose pour un oiseau.
Mais pour un arbre, ce n’est pas évident. Il reste planté là comme un grand escogriffe. Comme s’il retenait son souffle. Comme s’il nous jouait un tour.
Si au moins il était mort frappé par la foudre… Ou s’il avait été scié par des bûcherons j’aurais compris. Quand un chat ou un oiseau meurt, je sais quoi faire.
Mais pour Bertolt, je fais quoi ?
Parmi toutes les choses que j’aime faire, ce que je préfère, c’est grimper dans mon arbre.
Mon arbre s’appelle Bertolt.
Oui, mais quand on n'est pas pareil ou qu'on est original, ça fait rire les gens ou pire : ça les dérange
Quand Bertolt est couvert de feuilles, personne ne me voit. Mais moi, je vois tout le monde. Je vois monsieur le curé qui arrose ses saint-joseph. Je vois la femme du boulanger qui se fait griller. [...] Je vois monsieur Monsanteau, le maniaque du gazon.