AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 72 notes
5
6 avis
4
14 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je continue à lire les romans et albums BD que j'arrive à piocher en bibliothèque dans le cadre du Prix Cezam 2019… répertoriés en fin de billet [clic ici]. Et il est très agréable de découvrir ainsi de nouveaux romanciers. Ainsi, Rade amère, premier roman de Ronan Gouézec, et dont j'ai aimé tout de suite l'écriture, rude, et dans laquelle on entend presque le vent marin souffler. L'ambiance est posée dès le départ. L'action se déroule à Brest. le lecteur suit deux hommes qui n'ont rien en commun, mis à part l'obligation présente de réinventer leur vie. Caroff ne navigue plus en mer, suite à un drame passé qui a bouleversé sa vie. Avec sa femme et leur fille, ils habitent dans un mobil-home installé sur un terrain vague. Mais le voici en passe d'accepter un marché fou, quoique illégal, qui va lui redonner confiance en lui. La rencontre qu'il fait avec un des voyous qu'on lui assigne, Toni, appelé 180 (comme le sandwich de chez Mc Do), va être en ce sens déterminante. Jos Brieuc, lui, vient de s'installer comme taxi des mers. Fraîchement divorcé, terriblement seul, un peu désarçonné par sa nouvelle situation et tous les changements qu'il met en oeuvre, il fait la jolie rencontre d'un couple de personnes âgés et d'une femme. Ces trois personnes vont peu à peu atteindre et ouvrir son coeur. Mais le destin est moqueur, ou capricieux, et la rencontre improbable de ces deux hommes en pleine reconstruction sera forcément orageuse… Il est peu de dire que j'ai beaucoup aimé l'ambiance maritime de ce roman, absolument bien décrite et rafraîchissante. Les portraits psychologiques des personnages sont également bien amenés et on s'attache énormément à Caroff, homme à la fois blessé, fort et sensible. La narration tend vers un dénouement globalement positif, malgré la présence en arrière plan d'un gang mafieux, déterminé à arriver à ses fins, j'ai donc été assez surprise de me faire cueillir par une fin que j'ai trouvée pour le coup assez excessive et plus dans la lignée de films comme Kingsman ou Pulp Fiction. Cela dit, c'est un livre que je conseille aux amoureux de Brest et à tous ceux qui souhaitent découvrir de nouvelles plumes de talent. Ronan Gouézec est sans conteste un auteur à suivre de près !
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          50
Oh quelle noirceur......
J'en aurai mis du temps à entrer dans ce récit. Tout d'abord les histoires parallèles pas très joyeuses, des différents personnages ne me "parlaient" pas vraiment : toute une série de bonhommes plus ou moins cassés par la vie, qui font ce qu'ils peuvent pour continuer à avancer. Puis finalement j'ai compris leur point comment... enfin ils se sont retrouvés... et là, c'est encore pire qu'au début, ce n'était pas joyeux, c'était carrément glauque, sombre, sans espoir....
J'étais contente d'arriver au bout ; Il m'en aura fallut du temps pour finir cette lecture. Je vais pouvoir passer au suivant.
Commenter  J’apprécie          120
Un premier roman qui tient la mer ! Des personnages humains et attachants, un environnement familier (Brest et ses environs), des descriptions convaincantes, une belle écriture qui nous maintient sous pression et le tout rondement mené.
Un auteur avec un bel avenir.
Commenter  J’apprécie          40
Mon quatrième roman lu dans le cadre du prix Cezam Inter-CE 2019 (région Rhône-Alpes-Auvergne)
J'avais lu pour le prix 2018, Seules les bêtes du même éditeur « Rouergue « , que j'avais particulièrement apprécié, et avec Rade amère, c'est de nouveau le coup de coeur… je vais décidément voir de plus près ce que propose cette maison d'édition !
Rade amère, c'est de l'eau qui tombe du ciel, qui brasse dans l'océan, qui dilue l'action dans un brouillard humide. C'est des personnages attachants, tous un peu cabossés par la vie. C'est un style efficace. Une lecture plaisir dans laquelle on a envie de se replonger.
