Une arrière-boutique, comme son nom l'indique, c'est derrière la boutique. Et, si la boutique présente bien et brille de tous ses feux, l’arrière-boutique n'est que sa cousine glauque où on entasse et où on empile.
C'est moche, sombre et sinistre.
Et c'est là que petite fille, j'ai fait mes devoirs. Pris mes repas. Lu. Ou joué. Entre des grilles à gâteaux, des panetières, un vieux frigo, des seaux renversés pour s'asseoir dessus, une toile cirée trouée jetée sur des caisses en guise de table et un évier ébréché. Vous me direz, il y a pire.
Effectivement, quand mes copines de classe, l'estomac gargouillant de convoitise franchissaient la porte de l'arrière-boutique, elles entraient au paradis. Circuler entre les étagères d'éclairs au chocolat, les bacs à glace et les rangées de baba, en se goinfrant enfin de gâteaux à l’œil vous octroie un regard plus indulgent sur ce qui vous entoure.