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Critique de Jiby


Jiby
21 février 2024
Mais où est passé mon gougoune ? … Oups pardon… Je voulais dire que je n'ai pas reconnu Laurent Gounelle dans ce roman. Lorsqu'on lit du Gounelle, on s'attend à lire quelque chose d'apaisant, qui apporte quelque chose sur le plan du développement personnel avec une vision positive du monde.
C'est en tout cas, ce que j'ai ressenti et apprécié dans ses romans précédents. Ici, il s'agit plutôt d'un thriller. Ce n'était donc pas ce à quoi je m'attendais et probablement pas ce que je voulais lire à ce moment-là. D'autant que des types comme Dan Brown ou JR Dos Santos me semblent bien plus doués que L.Gounelle pour les thrillers.
La lecture de l'ouvrage reste facile, ce n'est pas le problème.

Les thrillers tournent en général autour d'un thème précis, une curiosité scientifique ou historique, un élément découvert et encore peu connu du grand public. le thriller peut alors représenter une vitrine pour sensibiliser le grand public (en réalité le public qui lit, donc le petit public) à certaines connaissances récentes. Ici, il s'agit de découvertes scientifiques sur l'intuition. Il s'agit d'un bon point de départ, qui dans les mains d'un Dos Santos aurait pu donner un truc au top… Avec la patte Gounelle que j'apprécie d'habitude, je n'ai pas accroché. Je n'ai pas réussi à être convaincu par sa présentation des expériences scientifiques faites sur l'intuition, notamment le « remote viewing » (perception à distance), peut-être parce que je n'ai pas réussi à recouper ce qu'il affirme dans le roman avec des données venant de sources scientifiques crédibles. Laurent Gounelle indique lui-même en début d'ouvrage et de manière plus détaillée à la fin, avoir fait lui-même ces expériences et qu'elles ont fonctionné pour lui. Je le crois. Je pense que l'intuition existe mais ce n'est pas son roman qui m'a convaincu.

Enfin, et là c'est du lourd, du très très lourd…
Gounelle indique en début d'ouvrage « Les firmes citées existent vraiment et les actions qui leur sont attribuées sont basées sur des faits réels ». Et en effet, les entreprises financières Blackrock et Blackstone existent et financent bien la déforestation amazonienne donc en gros, l'intérêt court-termiste de quelques privilégiés sur l'intérêt collectif de l'humanité entière. Puis page 359 : « Même les français (…) s'inclinent devant eux (…) le président Jacques Chirac a remis la Légion d'honneur au PDG de Blackstone, son successeur Nicolas Sarkozy l'en a promu officier, puis François Hollande l'a carrément élevé au grade de Commandeur. (…) Quand à Emmanuel Macron, lui, c'est le président de la branche française de BlackRock qu'il a élevé au rang d'officier de la Légion d'honneur.
Certes, il y a bien longtemps que j'ai compris que la légion d'honneur ne valait rien (je pense que je prendrais comme une insulte si on me la proposait). A se demander même si on ne la distribue pas justement à ceux qui n'ont plus d'honneur pour essayer de leur donner sous forme de médaille ce qui leur manque (au passage, celui qui le donne pourrait donc aussi se l'attribuer lui-même). Ça n'en est pas moins quelque chose d'inacceptable. Il s'agit, pour moi, de scandales d'Etat qui devrait amener directement ces chers gouvernants directement de la case pouvoir à la case gnouf ! Evidemment il faudrait que ça se sache davantage et c'est davantage le rôle des journalistes que d'un romancier de le dénoncer et Elise Lucet ne peut pas être partout ! Peut-être que si les journalistes dénonçaient ce qui mérite réellement de l'être en privilégiant l'intérêt collectif plutôt que de créer des fausses polémiques pour essayer de décrédibiliser les opposants du pouvoir, la situation pourrait évoluer dans le bon sens.
Mais, et c'est là, où je voulais en venir, peut-être que ceux-ci ne sont pas aussi indépendants qu'ils le prétendent. Doit-on parler de complotisme alors que le seul fait d'utiliser le mot à tendance à décrédibiliser son auteur ? Je ne sais pas si c'est de l'incompétence ou un choix délibéré des journalistes. Dans le premier cas, il ne s'agirait pas de complot. Dans le second si !
En tout cas, Gounelle prend clairement des positions écologiques (que j'approuve) dans ce roman et prend clairement le parti de dénoncer un complot entre les chefs d'Etat et les entreprises financières. Sachant la formation inexistante de nos gouvernants en termes d'écologie, la même question se pose que pour les journalistes : est-ce de l'incompétence ou un choix délibéré de nos gouvernements d'emmener l'humanité droit dans le mur ?

En résumé, si le roman intuitio m'a fortement déçu, notamment parce qu'il ne correspond pas à ce à quoi Laurent Gounelle nous a habitué, il traite des sujets importants comme l'intuition et l'écologie qui ne sont pas des phénomènes de mode mais peut-être les éléments qui peuvent encore nous sauver !
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