Un roman rude et noir mais qui laisse la part belle aux sentiments humains. On a envie d'y croire pour ceux qui essayent de construire ou reconstruire quelque chose, tout comme on a envie de punir nous-mêmes ceux dont la bêtise dépasse l'entendement. Et quand on se prend ainsi à avoir envie d'intervenir dans un roman, c'est que la lecture est bonne !
Commenter  J’apprécie          54
Rade amère, c'est le titre de ce premier roman de Ronan Gouézec, publié aux Éditions du Rouergue et que j'ai lu dans le cadre de la sélection du prix Cezam 2019.
Rade amère est un roman noir, un roman d'atmosphère, battu par les vents du large et les pluies cinglantes qui viennent parfois gifler les visages d'ici.
Je vous parle d'ici car c'est près de ce paysage que je vis, au bord de cette rade immense, la rade de Brest, à la fois ouverte et fermée, ouverte vers l'océan plus large que le ciel et l'horizon, elle est en même temps fermée, refermée dans un réceptacle où les vagues basculent et se bousculent dans une étreinte insoluble.
Rade amère, c'est le lieu où se déroule ce roman sombre et profondément humain. Dans ce roman, la mer est un personnage à part entière.
C'est ici que j'habite depuis 1994, ce paysage est mon quotidien et je vous invite à monter à bord de ce très beau roman avec une immense subjectivité totalement assumée.
Je n'ai pas le pied marin, c'est ici aussi que j'ai failli me noyer il y a 25 ans en tombant à l'eau depuis un petit catamaran avec une mer de force 6. Je n'ai eu la vie sauve que grâce à un véliplanchiste qui passait par là par hasard... Mais je continue d'aimer à toutes forces cet océan, que je tiens désormais à distance, en préférant les chemins côtiers qui le bordent de part en part.
Aujourd'hui, comme dans les pages de ce roman, c'est le ciel lourd et humide de l'hiver qui est au rendez-vous, c'est un fragment de Bretagne maritime qui vient dans la bourrasque et les embruns des mots que je vous écrits.
Nous entrons de plein pied dans l'itinéraire chaotique de deux hommes qui ne se connaissent pas et qui ont cependant un point commun, cet océan, le goulet, cette rade immense qui va depuis le port de Camaret jusqu'à Brest, en passant par la pointe des Espagnols.
C'est un homme à la dérive qui nous accueille. Il s'appelle Caroff, « un nom qui sonne comme un aboiement ou un raclement de gorge ». C'est un pêcheur, désormais rejeté par les siens. Par imprudence, il a pris un jour la mer alors qu'il ne le fallait pas, la mer était démontée, tout le monde lui disait de ne pas y aller, il n'a écouté personne et cela a couté la vie d'un matelot de seize ans qui était à bord. Depuis il traîne sur les quais, rejetés par les siens, pour autant aimé par sa femme Marie et sa fille Gaëlle, les aimant plus que tout, ces êtres étant toute sa vie. Il est à la dérive et veut refaire surface.
Tout près de là, allant d'une rive à l'autre, un autre homme tente aussi à sa manière de se reconstruire. C'est Brieuc, il est en train de mettre en place une activité de taxi maritime entre Camaret et Brest.
Caroff reprend goût au ciel qui vient comme un rebond, à la faveur d'une étrange affaire dans laquelle il se laisse embarquer. Mais a-t-il encore le choix ?
Brieuc, lui, tend les bras vers une femme pour l'aider à embarquer dans une vie qui se reconstruit sur la crête des vagues. Elle s'appelle Babeth. Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous et c'est le premier rendez-vous merveilleux et improbable qu'offre ce roman.
Caroff lui aussi tente de se reconstruire, renouant avec ce bateau qui porte la poisse. Dans cette affaire sordide, on l'affuble de deux « gamins » issus des quartiers périphériques de Brest et qui paraissent totalement atypiques au monde marin. L'un s'appelle Toni alias 180 et l'autre Yann. Drôle d'équipage pour aller pêcher au large d'étranges colis qui n'ont rien à voir avec le genre halieutique.
