Je ne suis plus une enfant. Je n'ai plus, depuis longtemps, la prétention de croire que mes parents me protègent de quoi que ce soit. Mon père ne peut rien pour moi, ma mère ne viendra pas essuyer mon visage.
"Parfois un coeur qui se brise ne fait pas de bruit".
Nos rêves, nos espoirs sont comme l'écume. À peine façonnés, ils disparaissent, lavés par la réalité.
Ils ont fermé la porte doucement, sans bruit, comme quand on quitte la chambre d'un enfant qui dort, pour ne pas le réveiller. Ils ne sont pas revenus. Ils ont regardé, de loin en loin, le naufrage de notre famille.
Ils n'avaient pas de bouée à nous lancer.
( p171)
Kim la pique avec un bâton.
- C'est dur à l’extérieur et mou dedans...
- Qu'est-ce-qui est dur à l'extérieur et mou dedans ? demande Pac' qui nous rejoint.
- Cette merde.
Pac' a l'air ahuri mais comprend vite.
- Un loup ?
- ça m’en a tout l'air...
Les filles rappliquent. On repique, on discute, tendus. Gaëlle avance que ça pourrait être le " caca d'un autre concurrent" mais Kim objecte :
- Je ne sais pas quel concurrent avalerait un animal avec os et poils, mais si c'est le cas, il me fait plus peur qu'un loup.
( p 126)
"N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace." Ralph Waldo Emerson
"Le courage ne rugit pas toujours.Parfois, il est la petite voix qui te chuchote à la fin de la journée: j'essayerai encore demain." Mary Anne Radmacher
Je vais quitter le territoire des loups, mais le prédateur me devance, je ne le dépasse pas. Je les regarde s'éloigner. Les forces qui m'avaient quittée me reviennent.
C'est l'énergie du désespoir, la rage au-delà de la colère.
"C'est bien de se battre à hauts cris
Mais qu'il est plus courtois celui
Qui charge seul en son coeur
La cavalerie du malheur."
« De part et d’autres du chemin, ce ne sont que des pentes constellées de rochers. Il faut avancer encore, ne pas perdre le rythme, ne pas laisser filer les autres devant, s’accrocher. Ne pas penser aux ampoules qui macèrent dans les chaussures, aux frottements du cuir sur les chevilles, aux mollets raides ; oublier les reins en compote, les épaules qui brûlent, l’estomac qui crie famine ; écarter les doutes récurrents, les souvenirs sinistres, les pensées terribles. »