Mais Caroff a un coeur immense, comme la rade qui est là sous ses yeux, prêt à l'emporter au plus près des tangages et des rêves éperdus.
Le fait-il pour lui ? Pour elles, c'est-à-dire ses vies, Marie, Gaëlle ?
Il est vrai qu'il aimerait tant que Marie continue à le regarder comme un homme nouveau.
Et puis, leur fille Gaëlle, c'est comme un petit miracle qui les maintient tous les deux à flot.
Dans le même temps, Brieuc et Babeth accompagnent un vieil homme et sa femme jusqu'au bord de leur vie ultime. C'est beau.
Ces deux hommes, Caroff et Brieuc, peu à peu reprennent, chacun à leur manière, leur vie en main.
Le savent-ils déjà, qu'ils vont bientôt entrer dans une zone dangereuse et violente ? Comment ressent-on que le destin construit un chemin en nous, quelque chose qui nous entraîne dans la douleur des flots ?
Au large, c'est le rail d'Ouessant, "là où les cargos se suivent et se croisent comme des camions sur une autoroute".
On peut naviguer sans arrêt dans cette rade immense et amère. "C'est le même endroit, la même zone de navigation et pourtant rien n'est jamais pareil". La lumière du ciel n'est jamais la même.
Caroff devient comme un père pour Toni, il se métamorphose.
Il y a comme une fraternité qui se dégage des personnages. Une immense fraternité.
Cette rade de Brest, c'est comme le réceptacle de leurs dernières illusions.
Il y a comme une impatience à embarquer, à aller au bout de l'horizon, à peut-être chavirer dans l'envers du décor sans savoir si c'est le vide ou le ciel qui nous attend de l'autre côté des vagues.
Ecrire que l'océan est ici un personnage à part entière, c'est peut-être faire injure aux autres personnages de ce roman.
Disons qu'il en le révélateur, il les met en relief, en action comme une forme de tragédie presque à huis clos.
Le huis clos, c'est cette rade de Brest et son goulet, qui en déterminent le contour géographique.
Mais si l'océan prend autant de place dans le récit, c'est peut-être aussi au détriment de l'intrigue qui en souffre un peu. Après tout ce n'est pas bien grave, tant les personnages sont ciselés avec justesse et sensibilité.
J'ai aimé ce roman, j'ai hâte de rencontrer son auteur dans le cadre du prix Cezam 2019 pour le lui dire, il est invité par la bibliothèque de Plougastel-Daoulas le 29 mars prochain.
Au final, n'est-ce pas toujours la mer qui a le dernier mot ? La mer, et ses plis sinueux, ses méandres, sa douleur et ses chimères.
Commenter  J’apprécie          3616
Brieuc. Jos Brieuc se lance dans une nouvelle entreprise : un service de taxi bateau dans la Rade de Brest. Parallèlement, Caroff tente de remonter la pente. Marin pêcheur maudit - il a perdu un matelot en mer - il vivote avec sa femme et sa fille dans une caravane. Il a trouvé une combine pour tenter de se refaire financièrement et recommencer une nouvelle vie. La combine implique un gang. de petites frappes locales, 180, d'après un burger et Yann. A bord, avec ce vieux, pas si dézingué que cela, les deux jeunes, surtout 180, vont laisser tomber les masques.
Des relations filiales se tissent, entre Caroff et 180 ; entre Brieuc et son premier passager. Des relations amoureuses émaillent le parcours : amour stable (Caroff et sa femme ; René et Josette), amour naissant (Brieuc et Babeth). Les figures de malfrats se répondent également : aux petites frappes locales correspond un duo de pros, pas si efficace que cela non plus.
Un roman noir. "Rappelle-toi Barbara il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là et tu marchais souriante épanouie ravie ruisselante sous la pluie". Forcément, dans cet univers noir, le crachin de Brest se fait sentir.
Les phrases sont très travaillées, les images, sensorielles, s'appuient sur la pluie et le vocabulaire des marins. Mais sans être indigeste pour ceux qui ne maîtrisent pas cet univers.
Un très bon roman.
Commenter  J’apprécie          20
Caroff et Jos sont les personnages dont le lecteur fait connaissance petit à petit. L'auteur passe de l'un à l'autre et on ne voit pas où il veut en venir.

Il faudra  patienter jusqu'au dernier quart du livre pour le savoir.

J'avoue qu'il a fallu que je m'accroche un peu pendant la lecture de ce roman sombre. J'ai d'ailleurs bien fait car au fil des pages j'ai appris à connaître les personnages et j'avais envie de savoir où l'auteur allait les emmener. 

Dans ce roman je n'ai pas retrouvé la Bretagne que je connais mais une Bretagne sombre et morose. 

Heureusement quelques petites lueurs apparaissent dans les relations entre certains des personnages de cette histoire.

C'est donc un roman noir mais qui m'aura valu un fou-rire avec ma soeur quand je lui ai résumé le roman...
Lien : https://pagesdelecturedesand..
Commenter  J’apprécie          70
'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans l'histoire et ai même dû relire plusieurs fois les premières pages. Je n'explique pas trop pourquoi peut-être l'ambiance morose du départ et surtout peu de dialogues, beaucoup (trop) de descriptions. Puis petit-à-petit me voilà transportée en Bretagne bien que j'ai trouvée cette Bretagne triste à l'image des deux personnages principaux. Brieuc et Caroff sont à un tournant de leur vie, le premier ancien libraire vient de lancer son activité de taxi maritime. Cela va l'aider à se remettre de son divorce, surtout grâce aux rencontres qu'il va faire, entre autres celle de Babeth, écorchée aussi par la vie sans que nous sachions pourquoi. Leur rencontre est une bouffée d'air frais pour eux comme pour nous dans notre lecture. Caroff lui prend un chemin plus tortueux pour essayer de remonter la pente, homme plein de colère, c'est avant tout un père et un mari. Malheureusement un ensemble de mauvaises décisions va le mener à sa perte emmenant avec lui tout sur son passage.

Et pour les lier, la mer, la rade qui les fait vivre et espérer. Mais pour ces deux-là l'eau ne sera pas d'huile, les mauvaises décisions comme une tempête vont tout balayer dans leur vie. Beaucoup de tension dans cette lecture, de violence latente avec un final déroutant où nous assistons à un déchainement de fureur. L'auteur nous dépeint des personnages touchants malgré leurs failles auxquels je me suis attachée ce qui me laisse un sentiment amère à la fin de ma lecture.

Un roman noir avec peu d'espoir dont la fin m'a déçu, trop de violence à mon goût. Dans ce décor amère la plume soignée de l'auteur détonne un peu mais beaucoup de justesse dans l'ensemble de ses personnages qu'on prend plaisir à voir évoluer.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
Commenter  J’apprécie          80
Magnifique roman, dur, noir et pourtant d'une extrême sensibilité.
Pas un mot de trop, pas une virgule à supprimer.
Et une ambiance lourde et maritime.
A lire absolument
Commenter  J’apprécie          00
Brieuc, Caroff, la rade de Brest et le Sud qui s'invite sur cette pointe bretonne sous de funestes auspices.

Un hiver breton dégoulinant d'humidité. Petite parenthèse bretonne : pour faire mentir tous les clichés ce n'est pas systématique !

Joss Brieuc vient de pénétrer dans l'univers bruyant et surchauffé d'un bar-restaurant brestois. Dehors, des bourrasques de vent charrient des pluies collantes gorgées d'iode et de sel. Il rumine sa solitude et s'apprête à entamer le lendemain une reconversion professionnelle en s'installant comme bateau-taxi autour de la rade.
Caroff a tragiquement perdu en mer son tout jeune matelot. Rejeté violemment par son entourage, il se terre dans un misérable mobil-home. Pour offrir à sa femme et sa petite puce un plus bel avenir, il fait le choix hasardeux de tremper dans un dangereux trafic proposé par une crapule du Sud.

L'auteur déroule ce roman noir en nous guidant tout au long d'une succession de scènes très imagées. Scènes de bar, de navigation, de zone portuaire ou de port de plaisance, d'amitié ou de vie de famille écorchée, de déchaînements météorologiques, de balade venteuse sur l'île de Sein, de violence…
Il exploite à merveille les préjugés de certaines personnes du Sud vis-à-vis de la Bretagne avec des clichés criants de vérité.
L'écriture est surprenante. Jurons, langage familier contemporain et phrases descriptives travaillées et poétiques se côtoient en un mélange détonant et vivant qui finalement colle parfaitement aux différentes ambiances rencontrées.

C'est un premier roman prometteur qui, bien au-delà de l'intrigue qui est prévisible, m'a surtout plu dans la perception des différentes atmosphères. Entre les masses d'eau de la mer d'Iroise et celles déversées par un ciel aux différentes variations de gris, le chaos tempétueux s'installe dans cette rade amère.
Commenter  J’apprécie          164



Autres livres de Ronan Gouézec (1) Voir plus

Lecteurs (127) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2904 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}